12.07.11 L'Observateur – Comité de Politique Monétaire : Taux directeur maintenu à 29,5 % et la réserve obligatoire à 7%

En ce qui concerne les critères quantitatifs du PEG II arrêtés au 30 juin 2011, à savoir : le plancher sur les avoirs extérieurs nets ainsi que les plafonds sur les avoirs intérieurs nets et le crédit net à l’Etat, les perspectives pour la conclusion de cette revue sont bonnes, a déclaré Jean Louis Kayembe, directeur de la politique monétaire et des opérations bancaires et président ai du CPM, lors du point de presse tenu au terme de la réunion. Pour l’orientation des instruments de politique monétaire, le CPM avait décidé le 24 juin 2011 de se donner un temps d’observation et de maintenir le dispositif en place, à savoir : 29,5 % pour le taux directeur de la BCC et 7 % pour le coefficient de réserve obligatoire. Au terme de la réunion d’hier, le dispositif de politique monétaire en place reste encore maintenu : le taux directeur à 29,5 % et le coefficient de réserve obligatoire à 7%. En matière de politique de change, le CPM recommande à la BCC de tempérer les achats de devises susceptibles d’accélérer l’expansion de la base et de la masse monétaire. Pour la politique budgétaire, le CPM recommande au gouvernement la poursuite d’une politique budgétaire prudente axée sur le respect strict du Plan de trésorerie du secteur public.

Interrogé sur le recul de l’encours du BTR, le DG Jean Louis Kayembe a souligné le fait que le Billet de Trésorerie ( BTR ) est un instrument de politique monétaire qui sert de levier pour la régulation de la liquidité globale de l’économie. « Cet instrument ne vise pas de ponctionner la liquidité seulement. La régulation veut dire que quand il y a un excédent de liquidité, il faut fixer un niveau d’offre de BTR susceptible de ponctionner cet excédent. Dans ce cas l’encours de BTR va augmenter. Quand il y a baisse de liquidité, au niveau des appels d’offre il faut fixer un niveau de volume du BTR pour avoir une injection de liquidité parce qu’il y a une insuffisance de liquidité. La régulation a comme objectif le maintien de la stabilité des prix en maintenant un équilibre entre l’offre et la demande de la monnaie », a expliqué J-L Kayembe.

Le contexte électoral et le risque de dérapage de politique budgétaire

Par rapport au contexte électoral de la RDC, la BCC ne va-t-elle pas accompagner les mesures budgétaires expansionnistes inhérentes à tout processus électoral ? A cette question, Jean Louis Kayembe a rassuré qu’au niveau de la politique budgétaire et monétaire tout est fait pour garder que la stabilité soit assurée pour le cadre macroéconomique pendant la période électorale. Les politiques budgétaire et monétaire seront prudentes pour préserver la stabilité macroéconomique. Pour ce faire, la BCC ne va pas mener une politique accommodante. « Nous avons des instruments pour réguler la liquidité même si du côté de la politique budgétaire il y a des problèmes. Nous allons réajuster nos instruments de politique monétaire pour préserver la stabilité du cadre macro économique. Dans tous les cas, la politique budgétaire est sous contrôle. En fonction des l’évolution, nous maintenons le statu quo. Avec le recul de l’inflation, et la stabilité du marché de change, cette situation va perdurer jusqu’à la fin de l’année en maintenant une politique budgétaire prudente et une politique monétaire prudente pour la stabilité. ». En ce qui concerne la hausse du taux directeur de la Banque Centrale Européenne, J-L Kayembe a fait savoir qu’il s’agit d’une réponse à une situation dans une économie donnée, en raison d’une inflation élevée soit 2,2 %. Quand l’inflation est élevée, toute banque centrale durcit sa politique monétaire. La BCE n’a pas dérogé à la règle. Il s’agit de resserrer la politique monétaire pour contrer les pressions inflationnistes et conforter la marge de positivité de son taux directeur.

A travers la fréquence des réunions du CPM, il y a la volonté affichée de maintenir la stabilité relative du cours de change du Franc congolais et une accalmie sur le marché des biens et services où la lutte contre l’inflation est une préoccupation majeure. La préservation de la stabilité macroéconomique dans le cadre de l’exécution du PEG II reste une constante observée dans la mise en œuvre de la politique monétaire. Pour mémoire, depuis sa réforme début 2010, le CPM réunit autour d’une table les experts de la BCC et des représentants de la Présidence, de la Primature, des ministères des Finances et du Budget, pour aborder la situation et la politique monétaires en particulier et la politique macroéconomique en général.

Au fait, la présence au sein du CPM des experts de la Présidence, de la Primature et des Finances et du Budget, est expliquée par le fait que la politique monétaire rentre dans le cadre de la politique macroéconomique globale, son efficacité dépend notamment du degré de cohérence et de coordination avec la politique budgétaire. Cette réforme du CPM est en phase avec la volonté de renforcer la collaboration entre la BCC et les autres institutions, et d’améliorer la circulation et l’échange d’informations en vue de parvenir à des décisions de politique monétaire et de change appropriées. En général, les décisions sont prises sur une base consensuelle. Si le consensus n’a pas pu être dégagé sur une question, un vote intervient. Toutefois, pour préserver l’indépendance de la BCC, seuls les membres du CPM issus de la Banque ont le droit de vote.

Pour remplir sa mission, la BCC a mis en place un dispositif général de politique monétaire avec comme piliers principaux : un cadre d’analyse, un cadre opérationnel et un cadre de conception et de surveillance de la politique monétaire. Ainsi, le Comité de Politique Monétaire (CPM) est présenté comme un cadre de conception, d’exécution, de suivi et d’évaluation de la politique monétaire. « Suivre au jour le jour l’exécution de la politique monétaire et de change ; en évaluer les résultats par rapport aux cibles fixées par la programmation monétaire ; proposer à l’Autorité monétaire des mesures de politique monétaire et de change ainsi que toute autre mesure pouvant améliorer la conduite de cette dernière ;…. ». Telles sont les missions essentielles attribuées au CPM. Celui-ci est aussi chargé « de suivre l’évolution de la conjoncture économique intérieure et internationale, en vue d’anticiper les problèmes et les chocs qui pourraient affecter la politique monétaire et de permettre à la Banque de mener une politique monétaire et de change anticipative ».

Enfin, la BCC a reçu du législateur la mission principale de définir et de mettre en œuvre la politique monétaire du pays. Celle-ci a comme objectif la stabilité du niveau général des prix. Ainsi, s’explique la motivation de la BCC de lutter de façon systématique contre l’inflation sur le marché des biens et des services. La préservation du pouvoir d’achat de la population et la possibilité pour les opérateurs économiques d’avoir uns stabilité macroéconomique et financière, sont un bien universellement reconnu. Par ailleurs, la BCC a aussi en charge la politique de change du pays.

Didier Munsala Buakasa


Copyright © 2011 L'Observateur – RDC. Tous droits réservés. Designed & Hosted by mananga.com.

Laissez un commentaire

Vous devez être connectés afin de publier un commentaire.