22.07.10 Le Potentiel – Cinq questions à José Endundo Bononge (*)
1. Monsieur le ministre, vous venez deffectuer une
tournée dans la Province Orientale et vous voilà au Kivu. Peuton
connaître lobjet de cette tournée?
Lobjet de ma tournée est dassurer linspection des services du
ministère de lEnvironnement dabord. Vous savez quaujourdhui
lenvironnement est devenu un des enjeux majeurs de la politique
internationale, et donc, de notre politique intérieure. Vous savez
également que la RD Congo bénéficie de très grandes ressources
naturelles. Nous avons une forêt qui est la 2ème au monde (et de loin la
première forêt africaine) qui représente la moitié de la forêt
africaine. Nous avons de considérables ressources en eau. Et leau est
devenue aujourdhui un enjeu de taille puisque sans eau, il ny a pas
dagriculture, donc pas dalimentation, pas de transport. Il y a des
questions majeures qui se posent en matière deau.
Voilà, je suis venu me rendre compte de ce qui se passe au niveau de la
Province Orientale et au Nord-Kivu en matière de gestion forestière.
2. Et quel est alors votre constat dans ce domaine?
Il y a malheureusement beaucoup dexploitations illicites des forêts.
Il faut y mettre fin puisque nous avons engagé des négociations
internationales depuis le processus de Copenhague qui va se poursuivre
au Mexique. Il faut une gestion durable de nos ressources. Pour cela, il
me fallait palper le niveau des services administratifs, celui des
équipements et des infrastructures. Et cela, dautant plus que nous
bénéficions actuellement des financements considérables de la part de
nos partenaires comme la Banque mondiale, lUnion européenne…
Il faut donc mettre à jour ladministration, la Fonction publique en
matière dEnvironnement. Il faut également doter cet environnement et
cette Fonction publique des moyens pour fonctionner correctement.
3. Au regard de tous ces enjeux, quelles sont les grandes lignes de votre politique environnementale ?
Dans les grandes lignes, elle répond aux ressources dont nous
disposons. La première est la gestion forestière. Il faut gérer cette
forêt de façon durable. La deuxième, cest la grande préoccupation par
rapport à notre biodiversité. Vous entendez parler de braconnage. Il y a
des espèces qui sont en voie de disparition. Il faut veiller à ce que
cette biodiversité soit maintenue. La troisième question, cest la
ressource en eau. Ce sont les enjeux qui concernent le monde
daujourdhui, mais qui concernent aussi le devenir de nos enfants, de
nos petits-enfants, des générations futures ; qui concernent non
seulement la RD Congo mais toute lAfrique et toute la planète avec le
changement climatique quon vit, question universelle, mondiale.
4. Quels sont les résultats du combat mené par votre ministère pour compenser les effets de serre.
Vous savez que le changement climatique est lié aux émissions de
carbone. Or, notre forêt stocke de giga tonnes de carbone. Donc, nous
devons négocier de sorte quen préservant la forêt nous soyons
récompensés de cette gestion vertueuse de la ressource forestière. Là,
nous avons une avancée puisque le mécanisme communément appelé RED plus
que la réduction des émissions dues à la déforestation, à la dégradation
en tenant compte des aspects du carbone, a été pris en compte par
Copenhague. Et donc, les négociations aujourdhui, cest de voir ce que
nous pouvons recevoir pour pouvoir assurer cette gestion.
5. Comment comptez-vous relancer les écosystèmes et le
tourisme pour en faire une industrie de développement, et, pourquoi la
présence ici du personnel de lICCN ?
Oui, nous devons faire du tourisme. Vous qui habitez le Kivu savez ce
que représente le tourisme. Malheureusement, nous avons connu beaucoup
de moments difficiles du fait que la paix a été troublée, du fait que
nous avons eu plusieurs systèmes de gouvernance qui ont conduit à des
conflits internes. Nous sommes en train de surmonter ces effets. Avec
limplication personnelle du président de la République dans ce
mécanisme de pacification, nous pensons quavec le retour de la paix
nous allons relancer le tourisme parce que nous disposons des ressources
capables dattirer les touristes. LICCN dépend du ministère de
lEnvironnement et de la Conservation de la nature. Il assure sa mission
pour que la forestation puisse être protégée. Nous avons pris un
engagement de transformer 15% du territoire national (± 360.000 km2) en
air protégé. A ce jour, nous disposons de 250.000 km2• Ce qui est
considérable. Nous avons aussi beaucoup de problèmes. Il y a des
occupations illicites dairs protégés quil y a du braconnage. On tue
les éléphants, les hippopotames ; on tue pas mal despèces. Nous avons
des espèces qui nous ont quittés et heureusement, ils reviennent sur le
territoire national. Donc, nous avons la joie dassurer à lICCN lappui
du gouvernement pour quil puisse assurer convenablement sa mission.
TIREES DU JOURNAL ‘LES COULISSES DU 20 JUIN 2010.