06.05.11 L'Observateur – Le représentant résident du FMI à Kinshasa : " Les perspectives économiques 2011 de la RDC sont favorables "

Jeudi 05 mai 2011

Dans ce contexte, le gouvernement de la RDC a réagi avec une réduction des dépenses budgétaires. Mais avec la détérioration de la situation sécuritaire à l'Est, le déficit budgétaire s'est aggravé. Celui-ci a été financé par la BCC. Il y a eu un resserrement de la politique budgétaire pour limiter la dépréciation du Franc Congolais. En ce qui concerne la communauté internationale, la réponse a été immédiate. Avec sa Facilité contre les chocs exogènes, le FMI a apporté à la RDC un financement de 200 millions de dollars US qui a permis de relever le niveau de réserves de change. Dans la foulée, la Banque Africaine de Développement et la Banque mondiale ont apporté respectivement 100 millions de dollars US. Cela a donné le coup d'envoi du processus de reconstitution des réserves de change de la BCC qui sont passées de 1, 7 semaine à 7 semaines. L'objectif du processus est d'atteindre 1,5 milliard de dollars US. Pour le taux d'inflation, il est passé de plus de 50 % en 2009 à 9, 8 % en 2010. Du solde budgétaire déficitaire, l'on est passé à un solde budgétaire positif. L'épargne budgétaire a permis de stabiliser le taux de change et de faire baisser les pressions inflationnistes en 2010.

PEG 2, Trois revues satisfaisantes

A partir de cette base, le Programme Economique du Gouvernement (PEG 2) appuyé par la Facilité Elargie de Crédit du FMI a été exécuté avec satisfaction. Les trois premières revues ont été conclues de façon satisfaisante par la FMI. Selon Samir Jahjah, tous les critères de réalisation à fin décembre 2010 ont été réalisés. Les repères (réformes) structurels portant sur le reporting de l'exécution budgétaire, la recapitalisation de la BCC et la publication des contrats dans les secteurs miniers, forestiers et pétroliers, ont été respectés. La baisse de l'inflation d'un objectif de 15 % à 9,8 %. Le taux de croissance du PIB a été de plus de 7 %. Toutes les revues (3) ont été conclues de façon satisfaisante et il y a de bonnes perspectives pour 2011. " Les perspectives macroéconomiques sont favorables compte tenu du volume des investissements orientés vers les infrastructures, et de la forte reprise du secteur minier ", a soutenu Samir Jahjah. La croissance du PIB sera de 6,5 % en 2011.

Toutefois, dira Samir Jahjah, il y a encore des risques exogènes et endogènes. Des risques subsistent pour l'économie congolaise notamment : la croissance mondiale déséquilibrée ; l'impact de la hausse des prix des produits alimentaires et pétroliers sur l'inflation et la croissance et l'impact sur les niveaux de pauvreté. Il y a ainsi des défis à relever à moyen terme : accroître la mobilisation des recettes qui demeurent faibles ; maintenir la discipline budgétaire pour réduire la dominance budgétaire ; développer une approche stratégique dans la gestion de la dette extérieure ; améliorer la gouvernance et la transparence dans les industries extractives ; améliorer la qualité de la dépense et accroître l'investissement privé.

En ce qui le concerne, le gouverneur de la BCC, Jean-Claude Masangu a mis en exergue les efforts pour reconstituer les réserves de change de la BCC qui ont atteint un niveau historique de 1,510 milliard de dollars US, soit 8 semaines ou deux mois d'importation des biens et services. C'est la première fois d'atteindre huit semaines d'importations. La BCC va continuer à accumuler des réserves de change pour arriver à l'objectif continental de 3 mois d'importations. La BCC va poursuivre une politique monétaire prudente. En janvier 2011, le taux directeur a été ramené de 22 % à 29,5 % pour préserver la valeur du FC. En ce qui concerne le secteur bancaire, une banque commerciale (Banque Congolaise) a été dissoute pour éviter la propagation du risque systémique. La confiance dans le système demeure. La surveillance des banques va devenir plus regardante et rapprochée. Les leçons de la crise financière internationale seront tirées pour consolider le système bancaire de la RDC. Selon lui, l'année 2010 aura été une meilleure année en ce qui concerne les résultats au plan macroéconomique. " C'est la meilleure de dix dernières années ", a souligné J-C Masangu.

Parlant de la dollarisation de l'économie, J-C Masangu a fait savoir que c'est la conséquence de l'hyperinflation des années 80. Ce fut le moyen de se mettre à l'abri de l'hyperinflation avec quatre chiffres. Des efforts sont déployés pour s'en sortir mais cela prendra du temps. En ce qui concerne la dette, elle représentait 120 % du PIB à un moment, avec le point d'achèvement de l'Initiative PPTE elle représente 20 à 23 % du PIB. Cela donne des marges de manœuvre pour faire face aux problèmes. Il a reconnu la nécessité de relancer l'agriculture pour faire face à la hausse des prix des produits alimentaires sur le marché mondial. Il faut arriver à consacrer 10 % du budget pendant plusieurs années pour avoir des bons résultats, comme recommandé au niveau continental. Enfin, il a levé l'équivoque sur le rôle du FMI qui conseille et appuie financièrement le gouvernement. Mais, c'est le gouvernement qui prend lui-même les décisions.

Didier Munsala Buakasa

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