Le Développement National Congolais est Impossible sans Éduquer les Femmes (Première Partie) (Mz’ee Mwembo, PhD.)

Pour aider les personnes à se convertit, faut-il
commencer par construire un bâtiment de l’église, du temple ou de la mosquée ou
bien commencer par donner aux personnes la parole de Dieu ? Beaucoup de
personnes parlent de développement sans comprendre de quoi ils parlent. Le
développement ne consiste pas seulement à construire des routes ou réparer des
ponts. Le développement ce n’est pas construire des écoles ou acheter des
véhicules. Le vrai développement commence non par construire les routes et les
ponts, mais par développer et transformer les mentalités des personnes.

 

Les obstacles au développement de notre pays sont
nombreux:

La croyance outrée qui attribue toute maladie ou tous les
malheurs à la sorcellerie freine le développement.

L’insuffisance de culture politique de la majorité de
soi-disant politiciens freine le développement.

Le manque d’organisation du pays et le quasi absence de
l’autorité de l’État sur le territoire national freinent le développement.

Le modèle déficitaire [qui consiste a mettre l’accent sur
les besoins au lieu de ressources existantes] employé par la majorité des ONGs
nationales et internationales freine le développement.

La dépendance chronique de notre pays sur l’aide
extérieure freine le développement.

Certains aspects de nos cultures congolaises et la haine
tribale des congolais freinent le développement.

A tous ces obstacles ajouter le plus grand obstacle au
développement, le manque d’éducation des femmes congolaises. L’analphabétisme
des femmes congolaises freinent le développement. Cette première partie de l’article examine
les notions de base de ce qui est développement et ce qui ne l’est pas. La
deuxième partie parlera de l’éducation de la femme congolaise et son rapport
avec le développement national.

 

Qu’est-ce
que le Développement ?

Beaucoup de personnes parlent de développement
sans comprendre de quoi ils parlent. Le développement ne consiste pas seulement
à construire des routes ou réparer des ponts. Le développement ce n’est pas
construire des écoles ou acheter des véhicules. Toutes ces choses sont
importantes, mais ne constituent que la dernière phase du processus de
développement.

Une route bien construite n’est pas en soi un
développement, car cette même route peut être utilisée pour amener des guerres
ou pour piller les richesses du pays et les exporter par ces mêmes routes. Ce
qui est vrai pour les routes est aussi vrai pour les ponts.

Construire les écoles ce n’est pas en soi un
développement, car l’enseignement reçu, les matières enseignées et les
mentalités acquises à l’école peuvent être une bénédiction ou une malédiction
pour la nation et l’individu. Par exemple, l’enseignement congolais qui est
encore fortement calqué sur le modèle occidental ruine les cultures africaines,
étouffe l’esprit de créativité, fait du congolais un mendiant de visa pour
vivre en occident en haïssant tout ce qui congolais ou africain.

Le vrai développement commence non par
construire les routes et les ponts, mais par développer et transformer les
mentalités des personnes. Ainsi faisant, les routes, les ponts, les hôpitaux et
les écoles seront construits après. Ils seront protégés et bien utilisés au
lieu d’être détruits par les hommes et les femmes pour qui ces choses ont été
construites.

Pour comprendre ce que je dis, je vous pose une
question. Pour évangéliser un village, faut-il commencer par construire un
bâtiment de l’église, du temple ou de la mosquée ou bien commencer par donner
aux personnes la parole de Dieu ? Si vous commencez par construire un
bâtiment, vous aurez des gens qui viennent non pour la parole, mais pour les
gains matériels. Une fois le pain terminé, ces personnes vous tournent le dos,
car leurs cœurs n’ont jamais été ni touchés ni transformés par la parole.

Cependant, si vous commencez par enseigner la
parole, les gens qui accepteront cette parole seront transformés de l’intérieur
pour changer leurs mentalités et habitudes. Ces personnes pourront construire
leurs églises ou temples ou mosquées avec intérêt, et seront prêtes à défendre
ces bâtiments lorsque viennent les guerres ou les voleurs. En développement,
c’est la même chose, il faut commencer par transformer les hommes et terminer
par les constructions. Le contraire ne produira pas le développement qui est
devenu une chanson monotone et mélancolique.

Pour beaucoup de personnes, lorsqu’on parle de
développement, il s’agit de l’accroissement matériel. Le développement c’est
plus que l’accroissement matériel. Le développement comprend trois composantes,
(a) le développement social et (b) le développement moral et (c) le développement
matériel.

Le développement social comprend les valeurs
sociales tel que la solidarité, la coopération, la tolérance, l’harmonie, la
cohabitation pacifique, la justice, tandis que le développement moral comprend
le respect de soi et le respect des autres, le respect des institutions du
pays, l’honnêteté, l’intégrité, la transparence, être digne de confiance, le
sens de responsabilité, etc.

Le développement matériel est un processus
continuel par lequel une nation ou un groupe de personnes utilisent les
technologies et les connaissances appropriées pour faciliter la vie et
atteindre le bonheur de la majorité de ses membres. Compte tenu de cette
définition nous pouvons dire que tous les pays du monde sont en voie de
développement à de degrés différents bien entendu. Mais nous pouvons aussi dire
que certains pays sont en voie de sous développement car la moralité, les
valeurs sociales et l’accroissement matériel dégénèrent au jour le jour.

Il doit y avoir une balance ou un équilibre
entre les trois sortes de développement. Pour atteindre cet équilibre, la femme
en tant qu’actrice principale de développement doit recevoir une éducation qui
répond aux besoins et aux intérêts de notre société du 21ème siècle.

Par éducation, il faut entendre le processus par
lequel un adulte, une personne mure élève, instruit ou guide une personne moins
mure, souvent un plus jeune afin de l’aider à atteindre une maturité morale,
sociale et matérielle sans oublier la maturité spirituelle.

Une personne mure est celle qui est responsable
de ses actions en privée ou en public. L’éducation commence à la maison et se
poursuit à l’école, à l’église, au temple ou à la mosquée et dans les rues.
C’est donc la femme qui est la première éducatrice et le premier agent de
développent.

La femme est le premier agent de transformation
ou de développement d’une nation, car par leurs aspects physiques plus de 90%
de personnes ressemblent à leurs mères. Dans leur vie adulte, la conduite de la
majorité de personnes reflète l’éducation reçue à la maison par la mère.

L’expérience au Congo a démontré que le taux de
maladies et de mortalités sont plus élevés dans les familles dont les femmes
sont analphabètes. Ces taux sont réduits dans les familles dont les femmes sont
des intellectuelles, car celles-ci comprennent et suivent les règles d’hygiène.
Les familles qui donnent à leurs enfants les règles de bonne conduite en
paroles et en exemples et qui ont de l’argent et suivent les conditions
d’hygiène sont celles qui peuvent promouvoir le développement national.

Il est impossible d’atteindre le soi-disant
développement sans avoir enlevé le plus grand obstacle qui nous barre la route
vers le développement, c’est- à-dire sans avoir éduqué les femmes. L’une des
meilleures stratégies de briser ces obstacles est de commencer par donner à la
femme et à la fille congolaise une éducation adéquate répondant aux besoins du
21ème siècle.

L’éducation du 21ème siècle doit s’inspirer du
modèle de Paulo Freire. Dans Pegagoy of
the Oppressed
,  Freire recommande que l’éducation cesse de jouer son rôle de préserver le status
quo
. Feire préconise que l’éducation soit la pratique de la liberté, le
moyen par lequel les élèves, les étudiants, les hommes et les femmes traitent
la réalité de leur monde [société] avec un esprit critique et créativité, et
découvrent les voies et les moyens de participer à la transformation
[développement] de leur monde [ou de leur pays, ou de leurs vies. (A suivre
dans la deuxième partie).

 

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