20.08.10 Le Potentiel: Cinq questions à Flory Anzuluni (*), par BIENVENU MARIE BAKUMANYA

 

1. Pouvez-vous donner les raisons qui vous ont amené à effectuer le déplacement des Etats-Unis?

Un groupe de trois jeunes originaires de la République démocratique
du Congo composé de Yamburanyama Anicet (journaliste indépendant), Marc
Tshibasu (jeune cadre du secteur privé) et notre modeste personne, s’est
récemment rendu aux Etats-Unis d’Amérique, plus précisément dans la
ville capitale de Washington DC, pour assister à un forum qui s’est tenu
du 3 au 5 août dernier. Cette rencontre, qui a regroupé une centaine de
jeunes originaires de plus de quarante pays africains, dont l’âge varie
entre 20 et 35, a été organisée par le département d’Etat américain,
sous le Leadership du président Obama, qui s’est entretenu avec ces
derniers durant plus ou moins une heure dans sa résidence officielle (la
Maison Blanche).

En bref, le gouvernement américain, tenait à matérialiser
l’engagement pris par le président Obama lors de la première et unique
visite que ce dernier a effectué dans un pays africain, en l’occurrence
le Ghana, lorsqu’il a déclaré devant le Parlement que ce seront les
jeunes, débordant de talent, d’énergie et d’espoir, qui pourront
revendiquer l’avenir que tant de personnes des générations précédentes
n’ont jamais réalisé. C’est ainsi que le gouvernement américain a convié
certains jeunes originaires des pays africains, qui se sont déjà
distinguée en se comportant en « Leaders » en tant qu’acteur de la
société civile et/ou du secteur privé dans leurs pays respectifs, une
jeunesse qui, selon le président Obama, représente une vision différente
de l’Afrique trop souvent négligée, une vision de l’Afrique dynamique, à
échanger avec leurs homologues américains et certains représentants de
l’administration américaine dans le but de poser les bases pour
l’émergence d’une Afrique forte et prospère, intégrée au reste du monde,
et d’initier un partenariat fondé sur la responsabilité mutuelle et le
respect mutuel. Le moment choisit est également assez symbolique car une
vingtaine de pays africains célèbrent le cinquantenaire de leur
indépendance cette année. Une occasion particulière pour ces Etats de
faire leurs bilans respectifs, mais également de définir de nouvelles
bases pour un développement durable.

2.Est-ce que le gouvernement américain avait-il un message particulier pour la RDC?

En réalité, les principaux messages adressés par le gouvernement
américain étaient destinés et valables pour la quasi-totalité des pays
africains représentés dans ce forum. En fait, cette rencontre a permis
au gouvernement américain, à travers notamment les interventions du
président Obama, de la secrétaire d’Etat Mme Clinton, et du
sous-secrétaire d’Etat chargé des affaires africaines Mr. Carlson, et
bien d’autres encore, d’insister et de consolider la position américaine
sur la nécessité pour l’Afrique, plus particulièrement la jeunesse
africaine, de s’assumer en faisant preuve d’un « Leadership responsable »
, au service de la majorité et du développement de leurs pays
respectifs.

3. Pourquoi le gouvernement américain ne s’était-il pas adressé aux officiels, se rebattant sur les jeunes leaders ?

La tournure de cette question très délicate pourrait être à la base
d’une certaine polémique si nous n’y apportons pas une réponse claire,
une réponse sans ambiguïté.

C’est ainsi que nous tenons ici à préciser une fois de plus qu’il
ne s’est en aucun cas agit, de la part du gouvernement américain, de
s’adresser aux jeunes « Leaders » originaires du continent africain en
lieu et place de leurs représentants « officiels » respectifs avec
lesquels il maintient un contact permanent. La preuve est que dixième
forum de l’AGOA, regroupant les ministres du Commerce extérieur de la
majorité des pays africains et les Etats-Unis d’Amérique afin de
soutenir l’économie de ces derniers en leur facilitant l’accès au marché
américain, se tenait pratiquement au même moment. En organisant cette
rencontre, nous estimons que le gouvernement américain a tout d’abord
voulu conscientiser cette jeunesse en la responsabilisant face aux
divers défis que rencontre l’Afrique car l’avenir de notre continent,
visiblement béni en terme de ressources naturelles, dépend de ce qu’en
fera cette jeunesse qui est amenée à prendre la relève. Ensuite, comme
nous l’avons dit plus haut, le gouvernement américain souhaite poser les
jalons d’une Afrique dont la destinée devra être déterminée par les
Africains en partenariat avec d’autres, tels que les Etats-Unis
d’Amérique.

4. Lors de votre rencontre avec le président Obama, aviez-vous
eu l’impression qu’il était disposé à écouter ou il voulait faire
passer un message?

Je dirais les deux ! Le président Obama a tout d’abord tenu à faire
passer les messages mentionnés plus haut. Mais ce dernier a également
donné l’impression qu’il était disposé à écouter car il a permis à
certains d’entre nous de lui adresser directement nos préoccupations,
même si quelques-uns sont partis avec une certaine frustration, n’ayant
pas pu poser leurs questions. Permettez-nous de répéter ce que nous
avons déjà dit dans nos précédentes interventions, la réussite et la
pérennisation des acquis de cette initiative symbolique dépendront du
suivi et de la consolidation dont l’impulsion, le « Leadership » devra
provenir de cette jeunesse que nous avons humblement représentée.

5. La RDC tirera-t-elle profit de cette rencontre?

Bien évidemment ! A condition que la jeunesse de notre pays, à qui
cette rencontre était principalement destinée, prenne conscience de la
lourde responsabilité qu’elle porte, en s’impliquant, en canalisant
leurs énergies et en se rassemblant autour des principales valeurs
humaines indispensables au bon développement du pays, car son avenir, et
même l’avenir de l’Afrique tout entière, en dépend !

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