04.03.11Cinq questions à Fortunat Kandanda Muele
1. La résidence du chef de lEtat a été lobjet dune attaque le 27 février dernier par des hommes armés. Quelle est la réaction de lANALCO à ce sujet?
Il faut dire que lorsque la résidence, non seulement du chef de lEtat, mais de tout Congolais est attaquée, cest une très mauvaise chose quil faut condamner quelle que soit son appartenance politique. Parlons maintenant de la résidence du président de la République. Cela me paraît beaucoup plus grave. Quand le chef de lEtat, garant de la nation est attaqué, nous ne pouvons que mettre en doute tous les services de sécurité organisés autour de lui. En principe, il est le premier bénéficiaire des services de sécurité nationale, et si à cette position privilégiée, il est lui-même en insécurité, quen sera-t-il pour les simples citoyens que nous sommes. En toute sincérité, je pense que ce nest pas normal de porter une attaque contre la résidence du chef de lEtat, ni encore moins en sa personne, dautant plus que jusquà preuve du contraire, cest un président élu et légal. Ce nest pas donc une bonne nouvelle pour tout citoyen conscient parmi lequel nous responsables des partis politiques. Après enquête, nous aimerions que les commanditaires et les auteurs de cet acte puissent subir la rigueur de la loi. Car, on a enregistré des coups de forces dans ce pays dont les enquêtes nont jamais abouti jusquà ce jour. Celui perpétré par le major Eric Lenge, en est une illustration éloquente. Nous sommes donc en attente des résultats denquêtes annoncées par le porte-parole du gouvernement, et au moment opportun, quand nous aurons réunis tous les éléments conséquents, nous ferons une déclaration.
2. Quel regard faites-vous de la situation sécuritaire en RDC à quelques mois de lélection présidentielle?
La situation est inquiétante. Et surtout dans lhypothèse que lattaque perpétrée contre la résidence du chef de lEtat soit vraie, lui pourtant qui est à la tête de toutes les institutions, cela ramène à nous interroger à huit mois de lélection présidentielle, si celle-ci va se dérouler dans un climat de sécurité permettant à tout le monde daller battre campagne. Le gouvernement doit sappliquer pour que les élections aient lieu dans les conditions de sécurité réunies. Sil nen sera pas capable, et parce que la tenue des élections est impérative, la population va elle-même sécuriser les élections.
3. Etes-vous rassuré au sein de lOpposition avec la mise en place du bureau de la CENI ?
Nous demandons dès maintenant à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de se mettre directement au travail. Elle doit très vite procéder à lenrôlement des électeurs. Nous sommes impatients pour la tenue des élections.
4. Daprès le ministre des Affaires étrangères, la modification de la loi électorale notamment la question relative à lâge nentre pas dans les intentions du gouvernement. Cela vous rassure t-il ?
On peut y croire. Mais seulement, notre peur est que lauteur de ces assurances se retrouve dans un marais, où il y a plusieurs caméléons. Cest pourquoi, nous laissons le temps au temps pour voir comme disent les Anglais « waite and see ».
5. Quelle est la place de la femme au sein de lANALCO ?
La femme occupe au sein de notre parti la première place parce quelle est la base du développement. Et la deuxième place est réservée à la jeunesse, qui est lavenir du Congo de demain. Nous, nous ne jouons que le rôle dencadrement. Voilà une occasion, parce que cest le mois de la femme de décrier le fait que le 8 mars consacré à la femme nest limité quaux défilés et aux fêtes. Nous ne cesserons de le dire, que cette journée doit être mise à profit pour organiser à tous les niveaux et tous les coins du pays, des séminaires avec des thèmes importants pour former la femme, elle qui a socialement connu la formation intellectuelle en retard. Pour nos partis au sein de la dynamique Tshisekedi président (DTP), nous avons prévu de formations pour nos mamans, plutôt que les laisser errer dans les rues pour de quelconque défilé.
PROPOS RECUEILLIS PAR PITSHOU MULUMBA
(*) Secrétaire général de lAlliance nationale des libéraux du Congo