13.12.10 Le Potentiel : Cinq questions à Me Muanza Mbiya Tshipepele Par Véron-Clément Kongo

1.Ce mardi 14 décembre 2010, Kinshasa abrite les assises du 25ème congrès de la Conférence Internationale des Barreaux (CIB). Pouvez-vous expliciter le thème retenu pour la circonstance : « L’Etat de droit par le Droit ?

Vous savez tous que la RDC est un pays post conflit. Les institutions peinent à s’installer à travers le pays et à concrétiser la démocratie qui a été instituée avec l’appui de notre peuple. Nous avons choisi ce thème pour affirmer de manière claire et sans ambages la primauté du droit dans l’établissement de tout Etat démocratique, la stabilisation du pays, le règlement des conflits à travers le Congo. Voilà pourquoi nous avons insisté pour que les uns et les autres se réfèrent aux règles de droit et quittent la vengeance privée, la rébellion, les règlements privés de quelque manière que ce soit pour revenir au droit, aux institutions établies, c’est-à-dire se référer à l’autorité établie qui est le pouvoir judiciaire en cas de règlement des conflits, revenir à l’autorité établie qui est l’Etat congolais en ce qui concerne la gestion de notre pays.

2.Lors des travaux du 24ème congrès de la CIB à Lomé au Togo, on n’a noté la présence de plus de 350 avocats francophones. En sera-t-il de même à Kinshasa ?

Oui, nous aurons beaucoup d’invités dans ce pays et, d’ailleurs, pendant que nous parlons les inscriptions se poursuivent. Ceux qui hésitaient à venir à Kinshasa ont, en dernière minute, accepté de venir se joindre à nous, parce qu’ils veulent venir visiter notre capitale. Ensuite, ils trouvent le thème intéressant. Enfin, ils veulent que cet échange entre avocats soit un grand moment d’enrichissement. Beaucoup ne savent pas que nous considérons, nous avocats, la Conférence internationale des barreaux francophones comme étant un espace d’échange, des relations et d’amitié. C’est dans ce cadre que nombreux viennent pour nouer des relations à Kinshasa, envisager une nouvelle dimension de vivre l’exercice du métier d’avocat. En dépit de tout ce que les gens racontent, nous avons notre place à travers l’échiquier international et les gens veulent venir vivre la réalité sur le terrain.

3.Outre l’arrivée des avocats francophones du monde, confirmez-vous celle d’autres personnalités du monde francophone dont MM. Abdou Diouf, Alpha Omar Konaré, Me Mario Stasi et le bâtonnier Aquereburu ?

Oui, puisque vous citez individuellement des personnalités, je voudrai vous dire que le bâtonnier Aquereburu, président en exercice de la CIB, va venir. Il a confirmé son arrivée. Je crois qu’il sera là ce mardi. Il vient pour faire le rapport moral de l’institution aux membres de la conférence. Mario Stasi, le bâtonnier de Paris viendra. Je l’ai rencontré personnellement, je suis en communication avec lui. C’est lui le secrétaire général de la conférence et sa présence est confirmée. Il viendra parce que c’est par lui que tout passe.

Quant au président Alpha Omar Konaré, nous n’avons pas eu la confirmation de son arrivée. Mais, on nous a dit qu’il pourrait nous fixer incessamment. Le président Abdou Diouf a reçu notre invitation, il regrette de ne pas être avec nous. Toutefois, il a délégué son adjoint qui a confirmé son arrivée et prendra la parole à sa place à l’ouverture des travaux du congrès.

4.Quelles sont les retombées que la RDC peut-elle tirer des assises de la CIB à l’aube du Sommet de la Francophonie à Kinshasa ?

Il y en a beaucoup si je peux m’exprimer de la sorte. D’abord, c’est un grand moment de revisitation de l’image du Congo. Les avocats qui arrivent vont voir ce qui se passe et se diront réellement que ce qu’ils apprennent d’image négative transmise à l’extérieur n’est pas celle qui est au Congo. Ils vont donc contribuer à restaurer l’image de marque du pays. Ils seront la troupe avancée, puis-je dire, des chefs d’Etat et de gouvernement qui vont participer au Sommet de la Francophonie en 2012, de sorte que le succès de la CIB va être comme prélude à celui (succès) du Sommet des chefs d’Etat. Parce qu’ils se diront s’ils continueront à faire le choix de la même manière, ils réussiront encore en 2012. Nous mettons tout de notre côté pour que cette image positive soit retransmise à travers le monde pour que les avocats qui viennent nous visiter rentrent avec une bonne impression du Congo. Sur le plan économique, je parlerai de tous les hôteliers qui vont loger plus de 200 avocats étrangers. Ce sont des rentrées financières sûres. Sur le plan touristique, c’est un grand moment parce que tous ces gens qui arrivent ont souhaité aller visiter certains coins touristiques de la capitale. Pour le reste, les retombées vont bénéficier aux avocats essentiellement, parce que ce sont des échanges et ouvertures très importants pour l’avocat congolais qui doit revisiter sa manière, sa façon d’exercer le métier à travers les contacts qu’il aura avec des avocats français, suisses, canadiens, belges qui arrivent en grand nombre dans la capitale.

5.Pouvez-vous nous situer le niveau de l’implication des institutions nationales dans la tenue de ces assises ?

Je voudrai saluer et remercier toutes les autorités du pays qui se sont impliquées dans l’organisation du congrès. Le chef de l’Etat d’abord qui a accepté de patronner ces travaux, le Premier ministre pour avoir accepté de nous accompagner, le président de l’Assemblée nationale qui a mis la salle du Palais du peuple à notre disposition, le président du Sénat qui a dit qu’il sera avec nous, les uns et les autres m’ont dit que ce sont de grands moments pour notre justice, notre pays. Ils s’impliquent pour que le succès soit de notre côté. Je ne peux donc, au nom de l’Ordre des avocats, que leur dire sincèrement merci.

(*) Bâtonnier de Kinshasa/Gombe

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