17.12.10 Le Potentiel : Cinq questions à Kimbembe Mazunga (*)

1. Vous avez sillonné le pays avec le chef de l’Etat. Pourquoi il n’a pas utilisé les hélicoptères pour visiter là où on a du mal à avoir une vue d’ensemble?

Merci beaucoup. Je vous remercie et je vous félicite pour avoir effectué le déplacement de Paris à Kinshasa. Nous sommes rassurés qu’il y a des compatriotes à travers le monde qui se soucient de ce qui ce fait au pays. Il est de notre devoir, au nom du respect que nous devons aux compatriotes de vous amener dans les différents chantiers de la ville de Kinshasa. Comme nous n’irons pas visiter les sites de nos différentes provinces. Nous nous contentons de Kinshasa qui est quand même représentatif. Ici, nous sommes dans le chantier de modernisation de l’avenue du tourisme, situé entre le Mont-Ngaliema (ex-Mont Stanley) à Kinshasa et la République voisine du Congo. C’est le chantier qui passe derrière le Mont-Ngaliema et qui passe devant l’hôpital de la rive où l’on soigne les lépreux. Cette avenue va vers Kinsuka. Il y a deux ans, elle n’existait pas. La route était trop endommagée. En dehors de ce site, nous sommes en train de faire la protection de la berge du Mont-Ngaliema qui est construit sur une terre d’empreint. C’est une colline qui a été créée. C’était une petite colline où l’on a rajouté un certain nombre d’éléments et un bon nombre de couches. Une fois que le maréchal Mobutu n’était plus au pouvoir ce mont où il y avait sa résidence a été abandonné. Il n’y avait plus des maintenances appliquées de manière systématique. Au niveau des ouvrages d’évacuation. Il y a quelques années, il y avait des végétations. Les militaires, leurs femmes et certains compatriotes coupaient anarchiquement les arbres qui ornaient cette villa pour avoir les braises, à utiliser dans les ménages. A chaque fois qu’il pleuvait, l’eau de pluie créait des érosions et des éboulements qui bloquaient le trafic à ce niveau. Il y avait un chemin de fer à cet endroit, qui doit être refait.

2. Qu’est-ce que ces travaux représentent pour la ville de Kinshasa?

C’est l’une des sorties pour aller dans le Bas-Congo. Cette voie créera une vraie connexion entre Kinshasa et Bas-Congo par le territoire de Kasangulu. Cette route est économiquement très importante, car nous retrouvons des cités urbano-rurales telles que Mbudi, Lutendele, Ngudia Baka qui approvisionnent également la capitale, et plusieurs carrières. Elle a également son importance sur le plan de l’intégration des populations. Elle va désengorger la nationale numéro un Kinshasa – Matadi par la chaussée Mzee Laurent-Désiré Kabila. Comme c’est l’avenue du tourisme, nous sommes en train de créer une plate forme où il y aura des sites pour des promenades et une vue sur le majestueux fleuve Congo.

3.Avec ces travaux, pensez­vous à l’équilibre écologique? Car on l’impression que la verdure sera remplacée par les bétons.

Au nom du respect de la nature, un contrat a été signé entre le Ministère des Travaux publics et Infrastructures et celui de l’Environnement et Conservation de la nature. Ce contrat a été ratifié sous l’égide du Premier ministre Adolphe Muzito pour les études d’impacts environnementaux. Le ministre des TPI ne peut pas réaliser un projet si le Ministre de l’environnement ne donne pas son avis sur l’écosystème ou l’environnement. Ce qui est important pour préserver l’environnement.

4. Chacun des présidents de la RDC aura un monument ?

La construction des monuments de tous les présidents de la RDC a été décidée depuis le 26 janvier 2001 lors du discours d’investiture du président Joseph Kabila. Le président de la République avait insisté sur l’honorabilité de tous ceux qui ont dirigé ce pays. Notamment les présidents Joseph Kasa-Vubu, Joseph Désiré Mobutu, Laurent-Désiré Kabila, Joseph Kabila et tous ceux qui viendront après. Il y a un mausolée Laurent Désiré Kabila, un monument en mémoire de Lumumba, un monument en mémoire du premier Président Joseph Kasa-Vubu. Pour le feu Président Mobutu, nous continuons à attendre que la famille se mette d’accord et qu’elle prenne un programme avec les autorités compétentes pour que les restes du Maréchal Mobutu soient rapatriés au pays. Si le Président de la République a rendu hommage officiellement au maréchal Mobutu le 30 juin dernier, pensez-vous qu’il refusera que les restes de celui-ci reviennent ici au pays? Au contraire, c’est ici qu’il doit reposer parce que c’est la terre de ces ancêtres. Comme nous partons à Singini (Bas-congo), au Palais de la Nation, à l’échangeur (Limete), à Kamba (Bas-Congo) que les gens partent à Gbadolite (Equateur) soit ici à Kinshasa pour voir là où se reposera pour l’éternité le président Joseph Mobutu.

5. Les grandes villes sont servies. Il se trouve que certains territoires sont jusqu’ici enclavés. Qu’avez vous fait des routes de dessertes agricoles?

J’aurais souhaité que nous partions au Bas-Congo pour voir ensemble comment les travaux s’exécutent. Pour votre information, la route nationale N°1 intéresse tous ceux qui habitent le Bas-Congo. Une personne qui habite Ngeba, qui amène son enfant dans une école de Lemfu et qui fait son marché à Ngidinga. Elle peut faire 5 ou 6 ans sans arriver à Kisantu et la section Kinshasa – Matadi n’est pas intéressante pour elle. Les travaux de réhabilitation de la nationale N° 16, Kisantu – Ngeba- Lemfu, Ngidinga et Kimvula sont en cours. Nous réhabiliterons également les routes Lungamputu – N’djili – Luzumu – Nvululu jusqu’à Kasangulu qui reprend sur la route nationale. Nous réhabiliterons les routes qui vont de Mbanza-Ngungu, Nsimati­Nkamba et Mpioka. Même les routes Boma- Tshela et Boma­Muanda.

TIREES DE AFRIK EN ACTION

Conseiller du chef de l’Etat congolais chargé des Infrastructures

© Le Potentiel, 17.12.10

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