18.05.11 Le Potentiel – Cinq questions à André Bo-Boliko Lokonga

1. Le Parti démocrate et social chrétien (PDSC) vient de fêter son 21ème anniversaire. Que retenir de son histoire et de son projet de société?

Le 26 avril 1990, soit deux jours seulement après l’annonce de l’ouverture politique par le maréchal Mobutu dans son discours historique à N’Sele, feu Joseph Ileo Songo Amba, entouré d’un groupe de cadres chrétiens, créait le Parti démocrate et social chrétien (PDSC). C’était le 4ème parti politique du pays et le premier parti chrétien du Congo qui ouvrait ainsi la voie à l’instauration du multipartisme intégral. Par la suite, d’autres partis politiques ont vu le jour. Dès sa naissance, le PDSC mène une lutte farouche contre pour faire valoir son projet de société et ses options fondamentales basées sur les principes et les règles de la morale chrétienne et des valeurs humaines positives telles que la croyance et la foi en Dieu ; l’amour du prochain ; le souci de la vérité, de la justice et du partage ; la recherche et la défense du bien commun et de l’intérêt général ; la constance dans les options et positions ; le respect des engagements pris et de la parole donnée. Comme on le voit, le PDSC s’est lancé ainsi dans une option forte contre la dictature, le mensonge et la corruption, privilégiant son attachement à la véritable démocratie, qui traduit la volonté du peuple.

2. Voulez-vous dire que le projet de société du PDSC est basé sur les valeurs chrétiennes ?

Je veux rappeler que la volonté du peuple, le PDSC a cherché à la réaliser par un projet d société basé sur les principes et règles de la morale chrétienne et sur les valeurs humaines positives. Ce projet tend à installer dans ce pays ce que nous appelons le « pouvoir/service », par opposition au pouvoir/intérêt que notre Congo a hérité de la dictature. J’avoue aujourd’hui que c’est ce pouvoir/intérêt que nous avons dénoncé et combattu jadis qui règne encore en maître dans notre pays.

3. Quelles sont les caractéristiques du pouvoir/service, cheval de bataille du PDSC ?

Les principales caractéristiques du pouvoir/service qui, à mes yeux, peuvent opérer le changement de mentalité dans ce pays sont entre autres, l’affirmation de la liberté de l’homme et de sa responsabilité devant Dieu, source de l’égalité fondamentale entre les hommes ; l’homme au centre des préoccupations du pouvoir : tout pour l’homme, tout pour le bien de l’homme ; la défense et la sauvegarde à tout moment de l’intérêt général pour que l’action du pouvoir soit au service de l’homme ; l’Etat et la société toujours au service de l’homme pour sa prospérité intégrale : corps, âme et esprit, etc. Dans notre pays, si l’intérêt général passait avant toute autre considération, et, avec un minimum d’organisation bannissant les anti-valeurs, le Congo peut sortir de la crise actuelle. Le pouvoir intérêt que nous vivons malheureusement dans notre pays, est, lui à l’opposé de la morale chrétienne. Il est plutôt, l’apanage de la dictature qui défend à tout prix, les intérêts du chef. Les courtisans qui gravitent dans sillage du chef, font la recherche effrénée des avantages matériels, ils poursuivent l’enrichissement facile et illicite, un positionnement personnel sans aucun idéal dans le cas contraire, survient le vagabondage politique.

4. Quel est votre point de vue sur la réhabilitation de Richard Ndambu, gouverneur du Bandundu par la Cour suprême de justice ?

Les événements graves qui se sont passés au Bandundu, ma province, sont une illustration, si besoin en est, du pouvoir/intérêt dont je viens de parler, et de ses conséquences néfastes. Voilà un gouverneur de province que l’assemblée provinciale a destitué et que les populations ont vomi, mais qui n’a pas le courage de partir. Au contraire, il cherche mordicus à s’accrocher au pouvoir, ce qui a abouti aux événements ayant causé mort d’hommes. Voici mon conseil d’un vieux de notre province à Dr Ndambu Wolang : la Cour suprême vous a certes réhabilité. Mais saurez-vous travailler encore en harmonie avec l’assemblée provinciale et surtout avec la population de Bandundu ? Alors, il vous reste une issue : abandonnez simplement et courageusement le pouvoir.

5. Que dites-vous du calendrier électoral publié par la CENI ?

Concernant les futures élections, le PDSC fait observer et regrette fort que le recensement général de la population, une fois de plus, n’a pas été fait jusqu’aujourd’hui ; le gouvernement qui devait le faire depuis 5 ans met la CENI et le pays en difficulté pour réaliser les élections ; le 2ème tour pour l’élection présidentielle soit supprimé ; le pouvoir en place ne tire aucune leçon des élections qui se sont déroulées ailleurs en Afrique, le calendrier des élections soit publié avant la loi qui les organise. Nous disons sans ambages que nous craignons que l’option majorité/opposition qui caractérise notre CENI ne débouche sur ce que l’Afrique vient de vivre en Guinée-Conakry et en Côte d’Ivoire. Cependant, le PDSC reconnaît les efforts fournis par le CENI pour arrêter et publier le calendrier électoral très détaillé et l’en félicite. Nous l’invitons à travailler dans la transparence et continue à dire la vérité avec pour objectif final d’éviter de bâcler les choses. Le PDSC participera donc aux prochaines élections de 2011 et présentera ses candidats à tous les niveaux. Il appuiera le candidat à l’élection présidentielle de la plate-forme électorale à laquelle il va adhérer.

Par Stephane Etinga

Sénateur et président national du Parti démocrate et social chrétien (PDSC)

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