Ma lecture des déclarations de Mr. Vital Kamerhe, l’architecte ingénieur de la démocratie en RDC (H. Madinda)

Lors de sa sortie médiatique annonçant
sa rupture avec sa famille politique, notre grand démocrate, ingénieur et
pédagogue de la démocratie dans Notre Congo a commencé et terminé le discours
inaugural de l’UNC en invoquant sa foi chrétienne.

"…. Nous devons être modeste, nous
rabaisser et Dieu va nous relever. Si ce sera la volonté de nos camarades lors
du prochain congrès du parti, et de Dieu dans sa volonté, je porterai ma
candidature à la magistrature suprême. "  A déclaré notre
architecte de la démocratie dans notre pays.

Il s’agit là d’un fait privé. Mais vu que 99,9 % de congolais
sont des  croyants, notre démocrate chevronné n’a
sans doute pas résisté à la tentation de morphiniser les
masses en évoquant à maintes reprises Dieu et les
Saintes Ecritures.

S’agit-il d’une mise en scène ? Etant une mécréante totale et incapable de
comprendre le jeu du Poker Menteur, jeu favori des politiciens et diplomates, je
ne puis répondre à cette interrogation qui pourtant me taraude la cervelle

Notre grand démocrate adhérait totalement au
projet de société du PPRD : « .. rencontrer les aspirations profondes du peuple,
en améliorant notamment ses conditions de vie. »

Il est cependant resté aux affaires et au sein de ce parti
 jusqu’au 25 mars 2009, touchant un salaire de 6000 $ tout en
sachant que   «  … plus de 80 % des congolais vivent
en dessous du seuil de la pauvreté et  qu'un Secrétaire Général de
l'administration publique touche à peine 75.000 FC, soit l'équivalent de 74,4
USD par mois. »

Pendant tout ce temps-là, il savait parfaitement bien que les
petits enfants congolais s’instruisent dans des conditions
 calamiteuses  et que la majorité des congolais n’ont
pas accès aux soins de santé primaire de qualité tandis sa progéniture
fréquentait des écoles privées, aux minervaux hautement dispendieux,
 et que sa famille allait se faire soigner à l’étranger ! Je ne me
souviens guère qu’il ait, durant sa brillante carrière, amené à la
table du débat social l’impérative nécessité d’une réforme salariale en
profondeur.

 

Durant ses divers mandats il n’a fustigé ni le
non respect des droits humains ni les

insécurités juridique, économique et physique sévissant dans
Notre Pays ni l’absolue tragédie que vivent enfants, femmes et hommes dans
l’Est

 

Il a cautionné une grave injustice en laissant courir sans
limite, le moratoire sur les multiples nationalités pour les politiciens
uniquement.

Sa marge de manœuvre était sans doute étroite car il faut
tout de même l’admettre, sous sa Présidence, le parlement fonctionnait
démocratiquement.

 

 Notre ingénieur de la démocratie dans Notre
Congo a ainsi  supporté promesses non tenues et paradoxes jusqu’au
jour où il a pris conscience du risque d’une mort psychologique certaine s’il se
faisait complice de l’entrée officielle des Forces Armées Rwandaises dans le
Kivu.

En effet, appartenant à la communauté shi, dont les mwami
furent de tous temps invincibles face aux tentatives d’invasions des rois rwandais et sont demeurés indomptables, il ne pouvait en âme et
conscience trahir sa communauté en acceptant les opérations militaires
conjointes des soldats rwandais et congolais, qui en soi ont constitué une
capitulation.

Les événements lui donnent raison. En effet jusqu’à ce jour,
des militaires rwandais ont conservé leurs positions au Nord-Kivu ainsi qu’une
administration parallèle et continuent de massacrer et terroriser
des populations civiles sans défense. Il s’agit bien d’une occupation. Et ça
pour un shi c’est rédhibitoire !

N’ayant pas été compris dans ce choix essentiel voire
existentiel par ses alliés d’hier, notre grand démocrate humilié
et  « très frustré a eu le sentiment d’avoir servi
 finalement de simple marche pied ».

Sa vision pour Notre Congo ainsi que sa stratégie de la relance
socioéconomique tombent sous le sens.

Je suis estomaquée de constater que notre pédagogue de la démocratie
 assimile la décentralisation au découpage du pays en
provincettes.

La décentralisation est un mode d’administration qui consiste
en un transfert des compétences aux entités décentralisées, accompagné d’une
mise en place des organes législatifs aux fins de favoriser l’avènement d’une
démocratie de proximité seule garante d’une gouvernance responsable. On est loin
d’avoir atteint ce niveau avec les 11 actuelles provinces sujettes à un
hybridisme quasi paralysant. Aussi, « .. la mise en place sans
atermoiement des 26 provinces prévues dans la Constitution. » me semble-t- elle
 périlleuse pour la Nation.

Premièrement, ce découpage qui a été fait, dans un contexte
de la criminalisation de l’Etat et de l’économie congolais et donc sans effectivement tenir compte des réalités sociologiques et communautaires
porte en lui-même les germes de conflits fonciers internes.

Secundo, il y a un réel risque d’un détachement de la RDC, en
cas de conflit, des provincettes périphériques  qui se
 sont normalement tournées économiquement vers les pays
limitrophes.

A titre d’exemple,  jaugeons ce
qui se passe  dans  la région des Kivu. Pour s’être ouverte naturellement et logiquement aux échanges
commerciaux avec le Rwanda et le Burundi, faute
d'institutions politiques et de mécanismes de  régulation de la structure informelle mise, en place par l’Etat
congolais,  cette région a failli basculer sous le
contrôle de ces  pays voisins et entrainer ainsi l’implosion de la
RDC.

 

Enfin, je suis abasourdie par l’appel
 lancé, par notre ingénieur de la démocratie en RDC, à la
communauté internationale et à la MONUSCO pour sécuriser les élections alors
qu’elles sont pleinement responsables du bourbier dans lequel nous pataugeons !

Le rôle de la communauté internationale dans Notre Congo, a
toujours été et reste  ambigu. Au nom de ses intérêts économiques
 planétaires, elle a, durant une décennie, favorisé
 la poursuite des  conflits armés et l'exploitation
 illicite des ressources minières de Notre Pays par les armées étrangères, en s’appuyant
l’ONU, son subtil instrument de l’anéantissement
subreptice des pays dominés.

Jusqu’à quand nos politiciens vont-ils rester les laquais de
la communauté internationale  et refuser de se soigner du syndrome de l’amour de
nos bourreaux ?

Nous ne devons jamais oublier qu’outre leur
incroyable inventivité et leur grande capacité de travail, les pays qui
pèsent dans cette fameuse communauté internationale tirent leur puissance surtout aussi du banditisme : ils ont massacré les natifs
et spolié leurs terres,  ils ont assassiné nos leaders
résistants, ils pillent nos richesses et entravent sciemment notre
décollage économique en nous fomentant des guerres.

 

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