25.05.11 L'Avenir – Du 9 au 10 juin 2011, Rdc-Belgique : Forum économique sur la Rdc à Bruxelles

*La première édition de ce Forum se tiendra sous le thème : « Reconstruction de la RDC : Secteur financier, Investissement et Diaspora ». Cette action de l’Ambassade de la Rdc à Bruxelles est plus qu’un acte de marketing. C’est un geste hautement politique et économique. * Ce forum tombe à propos pour donner la réplique à tout ce que certains Congolais en quête du pouvoir racontent pour s’attirer la sympathie des milieux européens et autres.

 Le Premier ministre belge, accueillant son collègue congolais, Adolphe Muzito avait clairement félicité le gouvernement congolais pour des efforts fournis et des résultats obtenus dans le cadre économique. C’est la preuve que le Congo est bien parti au point de justifier l’adage selon lequel : « faites-moi une bonne politique, je vous ferai une bonne économie ». Que la Rdc aligne des résultats dignes d’éloge dans le domaine économique, c’est la preuve que ce pays fait désormais une bonne politique.

Satisfecit de Bruxelles

Lorsqu’on sait que c’est de la Belgique que sont venues souvent les plus acerbes critiques contre le gouvernement congolais, on peut constater que beaucoup de choses ont changé lorsque le satisfecit vient de la même Belgique. Pour démontrer qu’il ne s’agit pas des résultats imaginés, la représentation congolaise à Bruxelles a décidé d’apporter la preuve en pleine capitale de l’Europe en organisant la première édition du Forum économique congolais dans l’Union Européenne (FECUE). Ce forum est convoqué pour le mois de juin prochain, soit du 9 au 10 au Palais d’Egmont puis à l’Ambassade de la RDC à Bruxelles.

L’Ambassade du Congo à Bruxelles organise cette première édition de FECUE grâce au concours du ministère belge de la Coopération au Développement, en partenariat avec le Centre d’Intelligence Stratégique et des Relations Internationales (CISRI) ainsi que le Carrefour Congo Culture. La première édition de ce Forum se tiendra sous le thème : « Reconstruction de la RDC : Secteur financier, Investissement et Diaspora ». Cette action de l’Ambassade de la Rdc à Bruxelles est plus qu’un acte de marketing. C’est un geste hautement, à la fois politique et économique. Politique parce que la représentation de la Rdc à Bruxelles apporte à la face de l’Europe la volonté politique de la Rdc de compter parmi les pays en progrès déterminé à jouer le rôle de locomotive qui est le sien en Afrique centrale. Henri Mova Sakany démontre également à travers ce forum qu’il y a un temps pour tout.

Il y a eu un temps de ne parler de la Rdc qu’en termes de bilans d’attaques des rebelles ou d’occupation des localités et un temps pour aligner des résultats dans tous les domaines, même ceux dans lesquels les congo-pessimistes ne pariaient pas pour une aiguille. En outre, politiquement, ce forum qui mérite tout le soutien de Kinshasa est une preuve qu’il y a un décalage entre ce qui se dit dans certains milieux à l’extérieur du pays et ce qui se fait réellement sur le terrain. Enfin, ce forum tombe à propos pour donner la réplique à tout ce que certains Congolais en quête du pouvoir racontent pour s’attirer la sympathie des milieux européens et autres.

Rassurer les investisseurs

Au plan économique, ce forum, comme le préconise les organisateurs, va rassurer davantage les opérateurs économiques, ceux qui hésiteraient encore à investir en Rdc. Ils ont par ce forum, l’occasion de poser des questions et d’avoir des réponses par des bouches averties et autorisées. La tenue de ce forum est une preuve de plus que la République Démocratique du Congo connaît une reprise économique depuis une décennie avec la renaissance de son système financier. Comme l’a souligné le Premier ministre Adolphe Muzito, la « résurrection » du système bancaire avec plus d’une vingtaine de banques contre sept seulement autrefois, est un signe de reprise qui ne ment pas. On peut ajouter à cela le boom immobilier qui témoigne du retour de la confiance.

De plus en plus d’opérateurs économiques manifestent leur besoin de s’installer en Rdc. Nous supposons que faute d’amener les participants voir les réalisations sur terrain, un film peut être produit dans les jours qui restent afin de démontrer comment la Rdc renaît notamment avec ces immeubles qui poussent comme des champignons. Cette dynamique de reconstruction, pour se poursuivre, a besoin de multiples opportunités d’investissement et d’un financement assuré de l’économie. Ce que fait la représentation de la Rdc à Bruxelles à travers ce forum, est une façon de soutenir cette dynamique en sensibilisant les investisseurs.

L’apport de la diaspora dans la reconstruction

La Rdc est un des rares pays africains qui ont compris que la diaspora peut être d’un apport important dans la reconstruction du pays. Il ne s’agit pas seulement d’apporter des capitaux, mais aussi cette mentalité de développement qui fait que l’Europe est aujourd’hui ce qu’elle est. C’est pour cette raison, à l’époque, le ministre de la Reconstruction, Denis Kalume avait convié des délégations des Congolais de la diaspora pour leur présenter les opportunités d’intervention dans leur pays en apportant les capitaux qu’ils pourraient avoir ou entraîner des partenaires étrangers à venir investir au Congo. Malgré l’échec apparent de cette main tendue du gouvernement congolais vers sa diaspora, l’initiative a été maintenue notamment en essayant de l’améliorer en créant un vice-ministère des Congolais de l’étranger. Encore une fois, les compatriotes de la diaspora semblent avoir les yeux tournés ailleurs, notamment à la critique en lieu et place de mettre la main dans la pâte.

On a la nette impression qu’une catégorie de Congolais de l’étranger, pour le besoin de la cause, ne supporteraient pas que les choses s’arrangent dans leur pays. Telle ne semble pas l’impression de l’ambassadeur de la Rdc à Bruxelles qui, en organisant ce forum dans lequel il réserve une place de choix à la participation de la diaspora dans la reconstruction de la Rdc, refait confiance aux Congolais de l’étranger. Car, peut-on lire dans le document d’annonce du forum : « … vu l’importance reconnue des diasporas dans le financement des pays d’origine, le premier Forum Economique Congolais dans l’Union Européenne (FECUE) accordera une place particulière à la problématique de participation de la diaspora au développement financier de la RDC au travers notamment de l’étude sur la possibilité de création d’une banque congolaise de l’étranger ou encore du rapprochement entre institutions financières actives au Congo et capacités financières de la diaspora ».

Faire mieux qu’aujourd’hui

Plus d’une personne reconnaissent un certain apport de la diaspora congolaise dans le social des Congolais. Il s’agit aujourd’hui de sortir de l’archaïque, de l’informel pour poser des actions économiques durables. Pour réussir telle implication, la diaspora congolaise est mieux placée pour faire le distinguo entre une majorité au pouvoir dont elle peut ne pas partager les affinités politiques et l’Etat, la Nation congolaise, le pays qui est au-dessus des tendances politiques et idéologiques. Ce forum sera, espère-t-on, une occasion pour la diaspora congolaise de penser pays et avenir du peuple congolais. Il nous revient de source proche des organisateurs que des responsables politiques du domaine financier et de l’investissement et différentes institutions financières actives de la place seront présents. Il leur reviendra d’expliquer à la diaspora et au public financier européen la situation financière actuelle de la République Démocratique du Congo et ses perspectives.

Outre les acteurs congolais, renseigne-t-on, il y aura différentes institutions financières internationales dont la Banque Européenne d’Investissement. Ces institutions, précise la même source, présenteront leurs opportunités pour le développement financier de la République démocratique du Congo. Dans ce genre de forum, on saisit l’occasion de rapprocher différents acteurs financiers locaux ou de la diaspora. Les travaux se tiendront sous forme d’interventions et d’ateliers thématiques. Des stands serviront de fournir des informations aux participants.

Joachim Diana G.