13.05.11 L'Observateur – Indice officiel des prix à la consommation des ménages à Kinshasa

Selon l'INS, cette baisse des prix est due à l'abondance observée sur le marché des produits alimentaires à Kinshasa.Et cela malgé la dépréciation du Franc congolais par rapport aux devises étrangères avec des variations pouir le dollar américain ; 3,6 % pour l'Euro et 2,9 % pour le Franc CFA. Pour le commun des mortels, cette baisse des prix attestée par l'INS n'est pas perceptible sur le marché où il y a une hausse des prix au jour le jour.Cela n'empêche pas l'INS de persister et de signer qu'il y a eu, bel et bien, une baisse des prix en avril au regard de ses observations.

Pour les détails, tous les produits ne se sont pas comportés de la même façon. En raison de leurs poids, certains groupes ont les plus influencé la baisse de l'indice des prix. A ce propos, l'INS cite les " produits alimentaires et boissons non alcoolisées " (-2,2 %) suite à la diminution des prix des postes " pain et céréales " (-2,2%), " légumes " (-0 ;8%), " poissons et fruits de mer " (-0,1%) due à la baisse des prix des " médicaments et autres produits pharmaceutiques, appareils et matériels thérapeutiques " (-0,1%).

Hormis les baisses citées-ci haut, l'INS note aussi la hausse des prix des fonctions " logement, eau, électricité et autres combustibles " (+1,5%) ; " transports " (+0 ;7%) ; " articles d'habillement et chaussures " (+1,0 %) ; " biens et services divers " (+0,6 %) ; " meubles, articles de ménage et entretien courant de la maison " (+0,7%) et enfin " boissons alcoolisées et tabac " (+0,1 %).

Pour mémoire, en ce qui concerne le mois de mars 2011 l'indice des prix à la consommation des ménages de l'INS avait constaté une baisse des prix de -2,2 % par rapport au mois de février de la même année. Cette baisse était imputée à l'abondance sur le marché des céréales (cas du maïs sec décortiqué) et à l'appréciation du franc Congolais face au dollar américain avec une variation de -0,7 %. En dépit de cette baisse, il a été noté la hausse des prix de certaines fonctions, notamment " logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles " (+0,7%), " transports "(+0,1%), " articles d'habillement et chaussures "(1,1%), " santé "(1,4 %), " biens et services divers "(+0,4%), " restaurants et hôtels "(1,4%),…

Il faut préciser que l'indice des prix à la consommation de ménages produit par l'INS est un indice de type Laspeyres qui couvre la consommation des ménages au sens de la Comptabilité Nationale. A ce propos, la population de référence est composée de l'ensemble des ménages africains résidant dans la ville de kinshasa. Il est réalisé sur la base d'un panier de la ménagère qui comprend 482 variétés suivies dans environ 373 points de vente repartis sur l'ensemble de l'agglomération.Les calculs des indices sont effectués à l'aide d'un logiciel dénommé CHAPO (Calcul Harmonisé des Prix sur Ordinateur) élaboré spécialement à cet effet. La méthodologie utilisée est identique à celle de 16 autres pays d'Afrique Subsaharienne francophone. Ainsi, cet indice a un niveau de comparabilité très fort avec les indices des prix de ces pays.

Tendance à la hausse des prix alimentaires

A tout prendre, le contexte international est marqué par une tendance à la hausse des prix des produits alimentaires et pétroliers sur le marché international. Cette tendance se développe depuis 2008, suite à la crise financière internationale ayant induit une crise alimentaire et énergétique. Cette hausse des prix affecte surtout les pays importateurs des produits alimentaires et pétroliers. Conséquence : il y a une incidence de cette hausse des prix dans les prix pratiqués dans les pays importateurs avec à la clé une inflation importée. Le rythme de formation des prix intérieurs connaît ainsi une accélération difficile à contrer en raison des facteurs exogènes à la base de la situation. Cette hausse des prix alimenataires et pétroliers touche surtout les couches les plus défavorisées dont une grande partie des revenus est affectée aux besoins primaires et alimentaires.

D'où la necéssité pour les pays en développement, comme la RDC , de concocter des stratégies et politiques pour contenir les effets néfastes de cette inflation importée. Dans ce cadre précis,du côté du gouvernement il est annoncé dans les jours à venir le rabattement des prix des produits alimentaires. C'est la conséquence des travaux de la Commission taritaire tenus à l'Hôtel Venus de Kinshasa du 4 au 10 mai 2011. Les produits concernés sont les produits importés suivants: le riz, le poisson, le poulet, la viande,….

En définitive, des mesures attendues vont consister notamment par le rabattement des prix des droits de douane et des incitations en vue d'améliorer la production locale afin de réduire la dépendance du pays envers les importations. Il a été préparé un projet d'arrêté interministériel portant dispositons particulières applicables à l'importation de certains produits alimentaires de première necéssité. En agisant ainsi, le gouvernement a pris la mesure des défis auxquels la population fait face. En outre, la RDC se conforme notamment aux recommandations du Fonds Monétaire International et de la Banque mondiale, en ce qui concerne les mesures à prendre contre la tendance à la hausse des prix des produits alimentaire et pétroliers observée depuis quelques années. Lors des réunions de printemps de ces deux institutions tenues dernièrement à Washington, des recommandations pertinentes ont été formulées aux pays membres dans ce sens, pour poursuivre avec efficacité les Objectifs du Millénaire pour le Développement(OMD), notamment la lutte contre la pauvreté et la faim.

Didier Munsala Buakasa.

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