05.10.10 Le Potentiel: Cinq questions à Etienne Tshimpe (*)

 

1. Comment expliquez-vous la prolifération des Eglises de réveil en République démocratique du Congo ?

Ce phénomène tient de la parole de Dieu qui dit que : « Dans les
derniers jours, la parole de Dieu doit être prêchée jusqu’aux extrémités
de la terre ». Et les signes de temps -qui ne trompent pas- sont
visibles : les inondations, les guerres, les gouvernements qui
s’insurgent les uns contre les autres, la famine… Autant événements
qui montrent que nous vivons ces derniers jours. Contrairement à ce que
pensent les esprits en mal d’inspiration, ce n’est nullement un antidote
contre la misère et la pauvreté ; c’est la parole divine qui est en
train de s’accomplir conformément aux écritures saintes. Mais force est
de souligner que l’Eglise est là aussi pour soutenir ceux qui souffrent.
Et si parmi ceux-ci, il y’a des pauvres, la Bible dit : « Nous devons
apporter la bonne nouvelle pour consoler les cœurs abattus et délivrer
ceux qui sont dans la pauvreté ». Le salut du fidèle passe donc par la
fréquentation de ces lieux de culte. Dieu a établi l’Eglise dans le
monde pour que cela soit un bon contact entre la terre et le ciel. Le
salut de l’homme ne passe que par Dieu, et Dieu est représenté dans le
monde par l’Eglise.

2. Les pasteurs pour qui la création de ces Eglises est
devenue une aubaine pour se faire de l’argent ne jouent-ils pas sur la
misère du peuple Congolais ?

Il est vrai qu’il y’a des pasteurs qui pratiquent du commerce et qui
s’enrichissent sur le dos des fidèles. Cela est vraiment dommage. Je le
dis sans ambages que ce sont des faux pasteurs qui se cachent derrière
cette étiquette pour faire des affaires. N’est-il pas indécent de se
faire de l’argent sur le dos des pauvres ? Tout le monde n’est pas
pasteur et on ne s’improvise pas pasteur. Un pasteur, c’est un appelé de
Dieu ; c’est un représentant de Dieu sur la terre, et Dieu aime se
faire représenter par ceux-là que lui-même a établis. Le pasteur est le
lien entre le peuple de Dieu et Dieu lui-même, c’est-à-dire il
représente Dieu devant le peuple et le peuple devant Dieu. Il faut donc
être appelé, il faut être choisi et il faut être établi. C’est le
mauvais comportement de ces pasteurs qui, pour la plupart sont des faux
pasteurs, qui a conduit à la réputation qui colle de nos jours aux
pasteurs congolais dans leur ensemble. Il faut souligner que s’il
existe des pasteurs véreux, il en existe aussi des bons. Ne mettez
surtout pas tous les pasteurs congolais dans le même sac.

3. Qu’est-ce qui différencie un bon pasteur d’un faux pasteur ?

Le Seigneur a dit : « On le reconnaîtra par leurs fruits ». Et le
fruit d’un bon pasteur, c’est qu’il a le souci des âmes. Par âmes, il
faut comprendre Monsieur et Madame tout le monde, c’est-à-dire les
pauvres, les riches, les politiques, les commerçants… Et un bon pasteur,
c’est celui qui est au milieu ; c’est celui qui dit la vérité à tout le
monde, et sans détours.

4. Comment expliquez-vous les accointances qui existent maintenant entre les ecclésiastiques et les politiques ?

Cela devrait être ainsi. Savez-vous que dans le temps ancien et
suivant la pensée de Dieu, il était du devoir de l’ecclésiastique
d’établir le politique ? Samuel, par exemple, a établi Saül comme
premier roi en Israël et David comme deuxième roi dans le même pays.
Rien ne m’étonne dans les rapports qu’entretiennent, de notre temps,
l’ecclésiastique et le politique. Ils sont amenés à marcher ensemble,
mais sous l’autorité de l’ecclésiastique.

5. Le fidèle n’a-t-il pas tendance à prendre le pasteur pour Dieu ?

Le pasteur est le représentant de Dieu. Et quand le croyant ne voit
pas Dieu, il le voit au travers du pasteur. Si vous sondez les
écritures, vous verrez que Moïse devant Pharaon, c’est Dieu lui-même ;
c’est l’invisible qui a dit : « Je t’établis Dieu devant Pharaon ».

PROPOS RECUEILLIS PAR ROBERT KONGO, CORRESPONDANT EN FRANCE.

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