23.03.11 Le Potentiel – Cinq questions à Brahim Fassi Fihri

1. Pour sa troisième Édition, l’institut Amadeus a choisi de se positionner dans on « partage triangulaire des expériences de développement entre l’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine». Qu’est-ce qui explique le choix de cette nouvelle orientation Sud-Sud?

L’institut Amadeus, à travers le forum MEDays, et ce depuis sa première édition en 2008, a toujours voulu offrir une plate-forme permettant de promouvoir de la coopération Sud-Sud. Qu’elle soit traitée dans le cadre de l’UpM, du partenariat euro-africain, ou dans je cadre d’un partenariat tricontinental (Afrique, Asie et Amérique latine), la coopération Sud-Sud représente un facteur indéniable de croissance économique pour les pays émergents ou les pays en développement. L’ambition du forum 2010 était de permettre de confronter et de comparer les différents modèles de développement en prenant en considération les spécificités régionales afin de pouvoir meure en lumière les similarités ou les complémentarités possibles. Ce partage d’expériences inédit, dans le cadre d’une conférence internationale non gouvernementale, a permis d’identifier différents cadres ou potentialités de coopération entre les pays du Sud. On peut aussi remarquer que cette orientation complète les relations historiques du Maroc qui est un pays charnière entre l’Europe ou le monde occidental et l’Afrique subsaharienne, mais anticipe également le développement des relations avec les pays du Sud dans le cadre d’une mondialisation plus équilibrée entre de nombreux pôles de croissance et d’influence.

2. Quelle est la nature de cette contribution en termes d’expertise et de production intellectuelle?

Le forum MEDays est la cristallisation du travail de l’Institut Amadeus pendant toute l’année. Nous nous fixons comme défi de pouvoir associer les objectifs de l’Institut avec les thématiques du forum. Les MEDays peuvent être considérés comme une tribune ouverte, puisque plus d’une trentaine de problématiques ont été traitées à travers les différentes tables rondes. Le rôle de l’institut Amadeus est d’accompagner en amont les intervenants par la diffusion d’éléments de cadrage ou notes de synthèse qui permettent d’orienter les discussions vers des propositions concrètes et opérationnelles. Je suis par ailleurs satisfait, et c’est important de le souligner, de la large liberté de ton qui régnait dans toutes les discussions.

3. Avec la présence cette année de 170 intervenants, 1500 participants, une trentaine de ministres et une centaine de journalistes, vous entrez dans le cercle des «think tanks» les plus influents. Quels sont vos appuis? De quels moyens financiers disposez-vous?

Au-delà des chiffres que vous citez, je pense indéniablement que le forum MEDays s’inscrit désormais dans l’agenda des plus grandes conférences internationales. En tant qu’initiateur de ce forum, mais également en tant que Marocain, je me réjouis du rayonnement grandissant des MEDays qui ont été créés et conçus pour être le forum du Sud, Après seulement trois éditions, ce forum peut compter sur un réseau exceptionnel qui se construit au fur et à mesure des années. Nos principaux atouts et arguments, c’est certainement notre volonté permanente de créer le débat et d’aborder sans détours et parfois avec courage, quelques-unes des thématiques impossibles à aborder dans certains pays de notre région. L’institut Amadeus ne possède pas de fonds propres, l’ensemble du budget provient de partenariats ou de mécénat. Aujourd’hui, nous pouvons annoncer avec fierté que près de 40 % de notre financement provient d’entreprises étrangères. D’une base de financement marocaine auprès des entreprises privées ou publiques nous évoluons vers un soutien international qui sera le garant de la pérennité du forum. C’est d’ailleurs un point essentiel dans la construction d’une plate-forme neutre, évidemment liée au pays qui lui a donné naissance, mais dotée d’une dimension internationale.

4. Quels sont vos garde-fous pour éviter que votre structure ne devienne un outil de lobbying (géo) politique?

L’institut Amadeus, les différentes analyses et débats 1c confirment largement, est une structure politiquement indépendante. Nous sommes totalement indépendants dans le choix du programme et des intervenants des MEDays. Nous pensons que nous pouvons contribuer au lancement d’initiatives proposées au MEDays. Nous assumons pleinement la promotion de certaines initiatives et nous soutenons via nos réseaux des projets auxquels nous croyons. Je peux citer deux exemples, la création de la Banque méditerranéenne de développement et la création de l’Observatoire méditerranéen de la jeunesse. Le lobbying n’est qu’un moyen de promouvoir ou de faciliter l’émergence de projets que nous pensons être bons pour le Maroc et pour la région.

5. Etant donné votre jeune âge et ceux qui sont à vos côtés, quelle est la typologie des membres de l’institut Amadeus?

L’institut Amadeus a, en effet, la spécificité d’être un jeune «think tank » formé d’une équipe dont la moyenne d’âge est la trentaine d’années. Nous considérons notre jeunesse comme l’une de nos principales forces. Nous avons un âge pendant lequel la mobilité et l’envie sont fortes, qui plus est dans une période et dans un pays où nous avons le sentiment que nous avons une vraie place à occuper. L’institut Amadeus qui est une structure professionnelle, est composé d’une quinzaine de permanents, la moitié marocains. Les profils et compétences sont différents et répondent aux différents objectifs de notre jeune institution. L’institut Amadeus est également une structure qui se veut ouverte sur le monde, ce qui explique l’origine assez internationale des membres de l’équipe.

TIREES DE NEWAFRICAN N°18, DE JANVIER A FEVRIER 2011 (*) Responsable de l’Institut Amadeus

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