20.09.10 LE JOUR (cam) "Paul Kagame a commis des crimes graves"
Le problème, c'est qu'en Afrique, tout est permis quand il s'agit des
Africains, tous les instruments du droit international deviennent des
chiffons de papier.
Aujourd'hui, il faut que les Africains mettent la communauté
internationale devant ses responsabilités, ne serait-ce que pour la
dignité du continent ». Cest ce combat que mène aujourdhui Charles
Onana, celui de la dignité de lhomme noir. Ce camerounais de 46 ans,
qui sest spécialisé dans le journalisme dinvestigation a fait du
triomphe de la vérité sur le génocide rwandais la trâme de son
engagement politique. Cet engagement pour Charles Onana passe par
létablissement des responsabilités dans lattentat du 6 avril 1994,
considéré comme lélément déclencheur du génocide. Sur ce sujet, Charles
Onana est clair : « lattentat du 6 avril a été planifié par Paul
Kagamé ». Cette thèse lui a dailleurs valu une plainte en France de
lactuel président du Rwanda auprès du tribunal du 17ème à Paris. Mais,
ce dernier sest rétracté en 2002.
Charles Onana ne soccupe pas que du Rwanda. Il est également connu
pour son travail sur l'histoire des tirailleurs africains de l'armée
française pendant la Seconde guerre mondiale. A cet effet, il a commis
en 2003 un ouvrage intitulé ‘la France et ses tirailleurs. La même
année, il participe à l'Assemblée nationale française, sous le patronage
du député socialiste Arnaud Montebourg, à une conférence avec le
colonel Maurice Rives, défenseur acharné de ses frères d'armes
africains, en présence du musicien Manu Dibango et du Premier ministre
sénégalais Mustapha Niasse. Le but est de sensibiliser les Français aux
discriminations dont sont victimes les anciens combattants africains qui
ont lutté pour libérer la France du nazisme. En juin 2005, il organise à
Airaines, dans la Somme, une journée commémorative en l'honneur des
soldats africains morts pour la France et du capitaine Charles
N'Tchoréré, officier français d'origine gabonaise, tué dans cette ville
par les Nazis en juin 1940. A cette occasion, Charles Onana est fait
citoyen d'honneur de la commune d'Araines par le maire, Jean-Luc
Lefebvre. La même année, il est invité par le président sénégalais
Maître Abdoulaye Wade à Dakar pour le lancement de la journée africaine
du tirailleur, inspirée par son livre "La France et ses tirailleurs".
Le journal Le monde a récemment révélé le contenu dun prochain
rapport de la Commission des droits de lhomme des Nations Unies qui
met en cause Paul Kagamé dans les exactions contre les populations
civiles perpétrées en République démocratique du Congo. Quest ce que
cela vous inspire ?
Les révélations du journal le Monde ne le sont pas du tout pour moi,
parce que depuis 2002 je parlais déjà de la guerre des diamants de la
part de Kagmé au Congo. Donc pour moi tout ce qui est dit et annoncé
dans le prochain rapport de lOnu me parait dune évidence primaire.
Cela dit il faut savoir que les massacre des populations civiles à lEst
du Congo par larmée patriotique rwandaise a déjà fait lobjet de
certains nombre rapports qui jusque là ont été étouffé. A lépoque,
étant donné que le Rwanda était allié à Laurent Désiré Kabila, le
rapport Gareton na pas pu se faire dans de bonnes conditions. Ayant
interrogé de nombreux réfugiés venant de lEst du Congo, ayant interrogé
des responsables de services de renseignement dans la région, il était
clair pour moi, y compris pour les proches collaborateurs de Kagamé,
ayant été membre de la garde présidentielle, que ce qui se passe au
Rwanda est très grave et si lon parle de génocide, cela ne métonne
pas.
Vous parlez de la guerre des diamants. De quoi sagit-il ?
Il sagit des actions répétées de pillage, pas seulement du diamant,
mais du coltan qui servent à la fabrication des téléphones portables,
des jeux consoles, des ordinateurs portables. Les minerais rares qui se
retrouvent à lEst du Congo génèrent aujourdhui des milliards aux
multinationales qui opèrent dans le domaine des nouvelles technologies.
Tout cela fait que Kagamé a pris de limportance dans la région et a
agit de façon totalement illégale au Congo depuis 1997.
Donc ce sont les multinationales qui profitent du crime ?
Bien entendu. Ce sont les multinationales qui ont intérêt à acheter du
coltan ou à lavoir de manière légale ou illégale. Dès lors que ces
matières premières sont utiles pour faire avancer les nouvelles
technologies, il faut bien quil yait un fournisseur et des acheteurs.
Comment vous expliquez la position du président rwandais qui a
menacé de retirer ses 3000 soldats au Darfour si le rapport en venait à
être publié ?
Cest très simple. Cest un message adressé aux Etats-Unis parce que
Kagamé chaque fois quil ya eu des tentatives de publier des
informations le concernant, il a menacé. Ces menaces visent tout
simplement à dire à Washington que les Etats-Unis doivent utiliser leur
véto, leur puissance politique au sein des Nations Unies pour empêcher
la publication de ce rapport comme les Etats-Unis lavait déjà fait avec
la publication du rapport garsoni en 1994. Lorsque Carla Del Ponté,
procureur du tribunal pénal international avait demandé à lOnu de lui
transmettre le rapport pour que les investigations se poursuivent, les
Etats-Unis se sont opposés. Ce sont des confidences qui mont été faites
par Carla Del Ponté elle-même. La menace du retrait des troupes
rwandaises au Darfour est exactement de même nature.
Abordons ensemble ce qui constitue la toile de fond de la
question rwandaise : le génocide de 1994. Est-ce que vous pouvez déjà
nous dire ce qui sest passé le 6 avril 1994 ?
Le 6 avril 1994, il y a une réunion qui a lieu à Dares Salam en
Tanzanie. Le président du Rwanda, Juvénal Habyarimana est cordialement
invité par Musseveni. On retrouve Salim Ahmed Salim, représentant de
lOrganisation de lunité africaine (Oua), le président du Burundi
Cyprien Ntarimana. Le but de cette réunion est prétendument une réunion
pour la paix, alors que se déroulait des pourparlers à Arusha dans le
même pays. Le président Mobutu était censé participer également à cette
rencontre, mais ses services de renseignement avaient fait une analyse
sur les risques en matière de sécurité et ont constaté que les risques
étaient maximal et ont demandé à Mobutu de ne pas partir. Ce qui na pas
été le cas de Habyarimana et Cyprien Ntarimana. A 20h30 à lheure du
retour, leur avion est abattu par des missiles russes. Laéroport était
placé sous la protection des casques bleus de lOnu. Après la mort du
président, le général Dalaire était introuvable daprès ce que ma dit
Jacques Roger Booh Booh qui était son chef de mission, qui a cherché à
le joindre sur son téléphone portable jusquà minuit, il était
introuvable. Pourtant cest cette force qui était censé faire une
enquête préliminaire pour comprendre au moins dans quelles conditions
lavion du président Habyarimana avait été abattu. Il ny a pas eu
denquêtes préliminaires de la Minuar (Mission des Nations Unies au
Rwanda), ni même une enquête internationale. Cest sur la base de ces
défaillances que javais commencé à enquêter sur la mort de ces deux
présidents parce que je considérais que la mort de deux présidents
africains était quelque chose de très importante et quil fallait se
pencher sur cette question.
Il ya un débat qui oppose les pro aux anti Kagamé.
Sinspirant du rapport du juge Brugière, Kagamé est mis en cause dans
lattentat du 6 avril 1994. Daprès vos recherches, quelles sont vos
conclusions ?
Jai publié mon enquête en 2002 avant les révélations du juge Brugière.
Je nai pas été influencé par ses résultats. Je constate simplement que
lorsque je révèle mon enquête, on découvre que les éléments avancés
par Colette Braeckman que lattentat avait été commis par des
extrémistes hutu ne sont pas du tout vrai. Jai fait une analyse toute
simple. Quel est lintérêt pour les hutu dassassiner un président qui
leur est favorable et quel est lintérêt pour les français de tuer
quelquun quon considère comme leur allié. Donc cela paraissait
totalement insensé. Par contre Kagamé avait intérêt. Finalement la place
dHabyarimana lui est revenue. Donc comme on dit toujours à qui profite
le crime ? il a été le principal bénéficiaire de cet attentat. Dalaire
avait beaucoup de fascination pour Kagamé. Ce qui peut justifier
lattitude de la Minuar qui a protégé les actions criminelles du Fpr.
On a longtemps parlé du génocide tutsi, mais de plus en plus la thèse du double génocide émerge
Je crois tout simplement que le débat génocide tutsi ou hutu vient
simplement du fait que dès le départ lhistoire a été faussée. On a en
face une guerre de conquête du pouvoir qui oppose une armée nationale à
une rébellion. Cette guerre est doublée de massacres de populations
civiles. Les documents confidentiels de lOnu que jai obtenu montrent
que entre le 6 avril 1994 et la fin du mois davril, on a un
affrontement extrêmement important entre le Fpr de Kagamé et les forces
armées rwandaises (Far) de Habyarimana. Donc dès le départ les gens qui
avaient des intérêts à justifier la prise du pouvoir par Kagamé ont
avancé une thèse pour empêcher que des gens se posent des questions.
Cest pour cela quon a commencé par mettre en avant lidée du génocide
tutsi. Moi la question que jai toujours posé cest dans quel camp ils
mettent les enfants issus dun père tutsi et dune mère hutu et
vice-versa. Cest le cas du chanteur Corneille. Son père était Tutsi,
sa mère Hutue. Laffaire a été tellement mal engagée dès le départ que
les uns et les autres essaient de savoir si on peut retomber sur les
deux pieds. Pour moi jusquà ce jour, on a du mal à nous apporter la
preuve que ce qui sest passé au Rwanda était un génocide préparé et
planifié par les Hutu.
Pendant le génocide, il ya une opération qui est lancée, lOpération turquoise. De quoi sagissait-il ?
LOpération turquoise est une opération réalisée par larmée française,
mais sur une décision du Conseil de sécurité de lOnu. Il sagit dune
action humanitaire qui intervient deux mois après le début des
massacres.il se passe que pendant deux mois, le Rwanda dit : personne
ne doit intervenir. Pourquoi personne ne doit intervenir parce que le
Fpr a quasiment gagné la guerre. Il est en position militaire supérieure
à larmée gouvernementale. Sûre davoir gagné la guerre sur le plan
militaire, larmée de Kagamé ne veut pas une intervention. Sauf que
pendant ces deux mois, des populations de toutes origines sont en train
de mourir. Cest dans ce contexte que la France dit daccord, nous on a
soutenu le président Habyarimana, mais face à ce qui est en train dêtre
fait dans la région, on ne peut pas rester les bras croisés. Ni les
belges, ni les Etats-Unis nont voulu intervenir au Rwanda. La France a
sauvé beaucoup de vies.
Certaines personnes ne sont pas de cet avis et estiment plus tôt que lOpération turquoise a été un échec. Quen dites – vous ?
La remise en cause de lOpération turquoise relève dune campagne
idéologique. On est parti de choses objectives. Larmée française est
souvent intervenue en Afrique dans des conditions discutables et
douteuses. Depuis lépoque coloniale jusquà une période récente. On
utilise ça pour faire croire que cest exactement ce qui sest passé au
Rwanda. Or cest peut-être lune des rares interventions militaires en
Afrique qui a été une véritable intervention humanitaire contrairement
aux autres interventions militaires dont je naurai pas le même avis.
Notamment la chute de Bokassa en 1979. Ce que je veux dire par rapport à
ça cest que les manipulateurs et les propagandistes pro Kagamé ont
utilisé lopération turquoise pour masquer les exactions commises par le
Fpr contre les populations civiles. Et surtout ils avaient déjà
envisagé dexterminer lensemble de la population Hutue. Personne nest
allé interroger les bébés, les vieillards, les handicapés sauvés par
lOpération turquoise. Les seules gens quon écoute cest ceux qui
disent que lOpération a aidé à fuir les génocidaires. Dès lors, les
enfants sont des génocidaires, les femmes sont des génocidaires, les
vieillards sont des génocidaires. Cette façon de penser visait à
occulter sur le terrain laction de larmée patriotique rwandaise.
Puisque les soutiens de Kagamé ont été très influents, y compris dans la
presse rwandaise, personne na voulu voir dans le détail ce qui se
passe avec les Hutu et les populations civiles qui fuient la guerre et
le rôle précis de larmée française.
Pourquoi les Etats-Unis et la Belgique, qui a un lien
historique profond avec le Rwanda, ne sont ils pas intervenus pendant le
génocide ?
On constate à postériori que les Etats-Unis et la Belgique ont
travaillé ensemble dans le cadre de lassasinat de Patrice Lumumba ; la
Belgique et les Etats-Unis sont encore de pair dans la prise de pouvoir
de Kagamé. La aussi on est dans des situations dambiguités et de
confusion qui visent à ce que les gens ne se rendent pas compte de la
situation. il ny a pas beaucoup de gens prêts à critiquer les
Etats-Unis quand ils commettent des actions discutables.
Kagamé a prêté serment il ya quelques jours dans un contexte
de tensions politiques internes. Quel regard vous portez sur le Rwanda ?
Il est clair que lorsquon gagne une élection à 94% se sont des scores
brejnévien. On a plus en Afrique aujourdhui des gens qui gagnent des
élections comme cela, même quand il sagit de régimes très
autocratiques. Quand on a ce genre de résultats, on comprend quil ny a
pas despace politique, surtout pour la majorité de la population Hutu,
mais également pour les Tutsi qui deviennent très critique à légard du
pouvoir. Il ny a plus de possibilité dun dialogue entre Hutu et Tutsi
au Rwanda. Il ny a plus despace politique pour les gens qui ne sont
pas du même avis que Kagamé.
Dans ce contexte, est-ce que ladministration américaine continuera à soutenir le régime de cette manière ?
Tout est possible. Rien nest définitif, rien nest acquis. Au gré des
circonstances, de la géopolitique, les données peuvent se modifier. Au
jour daujourdhui, dans ladministration Obama il y a des gens qui sont
des soutiens de Kagamé et dautres qui ne le sont pas, au Pentagone, il
y a des gens qui soutiennent encore Kagamé. Il y a aussi des diplomates
américains qui considèrent que leur pays va un peu trop loin dans le
soutient quil apporte à Kagamé.
Vous diriez que Paul Kagamé est un obstacle pour la paix dans la région ?
Cest clair quil est un obstacle déjà pour la paix dans son propre
pays dabord. Depuis quil est arrivé au pouvoir, il ny a pas eu de
réconciliations entre Hutu et Tutsi. Beaucoup de Tutsi font défection
aujourdhui. Donc je considère que jusquà présent il na pas fait
preuve dun très grand sens de lécoute et de la tolérance. Il faut
craindre que cela implose dans son camp comme on est entrain de le
vivre. La déstabilisation du Congo est inquiétante pour la suite des
évènements en Afrique centrale. Kagamé a commis des crimes extrêmement
graves dans son pays et au Congo.
Certaines personnes qui ont été au Rwanda évoquent la possibilité dun putsch. Est-ce aussi votre avis ?
Je ne sais pas. Mais je pense que les rwandais sont tellement
conscients de ce qui se passe dans leur pays que tout peut arriver.
Qui a tiré sur lavion dHabyarimana le 6 avril 1994 ?
Le mystère persiste sur les responsables de lattentat.
Les deux juges antiterroristes français, Marc Trévidic et Nathalie
Poux, accompagnés notamment de cinq experts géomètres, en balistique,
explosifs et incendie, sont à Kigali depuis le 12 septembre 2010.
Objectif : déterminer lorigine du des tirs. Les tirs dont il sagit
ici, se sont ceux qui ont causé la mort de Juvénal Habyarimana président
du Rwanda de 1973 à 1994.
Le 6 avril 1994, le Président Juvénal Habyarimana, dappartenance
Hutu, rentre à Kigali à bord de son avion personnel, un mystère-Falcon
fourni par la France et piloté par un équipage français. Il revient
d'une rencontre régionale liée aux accords d'Arusha où il a accepté de
mettre en place les institutions de transition sans que le parti
extrémiste Comité de défense révolutionnaire, y soit représenté. Juste
avant de décoller, il a proposé à son homologue burundais, Cyprien
Ntaryamira de l'accompagner, et de lui prêter son avion jusqu'à
Bujumbura. A 20h 30, alors quil sapprête à attérir, à laéroport de
Kigali, deux tirs de missiles atteignent lavion qui sécrase quelques
minutes plus tard. Le lendemain se déclenche les affrontements entre
Hutu et Tutsi, qui daprès lOrganisation des Nations Unies provoquera
la mort de près de 800 000 rwandais. Lattentat contre lavion
dHabyarimana est considéré comme lélément déclencheur du génocide.
Qui a tiré sur lavion dHabyarimana ? Cette question reste 16 ans
après le génocide sans réponse. Cependant deux thèses principales
saffrontent. Une première soutenue par le Front patriotique rwandais
(Fpr) au pouvoir à Kigali et un certain nombre de journalistes
occidentaux dont la belge Colette Braeckman, affirment que lattentat
est le fait dextrémistes Hutu, hostiles à la conclusion dun accord de
paix entre le Fpr et le gouvernement Hutu dHabyarimana. Cette thèse a
longtemps prospérée. Cependant elle est de plus en plus contestée, suite
aux révélations sur le comportement de lArmée nationale rwandaise et
son chef Paul Kagamé.
La seconde thèse, dont le journaliste camerounais, Charles Onana fait
partie des défenseurs est celle qui soutient que lattentat du 6 avril
1994 a été orchestré par Paul Kagamé. Cest aussi la conclusion du juge
Brugière, qui en 2006 a émis un mandat darrêt contre 9 personnalités
rwandaises suspectées dimplication dans lattentat ayant coûté la vie à
Habyarimana et au président Burundais. Le rapport en préparation de la
Commission des droits de lhomme des Nations Unies sur la guerre au
Congo, qui daprès les révélations du journal le Monde, accuse Kagamé
davoir perpétré un génocide, donne du crédit à ceux qui voient en
Kagamé un génocidaire.
Bibliographie
– Les Secrets du génocide rwandais: enquête sur les mystères d'un président (avec Déo Mushayidi), Éditions Duboiris, 2002.
– Enquêtes interdites, Duboiris, 2002.
– La France et ses tirailleurs, Duboiris, 2003.
– Les Secrets de la justice internationale: enquêtes truquées sur le génocide rwandais, Duboiris, 2005.
– Silence sur un attentat, Duboiris, 2005.
– L'Édition menacée : Livre blanc sur l'édition indépendante, Duboiris, 2006.
– Pourquoi la France brûle, la racaille parle, Duboiris, 2006.
– Joséphine Baker contre Hitler : La star noire de la France, Duboiris, 2006.
– Noirs Blancs Beurs 1940-1945 : Libérateurs de la France, Duboiris, 2006.
– Une vie de Lion (avec Roger Milla), Duboiris, 2006
– Un racisme français : Le communautarisme blanc menace la République
(avec Frédérique Mouzer et Kofi Yamgnane), Duboiris, 2007.
– René Maran : Le premier Goncourt noir 1887-1960, Duboiris, 2007.
– Ces tueurs tutsi au cœur de la tragedie congolaise, Duboiris, 2009.
Synthèse de Boris Bertolt