28.05.11 Le Potentiel: Cinq questions à Etienne Tshimpe (*)

1. Pourquoi vous rapprochez-vous ce temps auprès de la classe politique congolaise ?

Nous sommes conscients de la responsabilité des hommes politiques dans la gestion du patrimoine mondial, de même du patrimoine national parce que nous parlons de notre pays. Il est important que l’on puisse approcher les politiques, les décideurs, de façon à pouvoir les moraliser davantage. Nous avons le devoir de leur administrer si possible l’influence de la parole de Dieu. Ce qui leur permettra d’avoir un peu plus de respect sur la création. Parce que dans la création il y a non seulement l’homme mais aussi la nature. Approcher l’homme politique c’est en réalité résoudre le problème dans son plus profond. Ainsi conçu, ne pas approcher l’homme politique est suicidaire pour l’église. C’est même une démission pour celle-ci. Lorsque vous analysez les catastrophes naturelles, le réchauffement climatique, vous vous rendrez compte à la fin que c’est la résultante des mauvaises décisions des hommes ou des décideurs. J’insiste toujours sur l’exemple du réchauffement climatique, parce que la vie sur terre est menacée. C’est en réalité dû à l’industrialisation à outrance, qui est un choix économique, une décision économique prise par les hommes politiques. Il s’avère donc impérieux de contrôler en amont les décideurs, d’autant plus que les décisions qu’ils prennent en aval, nous engagent tous.

2. Pensez-vous que cette démarche, va aboutir ?

Je préfère utiliser le verbe penser quand je parle en homme de science. Cependant ici, j’interviens en tant qu’homme d‘église. Cela veut dire que je ne pense pas, mais je crois. Avec toute la logique que j’ai développée, qui tient à la parole de Dieu, je crois que Dieu est le Tout Puissant. Il est capable de changer quelque chose, même notre Etat. Et pour changer un homme, Dieu utilise un homme. Que Dieu ait porté son regard sur une bassesse comme moi, je me dis humblement que cela ne sera pas par ma force, plutôt par la vertu du Saint Esprit venant de Dieu qui m’a envoyé. Je peux vous confirmer et vous rassurez que je ne veux pas échouer.

3. La pastorale est-elle compatible à la politique ?

La pastorale n’est pas incompatible à la politique. Un véritable homme de Dieu n’est pas seulement celui qui est là pour résoudre les problèmes familiaux. Il peut bien intervenir au niveau élevé pour résoudre les problèmes de l’intérêt général, et dont les conséquences se manifestent au niveau individuel ou familial. Nous disons qu’il n’y a pas incompatibilité entre l’ecclésiastique et le politique. Cependant, une précision de taille c’est que l’ecclésiastique doit avoir de la prépondérance sur le politique. Des récits bibliques, lorsque Dieu a voulu libérer Israël son peuple de la servitude en Egypte, il a utilisé un homme. Son oint, un homme d’église, Moïse. Alors qu’il pouvait directement par sa toute puissance sortir miraculeusement ce peuple de l’Egypte. Moïse a été choisi comme pasteur. A ce titre, il a joué le rôle de parlement pour son peuple, auprès de Pharaon. Il a édicté la loi de Dieu que Pharaon devait suivre. Et plus loin, le prophète Elie avait fait de même devant le roi Achab.

4. Est-il possible d’asseoir dans la pratique, la suprématie de l’ecclésiastique sur la politique ?

Nous disons que c’est très possible. D’ailleurs, nous ne sommes pas là qu’au niveau de possibilité ou de probabilité. C’est déjà chose faite. C’est déjà en train d’être vécue au Congo. Nous avons beaucoup de témoignages et d’images où vous savez voir comment l’homme politique congolais se soumet à l’autorité de l’Eglise que nous représentons.

5. Quel est le rôle de l’Eglise en ce temps électoral?

L’église est du côté du peuple congolais. Nous disons que c’est ce peule qui envoie ses délégués au parlement. Chaque peuple mérite ses dirigeants. Que le peuple s’éveille pour se choisir de bons dirigeants. C’est maintenant qu’il faut enseigner au peuple, les critères d’un bon choix. Ce que les politiques appellent peuple congolais, l’église appelle peuple de Dieu. Il faut comprendre que Dieu ne peut pas bénir le Congo, tel est le cas, sans penser à son peuple. C’est pourquoi disons-nous, le problème du Congo, ce ne sont pas seulement ses ressources, c’est plutôt ce paradoxe qui devient légendaire, qui veut que le pays soit immensément riche, et la population drôlement pauvre, parmi les plus pauvres de la planète. Nous avons compris que puisque le problème qui se pose est celui d’homme, nous recourons au Créateur de l’homme. Et parce que ce dernier a utilisé la parole pour créer, nous faisons de même, en utilisant la parole pour prêcher les gouvernés et les gouvernants. Aux gouvernants, la parole c’est en terme d’héritage. Une notion importante. Lorsque qu’un homme accède au pouvoir, il faut qu’il intègre la notion d’héritage. Dans notre hymne national, cela est dit quelque part : « nous léguons à notre postérité ». On doit accéder au pouvoir avec objectif de laisser quelque chose. Une idée, une pensée, une conviction. Un politique qui a compris cette notion d’héritage va travailler sur base de cela, et le peuple va le regretter quand il ne sera plus aux affaires.

PROPOS RECUEILLIS PAR PITSHOU MULUMBA

(*) Pasteur responsable de l’église Grandeur de l’Eternel

(c) Le Potentiel, 28.05.11

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