20.6.11 L'Observateur – Sur recommandation du Comité de politique monétaire

 Pour la politique de change, la BCC doit poursuivre la suspension des achats des devises. Quant au gouvernement, dans la politique budgétaire il lui est demandé de respecter strictement le plan de trésorerie du secteur public dans l'exécution des dépenses. Toutes ces recommandations ont été formulées par la Comité de Politique Monétaire (CPM) lors de sa réunion de vendredi 17 juin dernier à Kinshasa au siège de la BCC, sous la présidence du vice gouverneur de la BCC, Jules Bondombe. En ce qui concerne le taux directeur de la BCC qui reste inchangé, il détermine les taux d'intérêt pratiqués par les banques commerciales. Les taux d'intérêt sont des éléments importants de la politique monétaire. Leurs mouvements à la hausse ou à la baisse ont des conséquences sur l'investissement et la consommation, par le truchement des crédits. Par son taux directeur, la BCC peut relaxer ou resserrer la masse monétaire.

De cette réunion, il ressort que l'économie nationale fait toujours face aux effets néfastes de l'inflation importée, suite à la hausse des prix des produits alimentaires et pétroliers sur le marché international. Après une certaine accalmie sur le marché des biens et services, il a été observé une hausse dans la formation des prix intérieurs. Le taux d'inflation s'est affermi au point où il devient difficile de respecter l'objectif fixé à fin décembre 2011, c'est-à-dire d'avoir un taux de 13 %. En cumul annuel, le taux d'inflation a atteint 11,34 % et en annualisé 27,49 % contre un objectif de 13%. Sur le marché de change, le CPM a noté la poursuite de la stabilité de la monnaie nationale où le Franc Congolais s'est échangé dans la fourchette entre 920 et 929 CDF/ dollar US.

Dans le point de presse animé après cette réunion, le vice gouverneur, Jules Bondombe, a mis en exergue les efforts de la BCC de maintenir l'équilibre générale entre l'offre globale de la monnaie et la demande globale des biens et services. Quant aux tensions remarquées sur le marché des biens et services, il les a expliquées par l'inflation importée suite à la hausse des prix des produits alimentaires et pétroliers sur le marché international. Cette inflation par les coûts exige de la part des pouvoirs publics des réponses appropriées. Il faut, entre autres, mettre en œuvre d'autres politiques sectorielles qui auraient comme résultats la réduction des coûts de transaction des biens et services. Ces politiques vont consister notamment à accroître l'offre au sein de l'économie et de réduire la part des importations des produits alimentaires. Les politiques sectorielles agiront sur l'offre. Quant aux politiques budgétaire et monétaire, elles vont agir sur la demande. Ainsi, la combinaison des politiques va permettre d'arriver à un équilibre, un facteur de stabilité des prix des biens et services. La BCC veille pour que cette inflation importée ne se transforme pas en inflation monétaire. Elle a à sa disposition des instruments de la politique monétaire comme le taux directeur, le coefficient de réserve obligatoire et les billets de trésorerie. Tout est fait pour que cette inflation ne devienne pas une inflation d'origine monétaire. Ainsi, la BCC entend jouer son rôle dans la régulation de l'offre de la monnaie intérieure pour éviter un dérapage

Interrogé sur la persistance d'un haut niveau du taux d'inflation, Jules Bondombe a fait savoir que les objectifs de la politique monétaire sont actuellement sous contrôle. Ainsi, l'inflation constatée sur le marché des biens et services n'est pas d'origine monétaire. C'est plutôt le fait de l'inflation importée, suite à la flambée des prix des produits alimentaires et pétroliers sur le marché international. En raison de ce contexte et de la volatilité observée pour le taux d'inflation, la BCC a revu dans un premier temps son objectif pour l'inflation fin 2011 de 9 à 13 %. Maintenant, des négociations sont encore ouvertes avec le Fonds monétaire International pour réviser encore cet objectif de 13 % qui serait difficile à tenir au regard des évolutions actuelles. Un objectif plus réaliste revu à la hausse serait fixé à terme.

A propos du communiqué rendu public le 14 juin par l'OPEP annonçant la hausse du prix du baril du pétrole, Jules Bondombe estime que le gouvernement doit prendre des mesures pour atténuer l'impact néfaste de la hausse du prix du pétrole. La croissance étant tirée par la demande, il va falloir notamment des mesures pour accroître la demande intérieure. Quant à la BCC, elle va mener une politique monétaire en harmonie avec la politique budgétaire pour peser sur la demande.

Ci-après le communiqué rendu public par le CPM.

Didier Munsala Buakasa 


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