27.05.10 Le Potentiel: Cinq questions à Alidor Denis Kabuba Mpetembe (*), par Donatien Ngandu Mupompa

1. Entre les affaires et la politique,
que préférez-vous ?

Les latinistes disent : « Ego bene quod agis » ; « Fais bien ce que
tu fais ». Chaque fois que j’exerce une fonction quelconque, je sens
porté tout entier dans ce que je fais et j’y place le meilleur de
moi-même. L’essentiel pour moi est de bien faire ce que je fais,
toujours animé par l’idéal de servir mon peuple, que ce soit dans les
affaires ou dans la politique. Il est de grands hommes d’affaires de cde
monde qui ont fini par la politique et de grands hommes politiques qui
ont fini par les affaires. Vous connaissez bien le cas du président
Gerald Ford des Etats-Unis et des gouverneurs Moïse Katumbi Tshiapwe et
Alphonse Ngoyi Kasanji, etc.

2. Comment prévoyez-vous vos chances à la prochaine mandature
au niveau provincial ?

Je suis très mal placé pour parler de moi-même quant à mes chances
aux prochaines échéances électorales au niveau provincial. Au regard des
réalités sur terrain, mes électeurs ont augmenté numériquement et ne
cesse de nous jeter des fleurs sur ce que nous réalisons en concertation
avec l’exécutif provincial. Nous continuons à travailler au profit de
notre province pour le bien-être général et intégral de nos populations.
Aussi, espérons-nous mériter toujours de la confiance de notre
électorat. Bref, je compte servir encore le peuple Est-kasaïen lors du
prochain mandat.

3. En tant que député provincial puis président de l’Assemblée
provinciale du Kasaï Oriental, quelles sont, jusque-là, les difficultés
rencontrées dans l’exercice de vos fonctions politiques ?

En tant que député provincial, élu de la circonscription électorale
de Mbuji-Mayi comme dit un adage : « La charité bien ordonnée commence
par soi-même » ; je dois avouer qu’il y a beaucoup de problèmes non
encore résolus, notamment : la relance de la Minière de Bakwanga (MIBA),
qui tarde, les érosions qui détruisent la ville, le manque d’eau
potable dans certains quartiers de la ville, l’insuffisance et le
délabrement des infrastructures scolaires, routières, sanitaires, de
l’habitat (Bidonville et zones de squatting), la liste n’est pas
exhaustive. A cet effet, je compte sur l’implication de toutes les
autorités concernées, la communauté internationale ainsi que sur les
investisseurs indépendants pour des solutions adéquates à chaque
secteur. En Tant que président de l’Assemblée provinciale, je suis censé
être à l’écoute du Kasaï Oriental profond, mais les contraintes de tous
ordres ne me permettent pas de parcourir ainsi toute la province
est-kasaïenne. Quoiqu’ayant visité certains territoires de nos
districts, la tâche reste encore difficile sur ce plan. Par ailleurs, je
gère au quotidien la première Institution provinciale et, à travers
elle, les honorables députés qui ne sont ni mes employés ni mes
subalternes, plutôt mes Estimés collègues ayant chacun ses qualités et
ses défauts. Ministre et serviteur de Dieu que je suis, je privilège
plus ce qui nous unit que ce nous divise. En outre, notre population
confond toujours les fonctions des députés à celles des gouvernants.
Nous ne nous fatiguons à longueur des journées d’expliquer le rôle de
chacun.

4. Selon une certaine opinion, votre Institution serait à la
merci du Gouvernement provincial qu’elle appuierait aveuglement. Votre
réaction ?

Les intégristes et autres extrémistes trouveront toujours à redire.
Ils refuseront de voir les actes palpables qui affirment le pouvoir et
l’indépendance de notre Institution, notamment : – Nos commissions
d’enquêtes parlementaires qui contrôlent sans complaisance. – Les
questions orales avec ou sans débats à l’endroit des Ministres
provinciaux en dit beaucoup. Même le chef de l’Etat congolais, Son
Excellence Joseph Kabila Kabange, compte notre Institution parmi les
meilleures Assemblées provinciales du pays.
Retenez aussi qu’une bonne fraction de l’opposition parlementaire
travaille consciencieusement avec nous sans blague. Nous savons qu’il y a
séparation et collaboration des Institutions. Nous avons déjà dépassé
le conflit entre nous et nous nous attelons à aller vers l’essentiel
pour le bien-être de tous.

5. Le manque d’eau potable et d’électricité sont là les
quelques unes des difficultés éternelles du Kasaï Oriental. Que
pensez-vous pour une solution durable à ces problèmes ?

Toutes ces difficultés ne concernent pas seulement le Kasaï Oriental,
elles touchent tout le pays y compris Kinshasa la capitale. Raison pour
laquelle dans son programme de cinq chantiers de la République, Son
Excellence Monsieur le président d la République a préconisé des pistes
de solutions pour chaque problème, et c’est pour tout le pays y compris
notre province. Au niveau provincial, nous avons priorisé l’agriculture,
les résultats ne sont pas à démontrées Il n’était pas facile de changer
le diamantaire en agriculteur. Toutefois, l’autosuffisance alimentaire
n’est pas un slogan chez nous. Par ailleurs, nous incitons toujours la
communauté internationale, l’exécutif provincial et le gouvernement
central a posé des actes à impact visible dans les secteurs précités.

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