06.06.11 L'Obervateur – Coopération avec la Banque mondiale

 Dans ce mémorandum, il y a des résultats de plusieurs études sur les obstacles à la croissance en RDC. Environ 14 études ont porté sur plusieurs aspects de la vie économique et sociale. L’objectif du rapport est de mener une analyse stratégique à envoyer au gouvernement et à tous les partenaires pour les informer. Ce rapport cible les politiques nationales en vue d’améliorer ces politiques pour assurer le développement du pays. Mais, pour la Banque, il est aussi question d’écouter le gouvernement. Raison pour laquelle, deux directeurs de la région Afrique de la Banque mondiale sont attendus à Kinshasa. A en croire Johannes Herderschee, c’est le premier rapport de la Banque sur la RDC depuis 20 ans. Il vient pallier au manque des données sur la RDC. L’analyse a porté sur l’analyse de la gouvernance macroéconomique, le climat des affaires,….Cette base de données sera publiée par un fonds fiduciaire belge pour assiuster les autorités provinciales pour la préparation de leur budget et le développement économique des provinces.

Dans l’analyse du rapport, il ressort que la mauvaise gouvernance entraîne la faible performance du secteur formel des petites et moyennes entreprises. Au fait, cette mauvaise gouvernance se traduit par des abus de la part des organismes publics et des fonctionnaires qui prélèvent des taxes formelles et informelles sur le secteur privé. La conclusion de la base des données est que de 2006 à 2010 la croissance économique est bien au rendez-vous. Cette croissance est tirée notamment par la montée du secteur agricole. Mais il est aussi souligné que la croissance de l’informel ne réduit pas la pauvreté. La deuxième observation est qu’il y a eu une croissance des emplois dans les grandes entreprises mais pas dans les PME. Les grandes entreprises s’en sortent bien. Mais pourquoi pas dans les PME ? L’analyse montre que cela est lié au problème de gouvernance.

Le déficit de gouvernance posé

Dans son mot de circonstance, l’orateur a fait savoir que le défi de la gouvernance peut être surmonté. La mauvaise gouvernance entraîne la faible performance du secteur formel des PME. Qu’est-ce que le gouvernement peut faire pour améliorer cette situation de création d’emplois susceptibles de réduire la pauvreté qui touche près de 70 % de Congolais. Il est inventorié trois obstacles : l’efficacité de l’Etat, les infrastructures et le secteur privé. Cette étude propose que le gouvernement de la RDC cherche à appliquer les leçons apprises pour renforcer l’efficacité de l’Etat, les infrastructures et le développement du secteur privé. Quatre instruments sont proposés dans ce rapport pour y arriver : la coordination des politiques entre parties prenantes de la RDC, l’application des nouvelles technologies, l’équilibre des ancrages extérieurs et le développement de la responsabilité sociale.

En ce qui concerne la coordination des politiques parmi les élites de la RDC, c’est un instrument efficace. Allusion est faite à l’adoption de la Constitution de 2006, l’ouverture de la RN 4 qui relie Kisangani à Beni et à l’Ouganda, l’acceptation du décret de 2002 qui réduit le nombre de services aux frontières à 4,…. Quant aux technologies et ancrages externes, ils exigent un support national pour démarrer. Il y a l’emploi du recensement biométrique pour les forces armées, le succès de la téléphonie cellulaire, la gestion des aéroports et des espaces aériens,…Il ressort que les technologies peuvent jouer un grand rôle dans la promotion du développement à grande échelle, surtout si elles sont soutenues par des partenaires nationaux. Selon le rapport, la responsabilité sociale se développe au niveau local, alors qu’elle demeure faiblement au niveau national. Dans ce rapport, il est illustré des motivations diverses ayant conduit à certaines des réformes les plus réussies. Comme, il est constaté l’inter dépendance des réformes, qui augmente l’efficacité de l’Etat et favorise le développement des infrastructures. Tout cela favorise le secteur privé qui demeure le moteur de la croissance et le créateur des emplois.

Selon l’orateur du jour, le contenu de ce rapport est partagé notamment avec l’UPPE, l’unité de pilotage du processus d’élaboration de la stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté, actuellement occupée à l’élaboration du DSCRP de seconde génération. Ce rapport contient des éléments de conseils au gouvernement. Dans toutes les études sectorielles menées pour rédiger le mémorandum économique du pays, a-t-il souligné, la question de déficit de gouvernance a été posée. Il y a là de quoi interpeller les pouvoirs publics pour résorber ce déficit de gouvernance. L’affirmation de l’autorité de l’Etat, la réduction de la corruption, la lutte contre l’impunité, la primauté de l’Etat de droit, l’amélioration du climat des affaires, la promotion du secteur privé, le renforcement des capacités institutionnelles et humaines de l’administration et du système statistique, devraient permettre d’impulser la gouvernance.

La planification devient du développement difficile

Par exemple, au-delà de la persistance d’un mauvais climat des affaires qui pénalise surtout les PME, des observateurs note qu’il n’est pas normal, non plus, de ne pas avoir organisé un recensement de la population depuis plus de 26 ans. Au point qu’il est difficile aujourd’hui de déterminer avec précision l’effectif de la population et ses caractéristiques socio-économiques et culturelles chiffrées. Dans ces conditions, le travail de planification stratégique et organisationnelle du développement et du suivi évaluation des progrès réalisés dans la poursuite des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) devient difficile, voire compliqué. Les données et tendances démographiques en RDC aujourd’hui font cruellement défaut L’on ne peut plus actuellement s’appuyer sur les projections du recensement de 1984, car cette base de données n’est plus pertinente et fiable au regard des évolutions enregistrées. Selon les normes des Nations Unies, il est recommandé à tous les pays d’organiser un recensement général de la population tous les dix ans. Certains pays africains arrivent à respecter cette régularité dans l’organisation des recensements. Pourquoi pas la RDC ?

Dans ce même secteur de la disponibilité des données statistiques , l’élaboration et la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement de la statistique (SNDS) que tout pays devait mettre en place depuis 2006, conformément au Plan d’action de Marrakech, accusent un retard criant en RDC. C’est à peine que la RDC est en train de procéder au recrutement d’un consultant national et d’un consultant international pour l’élaboration d’une feuille de route, grâce au concours de la BAD. A tout prendre, le système national de statistique doit être réhabilité pour éclairer la gouvernance et assurer le suivi évaluation des programmes de développement. Et ce à l’instar de ce qui se fait sous d’autres cieux.

Dans le Mémorandum économique de la RDC que va présenter le Département en charge de la réduction de la pauvreté et de gestion économique à la Banque mondiale, il est expliqué qu’il est urgent de définir des priorités et des séquences de réforme susceptibles de permettre l’amélioration de la gouvernance. La RDC en a besoin pour son développement.

Didier Munsala Buakasa

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