05.08.10 Le Potentiel: Cinq questions à Robert Kabakela (*)
1. Pourriez-vous parler brièvement de la Nouvelle Société civile congolaise (NSCC) ?
La NSCC a été créée depuis le 13 février 2009. Elle est une
plate-forme regroupant actuellement en son sein 145 Associations et
Organisations non gouvernementales du développement. Notre Asbl a comme
mission principale de plaider et promouvoir le bien-être intégral de la
population en République démocratique du Congo. La NSCC plaide aussi en
faveur du développement des outils qui puissent prendre en compte les
multiples facettes du développement humain, à savoir les dimensions
affectives, cognitives, sociales et idéologiques. Par ailleurs, la NSCC a
ses règles déthique et sa philosophie qui interdisent les membres à
ne pas se substituer aux services étatiques et non étatiques. Elle
demeure donc apolitique et la pierre angulaire dans le processus de
développement du leadership communautaire dans les secteurs de la vie
nationale. Pour développer ce leadership, la stratégie principale de la
NSCC est basée sur léducation globale de la population (formelle, non
formelle et informelle). Les membres de la NSCC jouent à la « médiation
pédagogique » pour stimuler, guider responsabiliser des populations en
général, femmes et jeunes en particulier, dans la résolution de leurs
problèmes de mieux-être en adéquation avec leurs besoins perçus, leurs
rêves.
2. Vous êtes vice-coordonnateur de la NSCC, vous avez
appris lexclusion de la Société civile du Bureau de la CENI. Quen
dites-vous?
Pour répondre à votre question, laissez-moi vous dire quen ma
qualité du coordonnateur adjoint de la Nouvelle société civile
congolaise, je nai pas une réaction particulière. Cependant, il faut
quau lendemain de la promulgation de la loi portant fonctionnement et
attributions de la Commission électorale nationale indépendante (CENI),
notre Asbl a réagi dans un communiqué de presse publié dans les médias
de la République démocratique du Congo. Le coordonnateur national de la
NSCC, Jonas Tshiombela, est même intervenu pour appeler à la vigilance
du chef de lEtat congolais quant aux éventuels dérapages, chaos et
contestations qui pourraient émailler les prochaines élections générales
prévues en 2011 en RDC. De notre côté, nous avons pris acte de notre
exclusion et la manière dont le choix des personnalités « indépendantes
» au sein de la CENI a été opéré. Ce, après lapprobation de la Cour
suprême et la promulgation de ladite loi par le chef de lEtat.
3. Que répondriez-vous à ceux qui disent que lexclusion de
la Société civile est due au fait quelle a des colorations politiques ?
La NSCC ne partage pas cette opinion avec la classe politique. Dans
la mesure où, nous avons une nette impression que les hommes politiques
congolais jouent à lhypocrisie. Je pense avec le risque de me tromper
que ces acteurs politiques possèdent un minimum de bagage intellectuel
devant leur permettre de comprendre le rôle traditionnel de la Société
civile. Pire encore, jai des difficultés à comprendre le fait quils
partent dun seul cas isolé pour le généraliser à lensemble de la
Société civile congolaise : il est vrai que certaines personnes ont
utilisé la Société civile à des fins politiques. Mais ce cas nest pas à
généraliser. Pour ce qui est de la démarche que la Société civile
compte mener pour redorer son image, au sein de la NSCC, nous gardons
notre ligne de conduite, cest-à-dire nous nallons pas nous laisser
utiliser mutuellement comme marche pieds en vue daccéder au pouvoir
politique ; nous navons pas non plus un agenda caché pour conserver
le pouvoir.
4. Pensez-vous que votre exclusion du bureau de la CENI
peut compromettre lorganisation des élections libres, démocratiques et
transparentes en RDC ?
Comme je lai déclaré tantôt, le souhait de la NSCC est de voir la
RDC organiser des élections en 2011dans un climat apaisé à tous les
niveaux, sans contestation, ni effusion du sang, comme nous lavions
vécu lors des élections organisées en 2006. Ce ne sera malheureusement
pas le cas pour les prochaines élections dont la démarche suivie
sannonce déjà biaisée, sil faut voir lorganisation technique et la
nature de ceux qui doivent opérer le choix des animateurs de cette
institution dappui à la démocratie. Raison pour laquelle nous appelons
encore une fois de plus, à la vigilance de la communauté tant nationale
quinternationale.
5. Quest ce que la NSCC reproche jusque là à la classe politique congolaise ?
Aux acteurs politiques congolais, toute catégorie confondue, nous
leur reprochons deux choses, à savoir lhypocrisie et la trahison. Par
ce que jusquà ce jour, nous ne sommes pas au courant des termes de
références du consensus qui a amené à déterminer le nombre des membres
du bureau de la CENI à 7, en raison de 4 pour la majorité et 3 pour
lopposition. Là encore nous ne savons pas si la configuration actuelle
au parlement va rester éternellement. Donc, à la NSCC nous sommes
inquiétants et nous redoutons de la stabilité de la prochaine CENI.
PROPOS RECUEILLIS PARBIENVENU IPAN
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