Le Développement National Congolais est Impossible sans Éduquer les Femmes (Suite et Fin) (Mz’ee Mwembo.)

Les 40 millions de congolaises analphabètes
représentent la population combinée du Togo, du Rwanda et du Burundi. Par ce
qu’elles sont analphabètes, les femmes congolaises subissent toutes les sortes
d’injustices sociales. Elles sont marginalisées et exclues dans la prise de
décisions importantes et dans les activités de l’économie formelle du
développement national ou provincial.

Brève Aperçu Historique de l’Éducation au Congo

Dans la tradition africaine, avant la
colonisation belge, les filles recevaient une éducation plus importante que
celle des garçons. Les parents et tout le village accordaient une plus grande
importance à l’éducation de la fille sachant que l’harmonie dans le foyer ou
dans la communauté dépendait dans une large mesure de la femme. De ce fait, la
femme était punie plus sévèrement que l’homme pour une même faute. Par exemple,
un cas d’infidélité conjugale était plus toléré pour l’homme et non pour la
femme car la femme, aux yeux de la tradition africaine, était considérée comme
une vase d’or, un pilier de la société et une source dont l’eau était supposée
jaillir toujours pure.

La division du travail était distincte de sorte
que le garçon était préparé à devenir un homme. Le garçon était préparé aux tâches
en dehors du foyer : chasser le gibier, pécher, faire la guerre pour
défendre la communauté. La préparation du garçon à la vie se terminait par une
initiation dite cérémonie de circoncision. Celle-ci avait, entre autres buts,
de préparer les garçons à l’endurance et à la persistance. La circoncision se
pratiquait sans anesthésie afin de développer l’endurance et la résistance à l’adversité de la vie. Un
homme incirconcis (cas rare) était considéré comme un lâche et un-vaut-rien. Le
garçon était préparé aux travaux durs des champs. Le garçon était préparé pour
devenir la tète de la maison et ministre des affaires étrangères.

L’éducation était très importante dans la vie
traditionnelle par ce que la valeur d’une personne dans la société dépendait de
sa manière de se conduire. Pour être différents de bintu (choses), et des banyema
(les animaux), les Baluba du Katanga,
par exemple, disaient qu’une personne est un muntu (humain) à cause de son buntu.
Je traduirais buntu par ‘les valeurs
humaines’. Celles-ci sont transmises aux jeunes par l’éducation qui commence à
la maison. La politesse, le respect, l’obéissance, la solidarité, l’honnêteté,
l’intégrité, le partage, la collaboration étaient les valeurs humaines. Cette
éducation était aussi la tâche de la communauté. C’est à juste titre que l’on
disait au village qu’il requiert les efforts de tout le village pour éduquer un
enfant.

D’autre part, la jeune fille était préparée
comme ministre des affaires intérieures; elle actait aussi ministre de la santé et de l’énergie dans le sens que
c’est elle qui s’occupait de tout ce qui exigeait l’utilisation de l’eau et du
feu comme faire la cuisine, approvisionner le foyer en eau pour boire, se laver
et les autres usages. C’est la femme qui préparait les repas et l’eau pour la
famille et pour l’étranger.

L’éducation de la jeune fille dans beaucoup de
tribus se terminait par une initiation. Chez les Baluba du Katanga par exemple,
l’initiation de la jeune fille appelée, ‘butanda’,
préparait la jeune fille à être une bonne femme, mère et épouse. Elle apprenait
par exemple l’art de résoudre les conflits dans le ménage. Elle apprenait que
c’est au lit que tous les conflits avec son mari doivent se résoudre et non en
publique devant les enfants. En fait le terme ‘butanda’ veut dire, l’art de faire ou de préparer le lit.

L’idée de comparer la femme à l’homme était
absente dans la mentalité traditionnelle, car l’homme et la femme étaient
complémentaires. Jean-Jacques Rousseau dit que l’école ne doit pas sacrifier
les intérêts présents des enfants pour un avenir incertain. L’école doit donc
dispenser une éducation pratique. L’éducation doit être pour la vie, dans la
vie avec la vie.

Pendant la colonisation belge, les filles n’ont
pas eu les mêmes opportunités que les garçons pour étudier. L’éducation traditionnelle
était méprisée et découragée car, aux yeux des colonialistes, les valeurs
africaines étaient du paganisme et la barbarie.

L’éducation [moderne], déjà peu développée au
Congo-Belge, était réservée aux garçons. Les garçons étaient préparés pour
devenir des commis de bureau (clercs) et des auxiliaires des administrateurs
belges. Le complot pour freiner le développement du Congo était hourdi par les
colonialistes. Ces derniers savaient que si on éduquait les filles et les
femmes, toute la nation serait éduquée. Freiner l’éducation des femmes c’est
freiner le développement de la nation. L’administration belge le savait pendant
que les congolais ne faisaient qu’admirer et adorer la culture de
l’envahisseur.

Qu’il soit dit en passant que l’éducation pendant
la colonisation belge ne formait pas les congolais pour prendre des décisions
d’intérêt communautaires ou nationaux. Cette lacune porte les fruits que nous
voyons aujourd’hui dans les chefs de certains dirigeants qui n’ont pas assez de
sens de responsabilité et dont la solution aux problèmes est un inconnu pour
eux.

Le régime du feu Président Marechal a fourni un
effort pour l’éducation des filles, mais les mentalités de beaucoup de parents
congolais étaient déjà conditionnées dans les sens que l’école c’est pour les
garçons, et les filles sont destinées à rester à la maison prendre soins des
enfants. Rester à la maison n’est pas mauvais. C’est un travail plus important
car des enfants sans bonne éducation reçue à la maison continuent un danger pour
eux-mêmes et pour la nation. Il est donc important que les mères qui restent à
la maison soient bien éduquées afin de préparer les enfants à la vie. Sachant
que le monde évolue très rapidement, les mamans doivent être bien éduquées dans
les bonnes écoles pour qu’à leurs tours elles éduquent leurs enfants
convenablement selon les exigences du moment.

C’est une grave erreur de croire que l’école
prépare toujours les gens à avoir un travail salarié en dehors de la maison. Les pays occidentaux dont les
mères passent plus de temps au travail qu’a leurs maisons ont produit une
génération des enfants et des jeunes incontrôlés, impolis rebelles, violents et
désobéissants. Rien ne peut remplacer l’amour maternel dans le processus de développement global de l’enfant.

Lorsque le budget de la famille ne suffit pas
pour payer les frais scolaires de tous les enfants, au lieu de donner la
priorité au garçon, pour le 21eme siècle, la priorité doit être accordée aux
filles. Les filles éduquées échapperont aux violences sexuelles que nous
déplorons dans notre pays. Comme le répétait un frère, le complot du 21eme
contre le Congo est orienté vers les femmes. Des milliers et des milliers de
congolaises sont victimes de violences sexuelles. Les plus touchées par ces
violences sont les femmes analphabètes.

L’Importance de l’Éducation pour la Femme Congolaise

Aux USA, les femmes sont partout dans la vie
professionnelle. Elles sont majoritaires dans tout le niveau de l’enseignement.
Elles sont majoritaires dans les différents postes dans le domaine médical tout
comme dans les autres domaines de la vie professionnelle américaine. Si on
enlève les femmes dans la vie publique aux USA, le pays tombe. Bien entendu, le
Congo n’est pas les USA. Mais il n'ya pas de honte à s’inspirer des bons
exemples qui marchent et donnent un bon résultat chez les autres et rejeter les
mauvais exemples. Pourquoi les congolais copient-ils les mauvais exemples de
l’occident, et ne s’inspirent-ils pas de leurs bons exemples ?

Au Congo RDC, non seulement que les femmes
occupent des postes qui paient moins, les femmes sont absentes ou minoritaires
même dans les postes subalternes. L’une des raisons de cette absence est le
manque d’éducation scolaire de la femme congolaise.

Les femmes congolaises n’ont pas beaucoup
d’argent pour faire leurs affaires aux marchés. Elles n’ont pas assez
d’éducation pour entreprendre des grands commerces qui exigent de connaissances
complexes et la connaissance des langues commerciales. Et pourtant ce sont les
femmes congolaises qui font marcher les foyers et le pays avec leurs petits
commerces depuis les pillages de 1991-1993.

Dans beaucoup de foyers, les hommes n’ont pas de
travail. Les hommes qui travaillent ont un salaire insignifiant. Souvent leurs
salaires ne viennent pas régulièrement. Les femmes se débrouillent pour acheter
et vendre les produits manufacturés et les produits locaux.

Les activités des femmes ne sont pas incluses
dans l’économie formelle du pays. Les femmes n’ont pas reçu une éducation qui
leur permet de participer au développement matériel car les technologies à
utiliser s’apprennent à l’école. Les femmes continuent de travailler dur, de
cultiver à la houe, élever les enfants et en utilisant les méthodes
traditionnels qui ne facilitent pas le travail et ne donnent pas un bon
rendement. Beaucoup de femmes
congolaises puisent de l’eau à un km, coupent du bois qu’elles portent sur la
tète ou sur le dos, font le feu avec le brasero [babula], font moudre le maïs au moulin ou dans le mortier, lavent
les habits de toute la famille à la main. Elles nettoient la maison,
torchonnent à la main autant des corvées dune congolaise en plus de soin à
prendre pour son mari et les frères et sœurs de celui-ci. 

Sans exciter la femme à être rivale de son mari,
ni à faire la compétition injustifiée avec son époux, la femme du 21ème siècle
doit savoir les exigences du 21ème siècle et la direction que prend la nation. La femme congolaise complète le
mari et le mari complète la femme.

Il n'y a pas lieu de comparer ni de perdre le
temps avec la discussion sur l’égalité de la femme et de l’homme. Ce sont des
erreurs du 20ème que nous ne devons pas
emporter au 21ème siècle tout comme l’autre erreur du 19ème siècle qui était
propagée que la valeur de l’homme dépendait de la couleur de sa peau. Pas du
tout. La vérité a fini par démontrer que parmi les gens de toutes les couleurs
il y a des fainéants et des grands travailleurs; il ya des fous et des sages,
il y a des savant et des ignorants dans chaque société.

Les gouvernements provinciaux et le gouvernement
national doivent doter l’éducation de la femme et de la fille d’un budget
éléphant. Les femmes âgées doivent apprendre à lire et a écrire; elles doivent
savoir manier l’ordinateur et apprendre les technologies d’aujourd’hui pour
faciliter leurs tâches.

L’Éducation à l’Age de la
Communication et de l’information

Aujourd'hui, l’école ne prépare plus la jeune
fille ni le jeune garçon à confronter les problèmes de la vie. L’école
aujourd’hui qu’on appelle parfois à tort comme éducation ne prépare que les
quémandeurs d’emploi salarié, donc des subalternes dans la majorité de cas.
L’école est devenue un apprentissage des connaissances livresques parfois sans
lien ni utilité à la vie. Le grand penseur et éducateur américain, Dewey, recommande que l’école doit préparer les
élèves et les étudiants à la vie.

Les filles doivent avoir la priorité dans les
inscriptions aux écoles et bénéficier de la réduction du minerval ou frais
scolaires. Celles qui travaillent bien, et qui terminent le secondaire doivent recevoir une bourse spécial du
gouvernement.

Les programmes de l’éducation des filles et de
garçons au Congo doit tenir compte de notre culture, de nos croyances et doit
développer l’esprit d’entreprenariat qui caractérisent la femme congolaise. Après
les études formelles ou informelles, les filles et les garçons congolais
doivent recevoir des fonds sous formes de prêts pour commencer leurs affaires
dans les domaines de leurs choix et de leur formation.

Le travail traditionnel salarié n’est plus à encourager,
car non pas seulement que le marché d’emploi est saturé, mille candidats pour
un poste, mais le travail sous sa forme traditionnelle ne correspond plus à cet
âge dit, ‘l’âge de la communication.’
Nos filles et les femmes adultes doivent être à la page de toute innovation
dans le monde, car les femmes constituent le plier de la nation. La compétition
mondiale exige que chaque pays prépare ses citoyens dans les technologies d’aujourd’hui.
L’ordinateur avec ses multiples programmes, l’internet, le fax, le téléphone
sont les outils que notre pays doit fournir à ses citoyens. Les gens [les
femmes] hautement formées en ordinateurs doivent entrer dans la dance de la
compétition mondiale pour défendre notre pays.

Une mise au point s’impose. La femme au Congo ne
doit pas imiter aveuglement les femmes occidentales qui se comportent comme les
concurrentes des hommes ou leurs rivales. Elles doivent éviter les pratiques
des mouvements féministes extrémistes qui sont contraires à nos croyances et
sont contre nature telle que la tendance à se marier entrer femmes et a refuser
la maternité au profit du matérialisme et du plais. Il est insensé de parler de
l’égalité entre l’homme et la femme. Il faut parler de la complémentarité.

En Chine le taux d’alphabétisation des femmes
est environ 91%. En Inde il est de 80%. Ces pays connaissent un boom dans le
développement matériel. L’une des raisons c’est la participation active de la
femme chinoise ou indienne à l’économie formelle de leurs pays respectifs.
L’esprit de travail qui se trouve déjà
dans les habitudes et les mœurs des femmes congolaises est à encourager et à
promouvoir en dotant les filles et les femmes d’une éducation du 21ème siècle
et en même temps leur accorder les moyens et les crédits pour mettre e pratiquent
leur esprit d’entreprenariat.

La femme congolaise est victime des viols,
marginalisation, exclusion et autres injustices sociales et économiques par ce
qu’elle est et analphabète et appauvrie. Cela doit cesser si on veut réellement
atteindre le développement national. Aucun pays au monde ne se développe
lorsque plus de la moitié de ses habitants est analphabète. Le problème se
complique davantage lorsque nous parlons d’analphabétisme en ordinateur. Toute
personne qui ne sait pas manier l’ordinateur peut être considérée analphabète
en ordinateur. Les choses changent, il n’y a que le congolais qui ne veut pas
changer. Les demande d’emplois, les nouvelles, les vidéos, la face book, les
courriers électroniques se font a l’aide de l’ordinateur dans les pays qui se
disent développes et dont les congolais admirent le progrès. Aux USA, il y a au
moins une cinquantaine d’ordinateurs dans un pays trois ou quatre fois le Congo
RDC. Tout le monde sait qu’on n’exploite pas le coltan aux USA, mais le Congo
qui produit plus de 80% de coltan utilisé pour les ordinateurs lap tops n’en a
même pas pour ses étudiants universitaires. Pourquoi cela ? C’est une
question de vision, de mauvaise volonté et de mauvaise foi ?

L’Exemple de la Reine
Nzing’a Nkuvu Qui Résista les Portugais

Les femmes congolaises doivent agir au lieu
d’attendre que les hommes décident à leur place. Cela ne viendra pas. Si le
changement est attendu des hommes, il viendra à compte goutte, car toute
personne au pouvoir veut le garder le plus longtemps possible; c’est la
tendance naturelle humaine de garder le status
quo
.

Sans les femmes bien éduquées le développement
du pas n’est pas passable. Dans l’histoire de nos royaumes et empires avant
l’invasion européenne de l’Afrique, l’histoire retient les grandes femmes comme
la Reine Nzing’a
Nkuvu. Le grand historien américain William Chancellor dit que la reine Nzing’a
Nkuvu monta une armée dont elle fut le Général d’Armée, et résista les
portugais envahisseurs pendant plus de dix-sept ans. Chancellor ajoute q’au lieu de se plaindre
tous les jours des attaques des portugais, la Reine Nzing’a Nkuvu
entreprit un voyage périlleux pour confronter le roi des portugais au Portugal
et lui dire d’arrêter la traite de ses sujets par les portugais. Bien que le
roi des portugais reçu la
Reine Nzing’a Nkuvu, il refusa de lui donner une chaise. Mais
la Reine ne se
découragea pas. Elle persista jusqu'à la fin. Elle ordonna que l’un des ses
gardes de courber et la Reine
s’assit sur son dos durant toute la rencontre. Elle ne souffrit d’aucun
complexe et réussit sa mission.

Cet exemple devrait inspirer les femmes
congolaises à réclamer leurs droits et récupérer leur dignité de femme,
épouses, mère et compagne de l’homme et non son inferieure ni son égale. La
femme congolaise doit se lever et réclamer ses droits. Les droits ne se donnent
pas, on les arrache. Le changement est pour ceux et celles qui le
provoquent en se faisant violence.

A cause de son rôle spécial dans la maison et
dans la société, la femme et la fille congolaise doivent recevoir une éducation
et un enseignement moderne et adéquat pour lui permettre de réussir sa mission.
Mais devant les injustices et l’ignorance de l’homme de la valeur de
l’éducation d’une femme, celle-ci ne doit pas croiser les bras. Elle doit se
tenir débout, crier tout haut et utiliser tous les moyens pour récupérer sa
place au soleil congolais et se partager le gâteau avec l’homme sans l’idée de
compétition, mais de complémentarité.

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suggestions et critiques à
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