15.05.11 Le Potentiel – Cinq questions à Delphin Kyubwa (Président du Parti national pour la réforme, PNR. )

1. Résidant en Californie, qui est le président du PNR et comment avez-vous trouvé le pays à votre retour ?

Je me nomme Delphin Kyubwa. J’ai évolué dans le gouvernement de l’Etat de Californie comme Directeur informatique au ministère de la Technologie. Je suis détenteur d’un diplôme d’ingénieur en Génie informatique de la Faculté de polytechnique de l’Université de Sacramento en Californie, une maîtrise en Gestion de systèmes d’Information et un certificat professionnel d’expert en gestion de projet (PMP). Président honoraire de la communauté congolaise de la Californie. Marié et père de famille. Quant au second volet de la question, je puis dire que lors de mon récent séjour au pays, j’ai pu constater que la misère du peuple congolais a atteint le point le plus culminant. La population vit une pauvreté indescriptible en villes comme dans les milieux ruraux. Il y a absence totale d’accès aux besoins de première nécessite, tels que l’eau potable, l’électricité, les soins médicaux, les infrastructures et le système d’éducation, etc. Certes, à Kinshasa, il faut saluer la mise en état des quelques kilomètres des routes principales goudronnées mais cela n’est pas suffisant. Il faut également le faire à l’intérieur du pays, car la RDC n’est pas seulement Kinshasa. A quand la fin de cette misère congolaise? On ne peut pas continuer à faire les choses de la même façon et espérer des résultats différents. Si nous voulons améliorer l’accès du peuple aux services sociaux de base, il faut réformer le système politique au Congo et nous avons une vision sur comment le faire.

2. Quelle a été la principale mission de votre visite au pays?

Comme vous le savez, nous avons créé avec d’autres compatriotes vivants au pays et à l’extérieur du pays, un parti dénommé Parti national pour la réforme, PNR. Prés de huit mois après son agrément, je devais descendre sur terrain pour non seulement prélever la température pré-électorale mais aussi s’enquérir de l’évolution ou de l’implantation du parti sur l’étendue du territoire national. J’étais très ému de l’enthousiasme et l’accueil qui m’a été réservé et surtout de constater que la population congolaise a bien accueilli le message de la réforme que prône le PNR.

3. Vous avez sillonné le Congo profond durant votre séjour. Pourquoi l’arrière-pays et non de la capitale?

Non, j’ai commencé ma tournée à travers le pays par Kinshasa où j’ai été bien accueilli par les militantes et militants du parti dans la capitale de la RD Congo ; avant de visiter l’intérieur de notre cher et beau pays. Je voudrais néanmoins attirer encore votre attention en vous rappelant que Kinshasa c’est la capitale mais n’est pas toute la RDC. Si vous voulez connaître le vrai visage de la RD Congo, appréhender les réalités sociopolitiques dans toutes leurs formes, il faut sillonner tous les coins de l’arrière-pays et non seulement de la capitale. Malheureusement, le temps ne m’a pas permis de visiter toutes les 11 provinces de la RDC. Ce n’est donc qu’une partie remise pour le prochain voyage.

4. Quel message adressez-vous au peuple en général et à vos militants en particulier en cette veille des échéances électorales à tous les niveaux?

J’invite d’abord le peuple congolais à adhérer au PNR, ce parti qui prône la réforme pour asseoir les principes de la bonne gouvernance. J’exhorte ensuite tous les militants et militantes du parti à se souder pour voter utile lors de ces échéances électorales, car le moment de changement c’est aujourd’hui ; le défi est énorme. Le Congo risque de rater encore le train du développement, pourtant il y a beaucoup à refaire dans ce pays. Tous les secteurs de la vie publique nécessitent une réforme de fond en comble : l’administration, l’armée et la sécurité, le système de l’éducation, la santé, la justice, etc., tout est à revisiter. Il faut moderniser les infrastructures de transport et communication, qui sont pourtant capables de procurer de l’emploi au peuple ; une façon de combattre la misère qui tire ses racines dans le taux de chômage de l’un des plus élevés du continent. Il faut informatiser le secteur des régies financières, le système de contrôle et de gestion des entreprises publiques pour accroître les recettes nationales. Il faut redéfinir la politique salariale nationale pour combattre les mauvaises pratiques politiques (corruption, détournement des fonds, etc.). Bref, il faut vraiment réformer le système pour bien asseoir la bonne gouvernance et combattre les anti-valeurs trop criantes dans ce pays.

5. Quelles sont vos ambitions pour ces scrutins à venir et comment réagissez-vous au calendrier électoral publié par la CENI le 30 avril dernier?

Effectivement, notre état-major se prépare à aligner et encadrer ses candidats et/ou alliés pour ce noble combat afin de remporter ces élections à tous les échelons. Par rapport au calendrier, disons simplement que quand le vin est tiré, il faut le boire. Ce calendrier n’est pas pire que la récente révision de la Constitution pour des visées électorales. Rien ne peut nous empêcher de nous y conformer dès qu’il est accepté par la majorité des leaders politiques congolais. Toutefois, nous avions pu constater qu’à l’Est du pays ces élections risquent de créer des frustrations, car il y a plus des bureaux d’enrôlement dans les petits centres et très peu dans les grandes agglomérations.

Par St. Augustin Kinienzi

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