Nabintu ou la fatalité en R.D.Congo (par LKO)

Mais
j’ai rencontré la souffrance , la désillusion, la résignation et la
pauvreté. 

J’ai
rencontré des hommes et des femmes usés par le travail, la faim mais
debout.

J’ai
rencontré Nabintu jeune femme de 22ans à l’hôpital de Panzi et au delà
de son histoire pleine de violence, de douleur ,de terreur ,j’ai
rencontré  la souffrance et la résignation de toutes les
femmes et des hommes  de mon peuple.

Nabintu
a été enlevée par des interawhes le premier janvier 2004 alors qu’elle
se préparait à la fête du nouvel an avec sa famille. Les combattants
rwandais ont semé la terreur et la mort dans le village de M…… Le
père de Nabintu qui a refusé de couché avec sa fille à eu les oreilles
coupées, les yeux crevés avant d’être abattu ainsi que son fils qui
avait voulu s’interposer. Oui ils ont violé les femmes
jeunes, vieilles et même les petites filles, ont tué ceux qui ont
résisté et ont pillé le peu de bien qu’ils ont trouvé. Ils ont enlevé
les jeunes filles dont Nabintu. Pour sécuriser leur butin ils lui ont
attaché huit chèvres autour de la taille qu’elle a du tirer jusqu’à
l’épuisement durant des heures à travers la forêt jusqu'à leur camp
construit avec des bâches. Deux femmes ont essayer de
s’enfuir elles ont été rattrapées suspendues par les pieds à des arbres
et coupées en deux publiquement pour l’exemple et leur chair fut
mélangé à la nourriture ! En février 2010 il y a eu des combats violents
entre les interawhes qui les retenaient captives et les
soldats de l’armée nationale congolaises. Beaucoup de femmes sont mortes
mais Nabintu a pu s’enfuir et après des jours de marche retrouvé son
village où tout le monde la croyait morte depuis longtemps !

Pendant 6 ans cette jeune femme a été violée, battue,
asservie, humiliée et a donné naissance à une petite fille qui a
aujourd’hui 5 ans pendant que nous avons cru la paix et la démocratie
retrouvées sur tout le territoire.  

Nabintu n’est qu’un exemple parmi les milliers d’hommes
et de femmes qui chaque jour continuent à subir des violences ou être
tuées par des hommes en armes.

Où est la paix et la réconciliation nationale dont nous
parle les journaux quand les droits élémentaires du peuple congolais
sont sans cesse  violées?

Où sont les résultats des opérations Amani et Kimia
si nous continuons a être violées ou abattuds en toute impunité ?

Où vont les millions de dollars investis
pour la paix et la reconstruction si nous vivons sans eau courante et
sans électricité ?

Où va le fruit de la manne financière que nous apporte
les sociétés minières et les investisseurs étrangers et nationaux si
nous ne pouvons pas payer les fonctionnaires et les militaires ?

Où est la démocratie pour laquelle nous avons fait tant
de sacrifice si la justice sociale ne nous permet ni de mettre nos
enfants à l’école ni d’avoir accès à des soins santé décents ?

J’ai été à Kindu, Mbandaka, Kisangani,
Kananga, Mbuji Mayi, Kikwit, Matadi, Goma, Bukavu  à
Kinshasa et même à Lubumbashi, j’ai vu beaucoup de misère et de chômage.
 J’ai été dans toutes ces villes où l’électricité, l’eau
courante  et la sécurité sont de lointains souvenirs.

Comment dans de telles conditions impulser le
développement au 21 siècles ?

Mes sœurs et frères congolais sont dans la désespérance,
ils sont désabusés car  tous ont cru à la fin d’une
dictature, ils ont cru à la libération et même à la démocratie qui
devaient sortir des urnes, mais  au quotidien les
conditions de vie se détériorent ! La pauvreté et la
démission de la classe politique les ont mis en servitude !  

Je crois encore qu’un nouveau Congo est possible.

Arrêtons de nous laisser distraire par ce qui nous
divisent (tribalisme, politique, etc.)  qui ne nous mènent
nulle part !

Unissons nous autour des vrais problèmes et trouvons
ensembles les vrais solutions qui seront profitables à tous.

Je crois et je sais que cela est encore possible, levons
nous, faisons les bons choix et agissons !

L.K.O Léonnie KANDOLO
Présidente de
Protection Enfants Sida(P.E.S)
Téléphone: 00243819677757
REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO

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