16.04.11 CongoNews – Steve Mbikayi, c’est le temps de Tshisekedi

Le président national du parti travailliste, PT et membre de la Dynamique Tshisekedi président, donne de la voix sur un programme commun et une candidature unique de l’opposition aux élections présidentielles 2011. Cet ancien président du syndicat «Actions» de l’ex-ONATRA, a estimé au cours d’une interview, réalisée dans ses bureaux de la commune de Limete, que l’heure est venue pour que Etienne Tshisekedi Wa Mulumba prenne la direction de la R-dCongo. L’homme condamne ce qu’il qualifie de provocation, le fait que le PPRD- Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie- emboîte le pas à l’opposition pour organiser une manifestation le 24 avril prochain, alors que l’UDPS, avait déjà projeté une grande manifestation pour le 2ième anniversaire de la démocratie en R-dCongo.

L’opposition vient de prendre une position commune qu’au 6décembre, la problématique de légitimité refait surface en R-dCongo. Que pense la DTP et le TP?

Ce n’est pas la DTP, ni le PT qui le déclare. Le mandat du chef de l’Etat est de cinq ans. Il reste quelques mois, donc après le 6 décembre, nous retombons dans l’illégitimité des institutions, notamment le chef de l‘Etat actuel.
Il devient illégitime, contestable.
Nous pourrons retomber dans des agitations politiques. Ça pourra amener une situation pas bonne pour notre peuple. Voilà pourquoi, l’opposition en général tire la sonnette d’alarme pour que la majorité au pouvoir fasse tout pour que les élections aient lieu dans le délai constitutionnel. Ce qui compte pour nous est qu’au 6 décembre, le nouveau président élu prête serment. Nous sommes tous légalistes. Ce n’est nous qui décidons. Mais, c’est la constitution.
Une disposition dans la Constitution évoque que les Institutions restent jusqu’à la mise en place des nouvelles Institutions. N’est-ce pas qu’il faut appliquer cette disposition?
Si cela est dit pour le Parlement, je ne crois pas que cela dit pour le chef de l’Etat. Ce qui est vrai est que les élections doivent avoir lieu avant la prestation du nouveau chef de l’Etat. C’est dans ce sens là que nous, nous pouvons comprendre cette disposition constitutionnelle. Ce n’est pas dit que ‘le chef de l’Etat actuel dit aller au-delà de son mandat. Pour la DTP et le PT, nous n’avons plus besoin des combines, des concertations pour mettre sûr pied des concertations pour former un gouvernement d’union nationale. Maintenant, il faut que tous les cinq ans, qu’on aille aux élections, avoir des autorités légitimes, élues par le peuple.
Si Kabila et sa majorité aiment bien ce pays, ils doivent tout faire pour que Vil- légitimité des Institutions n’arrive pas.
Est-ce que le pouvoir ne s’est pas préparé pour qu’il ait des élections dans le délai constitutionnel?
Normalement, le gouvernement devait se préparer en conséquence pour nous organiser les élections. Chaque année, il est prévu un montant dans le budget pour les élections. Là, je crois que le président Kabila et sa majorité n’ont rien à avancer comme raison si les élections ne sont pas organiser dans le délai.

Si au 6 décembre le nouveau président élu ne prête pas serment. Est-ce que le PT est prêt à prendre part à un gouvernement d’union nationale?

Entant que président national du parti travailliste, nous n’avons pas besoin d’un gouvernement d’union nationale pour diriger la transition. Nous voulons aller aux élections. Pour moi, si après le 6 décembre, il n’ y a pas un nouveau chef de l’Etat élu, nous allons faire des manifestations pour demander le départ du président Kabila. il n’en est pas question pour la DTP d’entrer dans un gouvernement dirigé par un chef de l’Etat qui n’aura pas de mandat.
A vous entendre parler, vous promettez l’Egypte ou la Tunisie, si les élections ne sont pas organisées?
La Tunisie ou l’Egypte n’est pas une situation idéale à souhaiter, encore mois la Côte d’ivoire. Nous, devons épargner notre peuple de tomber dans des souffrances dues à des situations politiques. Si nous y arrivions, ça ne pourra être que la faute de ceux qui sont au pouvoir.
Ce qui compte le parti travailliste, ce que la R-dcongo soit une nation civilisée sur le plan démocratique. Dans tout état de cause, je ne vois pas comment un chef de l’Etat qui a dirigé pendant plus de dix ans, puisse gagner aux élections. Même dans des pays, des vieilles démocraties, on vient on fait huit ans et on laisse la place aux autres.
Vous avez le problème ce qu’est les gens ont pouvoir de quitter le pouvoir, parce qu’ils ont peur d’être poursuivis. Je m’inscris pour que les anciens chers de l’Etat soient des sénateurs à vie après leur mandant pour bénéficier des immunités dans le cas où, il n’aurait pas commis d’atrocités ou des crimes.
Vous pensez qu’on peut arriver à la situation de l’Egypte et de la Tunisie?
On peut y arriver, si on nous poussait. Dans tout le cas; le président Kabila ne peut pas gagner des élections libres, transparentes et démocratiques.

Qu’est-ce qui vous certifie que Kabila ne peut pas remporter des élections?
Ce qui nous rassure que Kabila sera perdant, c’est notre plus grand allié.

Qui est votre allié?
Notre allié, c’est la misère de la population qui souffre par manque d’un tableau de bord.

Il y a les cinq chantiers de la République?
Les cinq chantiers ne sont pas un programme. Dans un programme, il y a des actions précises, bien ciblées et chronométrées.
On ne peut pas citer les axes prioritaires d’un gouvernement et appeler ça programme d’un gouvernement. Il n’ y aucun gouvernement qui viendra après, qu’il ne va pas travailler, dans les infrastructures, l’eau, emploi, santé et électricité. Si on prend par exemple le secteur de l’emploi dans les cinq chantiers, ce n’est pas un programme. Rien n’est prévu.
Comment?
Ils nous ont jamais dit combien des chômeurs ils ont trouvé et combien vont trouver du travail et surtout comment faire pour créer d’emplois.

Pour vous, les cinq chantiers c’est de la poudre aux yeux de la population?
Les cinq chantiers ne sont pas un programme. Ce sont plutôt des intensions des axes que le gouvernement a pris comme axes prioritaires. C’est dans ce sens là que l’opposition est entrain de mijoter pour une candidature unique de l’opposition.

La DTP a été la première à mettre en place une structure qui soutient la candidature de Etienne Tshisekedi Wa Mulumba. Est-ce que vous n’êtes pas allé vite en besogne?
Je pense que la Dynamique Tshisekedi président était une réponse à la tergiversation de l’opposition. Au départ, l’idée était d’avoir un front commun qui regroupe toutes les forces de l’opposition mais, beaucoup de gens ont préféré avant de s’engager avoir des assurances après éjections. Nous, nous sommes dit non, comme les élections sont à un seul tour, c’est difficile de promettre les postes en avance aux gens. Comme les gens traînaient le pied, nous avons jugé bon de commencer avec la DTP qui n’est qu’une étape. D’ailleurs, elle s’appelle dynamique, c’est pour dire qu’on peut évoluer, arriver à un front commun de l’opposition.

Vous pensez que vous allez y arriver?
L’opposition commence à prendre des positions communes. Nous l’avons fait au Grand Hôtel de Kinshasa et le lundi passé en répondant à la CENI. On va maintenir l’élan pour avoir un candidat commun et qu’on fasse un forum après.

Pourquoi un forum après?
Parce que si nous mettons en place un programme sans candidat, c’est difficile. Il se peut que le programme soit de droite et si le candidat est de gauche, il y aura un problème. Or, si nous connaissons notre candidat, le programme qu’on va mettre en place sera un programme qui va pencher vers la personne qui va le porter. C’est comme ça que nous le PT, qui prônons le solidarisme africain comme idéologie, nous sommes situés à gauche. Comme Etienne Tshisekedi est aussi un homme de gauche, nous n’avons pas des préalables à poser.
Nous disons que c’est le tour de Tshisekedi cette fois-ci. Notre tour viendra. Nous sommes encore des jeunes. Etienne Tshisekedi a beaucoup lutté pour l’instauration de la démocratie dans notre pays. Il incarne une certaine autorité morale. Même si il y aura des gens dans l’opposition par folie de grandeur briguer la magistrature suprême malgré la candidature de Etienne Tshisekedi.

Lundi, l’opposition a réclamé que la liste électorale dans les provinces (Bas-Congo et Maniema) où les opérations préélectorales sont terminées, soit publiée. Pourquoi cette revendication?
C’est pour des raisons de transparence. Cela va permettre à ceux qui seront omis, d’introduire leurs recours et faire à ce que le doublon soit dénoncé et nettoyer le fichier électoral. Aussi, nous voulons que le processus soit sécurisé par l’ONU… la communauté internationale.
Vous demandez que les Nations Unies puissent sécuriser le processus électoral, est-ce que ce n’est pas déjà demander une certification des résultats par la communauté internationale?
La certification en soi n’est pas une mauvaise chose. C’est tout simplement dire ce qui s’est passé dans les urnes.

La R-dCongo est une nation souveraine?
Certains évoquent la souveraineté quand il s’agit de certifier les résultats des élections par la communauté internationale mais, pour demander de l’argent à cette même communauté internationale, il n’ y a pas de problème de souveraineté.
L’opposition semble oublier le combat des élections législatives et provinciales. Qu’en dites vous?
Non, le Parti travailliste comme tous les autres partis de l’opposition, membres de la DTP, sont entrain de réaliser un travail sur terrain. Parce que nous avons dit que si Etienne Tshisekedi gagnait les élections, il faudra qu’il ait une majorité confortable à la chambre basse du Parlement.

La loi électorale qui visait un scrutin majoritaire à un seul tour venait d’être rejetée lundi dernier. Vous pensez que les députés avaient raison?
Nous sommes dans un pays post conflit, il serait anormal d’adopter un scrutin majoritaire. Les vaincus se sentiront étouffés et vont reprendre des armes.

Le 24 avril approche, l’opposition se prépare à fêter le 21ème anniversaire de la démocratie en R-dCongo. Le PPRD aussi s’y penche. Quelle est votre réaction?
L’opposition maintient son meeting au Stade Tata Raphaël. Nous constatons qu’il y a de la provocation de la part du PPRD. Mais, nous allons leur démontrer comme le 8 décembre 2010, que le peuple ira vers le changement. Au cas où, il y aurait des incidents le 24 avril, le camp présidentiel en porterait toute la responsabilité. Parce que nous avons projeté notre appel avant ; ils nous ont par la suite imité.

Eric Masimo

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