28.0.10 MMC: Le ministre Mende réagit au rapport de l’Onu sur le génocide en RDC
![]("http://www.digitalcongo.net/UserFiles/image/Photos%202008/Ministres/mende_ministre_micros.jpg")
Mende : « Nousattendons avec intérêt les 600 pages qui sont annoncées de ce rapport.
Il s’agit en fait des faits qui se seraient déroulés chez
nous.
Nous trouvons un peu
questionnable qu’on puisse sélectionner comme ça les faits dans un
parterre de problèmes qui ont surgi dans cette région de notre
pays où nous, la RDC, nous avons perdu quelques 5 millions de
personnes. Voilà que l’on veut isoler un aspect de cette guerre qui a
entrainé notre pays dans un tourbillon.
Cela me paraît quelque peu étonnant. Nous ne voulons pas
commenter plus avant d’avoir pris connaissance de ces 600 pages. Nous
voulons une lecture globale de cette histoire ».
BBC : Comment cela vous paraît étonnant M. le ministre. A quoi faites-vos allusion effectivement ?
On ne parle pas de victimes congolaises dans une histoire qui se
déroule sur notre sol quand on sait que le Congo a perdu des millions de
personnes.
Nous ne voulons pas que le Congo soit considéré comme un terrain de règlement de comptes des autres.
La RDC est dans un processus de normalisation. On dirait
même de réconciliation avec son voisin rwandais. Cette information ne
pourrait-elle pas ralentir cet élan ?
Ce sont les Nations unies qui ont publié ce rapport. En quoi cela
gênerait les relations entre le Congo et le Rwanda qui sont
effectivement entrain de se normaliser. Pourquoi les actes
posés par les Nations unies pourraient gêner les relations entre
la RDC et le Rwanda. Nous ne voyons pas pour quelles raisons. Les
Nations unies sont identifiées à part.
Mende accuse les FDLR d’être les auteurs de viols à l’Est de la RDC
L’ONU accuse les rebelles hutus rwandais des
FDLR et les milices Mai-Mai d’avoir commis au moins 178 viols des
femmes de la province du Nord-Kivu. Lambert Mende
estime qu’il ne fait pas de doute que les FDLR sont bien les
auteurs de ces viols.
Ce sont des forces ennemies que nous combattons. Surtout les
Maï-Maï qui ne se sont pas désarmés. Nous les avons déclarés ennemis.
Nous les affrontons sur terrain. Chaque jour qui passe,
nous avons entrepris des opérations contre ces milices Maï-Maï et
les FDLR qui ont violé beaucoup de femmes, même des enfants dans cinq ou
six villages pendant plusieurs jours.
Au moment où nous parlons, je peux vous rassurer que tous ces
villages ont été récupérés par les FARDC qui ont tué entre 27 et 36
éléments insurgés donc auteurs de ces viols.
La rébellion des FDLR explique qu’elle n’est pas impliquée dans ces viols collectifs.
Elle est totalement impliquée car nous avions trouvé dans les
dépouilles de gens qui sont tombés face à nos soldats, des éléments
FDLR. Nous en avons arrêté d’autres qui vont passer en
jugement. Nous savons qu’ils sont totalement impliqués.
Que fait le gouvernement congolais pour enrayer ces genres
de phénomènes qui tendent à se généraliser notamment dans l’Est de la
RDC ?
Le gouvernement dit qu’il faut éradiquer la guerre qui se déroule
dans cette partie du pays depuis 15 ans. Les viols sont directement
liés à la guerre.
Le gouvernement est étonné de constater qu’il y a des bonnes
volontés qui s’expriment de part le monde entier. Mais qui croit qu’on
peut résoudre le phénomène de violence sexuelle qui
assaille notre pays indépendamment de la guerre de prédation.
On néglige l’appui ou l’accroissement de la capacité des FARDC qui sont les seules sur terrain face à ces bandits.
Les rebelles hutus rwandais des FDLR ont demandé à l’ONU
de mettre en place une commission d’enquête internationale pour établir
la vérité sur cette affaire. Etes-vous favorable à cette
enquête ?
Nous ne considérons pas ces gens comme des interlocuteurs. Nous
sommes étonnés que les Nations unies les considèrent comme tels. Ce
sont des criminels. Leur place est soit en prison, soit
devant un procès pour qu’ils prouvent qu’ils n’ont pas commis de
crime.
Il n’y a pas de négociation avec des gens qui ne font que tuer et violer depuis
15 ans.
Par digimobile