18.06.11 Le Potentiel – Bancarisation et investissements: Les PME plaident pour des assouplissements dans l’octroi des crédits

Des représentants des Petites et moyennes entreprises (PME) de Kinshasa veulent voir les conditions d’octroi de crédits être assouplies. Ce qui pourra permettre aux PME et PMEA d’y accéder et de contribuer au développement du cadre macroéconomique. Ils l’ont fait savoir, hier vendredi 17 juin, au cours d’un atelier d’échanges organisé par l’Agence nationale pour la promotion des investissements (ANAPI) consacré au lien entre la bancarisation et l’investissement local. Le cadre choisi pour ces échanges était la salle de conférences de l’hôtel Belle vie dans la commune de Gombe.

L’organisation de cet atelier a visé le rapprochement des PME et PMEA aux institutions bancaires. Et par ricochet, il était question de réfléchir sur les possibilités d’accès aux crédits. Ce qui pourra éventuellement contribuer à l’augmentation de la production ainsi qu’à la création d’emplois. Il était également question d’étudier les possibilités de faciliter l’expansion des activités bancaires dans plusieurs coins du territoire national. L’autre préoccupation était de réfléchir sur la possibilité de rendre le système bancaire attractif, de manière à augmenter sensiblement le taux de bancarisation ainsi que le crédit.

Plusieurs personnalités y ont pris part. Notamment le représentant du gouvernement, l’émissaire de la Banque centrale du Congo (BCC), celui de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) et autres membres des PME et PMEA locales.

A l’issue des échanges, il s’est révélé que le taux de bancarisation est très faible en RDC. Il était donc important voire nécessaire de l’augmenter. « Pour une population estimée à environ 60 millions d’habitants, la RDC ne dispose que de 600.000 comptes bancaires », a révélé le représentant de la BCC. Quant à l’accès au crédit, les PME ont estimé qu’elles ont toujours été marginalisées. Pour faire face à cette difficulté, elles ont proposé de s’organiser en un seul bloc afin d’arrêter des stratégies qui s’imposent.

Le directeur général de l’Anapi, Mathias Bwabwa wa Kayembe a promis qu’à la fin des travaux, un rapport devait être destiné au gouvernement afin de lui faire part des recommandations faites par les participants à son endroit. Pour lui, l’organisation de cet atelier s’inscrit dans le cadre de l’assainissement du climat des affaires et des investissements. Etant donné que l’une des missions essentielles de l’Anapi est de faciliter le dialogue et l’esprit de partenariat entre d’une part les acteurs du secteur public et ceux du secteur privé. Et d’autre part, entre les opérateurs économiques eux-mêmes, en vue de créer des conditions favorables à la relance des investissements au pays.

Parmi les stratégies à mettre en œuvre pour la promotion des investissements, le directeur général de l’Anapi a révélé l’établissement d’une synergie entre les banques commerciales existantes. Au titre des éléments du climat des affaires pouvant rendre un pays intéressant aux yeux de la communauté nationale et internationale des investisseurs, a-t-il ajouté, figure en bonne place la possibilité d’accéder au crédit. Cette dernière possibilité constitue, selon lui, un indicateur important que l’on mette souvent en exergue par le rapport doing business de la Banque mondiale. Ce qui explique la rencontre entre les banques et les PMEA congolaises à la recherche de financement.

Il sied de rappeler qu’à la demande de la BCC, il y a quelques années et sur instructions des autorités l’Anapi, l’agence a apporté un appui déterminant tant à la création de nouveaux guichets de banque au pays qu’à la dissémination de leurs activités à travers le pays. Ainsi, la RDC est partie d’environ 4 banques viables en 2003 à plus de 20 à ce jour. Une institution financière publique non bancaire est chargée d’octroyer des crédits aux entreprises du secteur industriel voire agricole. La RDC compte également 11 institutions de micro finance, 48 coopératives d’épargne, 38 messageries financières et 28 bureaux de change.

Le nombre de comptes bancaires qui ne dépassait guère 3.000 lors de la création de l’Anapi en 2003, est passé à ce jour à environ 700.000. Et l’accroissement du taux de bancarisation a entraîné celui des activités bancaires en général et celui de crédits au pays. Malgré cet accroissement, a reconnu Bwabwa wa Kayembe, beaucoup reste encore à faire.

Olivier Kaforo

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