25.05.11 L'Observateur – Maintien du taux directeur à 29,5% et du coefficient de réserve obligatoire à 7%

Dans ces conditions, il devient difficile de respecter l’objectif fixé à fin décembre de 13 %. En ce qui concerne les objectifs de la politique monétaire, au 20 mai il y a eu un dépassement de la cible de l’objectif final, c’est-à-dire de l’inflation. Par contre, les objectifs intermédiaire et opératoire (la base monétaire et la masse monétaire) sont restés en deçà de leurs cibles mensuelles programmées. Fort du constat fait, le Comité de Politique Monétaire a décidé de maintenir les dispositifs actuels en matière de politique monétaire, à savoir : de maintenir le taux directeur de la BCC à 29,5 % et le coefficient de réserve obligatoire à 7 %.

En ce qui concerne la politique de change, le CPM a décidé de continuer à suspendre les achats de devises, tout en veillant à la réalisation du niveau programmé de réserves internationales de la Banque centrale du Congo. Par rapport à l’accélération du rythme de formation des prix induite par une inflation importée, le CPM a recommandé au gouvernement, dans le cadre de l’amélioration de l’offre au niveau interne, deux mesures. Primo, de renforcer les mesures susceptibles de réduire les coûts de transactions commerciales au niveau national et pour le reste du monde afin de réduire les prix de revient des biens et services offerts. Secundo, d’accélérer le rythme de désenclavement de certaines zones géographiques du pays, à l’effet de renforcer le flux des biens et services à l’échelle nationale.

Dans un point de presse, le directeur général, Jean-Louis Kayembe a confirmé la tendance à la baisse des prix du baril de pétrole sur le marché international. Faut-il encore, dira-t-il, que cette tendance se confirme et se maintienne pour s’attendre à des baisses des prix répercutées sur le plan interne. Et de renchérir que la résurgence de l’inflation constatée depuis plusieurs mois dans notre pays est une inflation importée consécutive à la flambée des prix des produits alimentaires et pétroliers sur le marché international. Toutefois, il existe d’autres facteurs intérieurs aux coûts de transaction. Pour réduire les coûts, le gouvernement a décidé d’accorder des exonérations pour certains produits pour avoir un impact sur les prix à l’indice général des prix, a souligné Jean-Louis Kayembe.

Réaliste, celui-ci a confirmé qu’il sera difficile de tenir l’objectif de terminer l’année 2011 avec un taux d’inflation de 13 %, notamment à cause d’un facteur exogène, la BCC n’a pas de prise sur l’inflation importée. « Nous envisageons une révision de cet objectif. Un objectif doit être ambitieux, mais réaliste. Par rapport à la situation actuelle de l’inflation, dans la mesure du possible nous allons fixer un objectif à un niveau réaliste. L’inflation importée est un facteur exogène sur lequel la BCC n’a pas de prise, la politique monétaire non plus n’a aucune prise sur ce facteur. Beaucoup de banques centrales ont revu leur objectif en matière d’inflation par rapport à cette envolée des prix. Même la Banque Centrale Européenne a revu son objectif pour le taux d’inflation à fin 2011 ».

Arrivée d’une mission du FMI le 28 mai

Selon J-L Kayembe, la révision de l’objectif pour le taux d’inflation fin 2011de la BCC est sous examen. Enfin, il a confirmé l’arrivée d’une mission des experts du FMI le 28 mai pour faire le point sur l’exécution du Programme Economique du Gouvernement (PEG2), particulièrement sur la quatrième revue semestrielle. Il a la conviction que cette quatrième revue sera conclue de façon satisfaisante comme les trois premières. A ce jour, l’exécution du PEG 2 se fait en respectant les critères de réalisations quantitatifs et les repères structurels. Les structures congolaises concernées : la Troïka politique (Finances, Budget et BCC) et le CISPI (Commission interministériel de suivi de programme avec les institutions financières internationales) suivent de près l’exécution du PEG 2.

Pour mémoire, la Banque centrale du Congo dispose de plusieurs instruments pour mettre en œuvre la politique monétaire en phase avec ses objectifs. Il y a notamment son taux directeur qui exerce une influence sur le taux d’intérêt pour le crédit pratiqué par les banques commerciales. La BCC agit sur la masse monétaire notamment à travers le maniement des taux d’intérêt. Par le truchement des crédits, les mouvements des taux d’intérêt à la hausse et à la baisse ont des conséquences sur l’investissement et la consommation. La BCC a aussi comme instrument le coefficient de réserve obligatoire aujourd’hui maintenu à 7 %. La réserve obligatoire consiste en l’obligation faite aux banques commerciales de disposer dans un compte non rémunéré à la BCC une proportion de leurs dépôts à vue et à terme. C’est un montant de dépôt que les banques ne peuvent employer librement et donc utiliser pour augmenter les crédits à l’économie. En modifiant le coefficient de réserve obligatoire, la Banque Centrale peut encourager ou pénaliser le crédit. Un autre instrument utilisé par la BCC est le billet de trésorerie (BTR) qui permet de réguler la liquidité en circulation. Ci-après le communiqué publié par le CPM.

Didier Munsala Buakasa

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