14.08.10 Le Potentiel: Cinq questions à Gaibene Thierry Bayllon (*)
1. Pourriez-vous faire l’état des lieux de la situation sécuritaire dans la commune de Matete?
Aujourd’hui, je peux vous dire que la commune de Matete est sécurisée
entre 70 à 80%. Nous avons connu certes bien avant quelques difficultés
avec les deux communes voisines qui nous posaient des problèmes,
notamment la commune de Limete avec les quartiers Zala et Ndanu et la
commune de Kisenso qui nous déversaient chaque jour leurs kuluna. Mais,
nous avons changé des méthodes de travail, des stratégies pour les
mettre hors d’état de nuire. Ensuite, nous avons eu des difficultés,
puisque le CPRK (Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa,
ndrl) libérait des kuluna qu’on arrêtait. Nous avons arrêté 13 kuluna de
janvier à juin, que nous avons envoyés au CPRK, et ces jeunes-là se
retrouvent dehors par quel mécanisme, on ne sait pas. Il y en a un qui a
été condamné à 15 ans de prison ferme, et qui se retrouve libre
aujourd’hui, sans avoir fait même un mois de prison! Donc, c’est pour
vous dire que nous continuons à travailler et nous maintenons la
pression. La police, vous avez remarqué, ce week-end, qu’elle a doublé
d’efforts; où nous avons passé un week-end calme à Matete. On a même
arrêté une famille qui protège les kuluna au quartier Maïndombe. C’est
pour vous dire que cela se passe très bien maintenant.
2. Pensez-vous qu’avec l’éclairage public de grandes
artères, le taux de criminalité à Matete pourrait être réduit, tant soit
peu?
Oui, cela va résoudre beaucoup de problèmes. Vous savez, quand il y a
l’éclairage public, les gens ne peuvent plus circuler avec des
manchettes. Au loin déjà, à 100 ou à 200 mètres, on peut repérer
quelqu’un qui est armé d’une manchette. Donc, cela nous arrange.
3. Quel est l’état d’avancement des travaux de modernisation du marché municipal de Matete?
Les travaux avancent normalement bien. Les fondations sont faites, et
nous sommes dans le temps. Bientôt, on aura, d’ici une semaine, un
hangar modèle, un hangar type qui sera présenté. Et les gens vont voir
comment cela va être. D’ici début décembre, nous aurons déjà fini tout
et livré le marché aux vendeurs.
4. Quels sont les problèmes récurrents dans la commune de Matete, et quelle en est votre vision?
Oui, nous avons des difficultés comme partout. Ce sont des moyens qui
nous manquent. Faire l’assainissement ce n’est pas facile, instaurer la
sécurité ce n’est pas non plus facile, parce que cela exige des moyens.
Mais, nous sommes en train de travailler avec des moyens de bord qu’on
a. La ressource humaine nous aide à trouver des solutions. Et nous
allons y arriver. Il n’y a pas vraiment à se plaindre.
5. Quelles sont les urgences de votre juridiction, et dans quel ordre pouvez- vous les classer?
L’urgence aujourd’hui pour nous, c’est de préparer la rentrée
scolaire. Priorité des priorités. Nous avons sensibilisé les opérateurs
économiques, les chefs d’établissement et les pasteurs des églises
protestants, catholiques, les imams de la mosquée. Bref, tout le monde,
pour que nous assistions les enfants des familles démunies de notre
juridiction, et les orphelins afin que tous les enfants cette année
retrouvent le chemin de l’école. Et les opérateurs économiques ont
accepté de récolter des fonds, pareil que les pasteurs, et que ceux-ci
(fonds) permettraient d’assurer la scolarité de tous ces enfants. Un
autre volet, c’est d’assurer l’assainissement. Et les pasteurs et les
écoles ont accepté de participer à rendre notre environnement sain et
très propre.
PROPOS RECUEILLIS PAR PIE ROGER ILOKO
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