19.07.11 L'Avenir – Rdc-Chine : Les deux pays vendent leurs parts dans Cct
Congo-Chine Télécom est considéré comme le premier projet dans la coopération entre les deux pays. Cette entreprise de télécommunication était vouée à un bel avenir. Il nous revient que France Télécom-Orange souhaite racheter cette entreprise, fruit de la coopération Rdc-Chine qui constitue actuellement le quatrième opérateur de la téléphonie mobile en République démocratique du Congo (Rdc). Lopérateur français, selon Rfi captée hier à Kinshasa, trouverait de nouvelles opportunités à investir en Rdc dans ce domaine de la téléphonie cellulaire. Fruit de la coopération entre la Rdc et la Chine, les deux représentés, la Rdc par le gouvernement congolais et la Chine par léquipementier chinois ZTE, Congo-China Télécom (Cct) est une entreprise mixte dans laquelle ZTE, actionnaire majoritaire détient 51% de parts et la Rdc 49%. Linformation, à en croire notre confrère de lAfp à qui se serait confié un porte-parole de ZTE, léquipementier chinois en télécommunications. La source indique que les deux parties seraient actuellement en négociation, car, a déclaré le porte-parole de ZTE : « France Télécom-Orange est en négociation exclusive avec ZTE pour le rachat des 51% quil détient dans lopérateur mobile Congo-China Télécom ». Quen est-il des parts qui reviennent au gouvernement congolais ? Il nous revient également que le gouvernement congolais est lui aussi prêt à vendre ses parts dans cette entreprise, Congo-Chine Télécom (Cct). Du côté congolais, les choses seraient même très avancées dans la mesure où le gouvernement, selon la même source, a déjà lancé un avis dappel doffres. Kinshasa qui na pas encore trouvé de preneur, a exprimé son intention de se désengager de cette entreprise mixte. Il nous revient même que France-Orange Télécom serait également intéressé par les parts congolaises. Ce qui pourrait lui donner lexclusivité de possession de cette entreprise. Pour conclure ce marché, un montant de 300 millions deuros circule pour acquérir la totalité de parts. Cependant, du côté du preneur, si on est informé de lavis dappel doffres de la Rdc et on confirme la volonté de participer à cette offre, on ne se prononce pas encore sur le montant de 300 millions deuros. Il nous revient que la possession éventuelle de 100% de parts par France-Orange-Télécom suscite des inquiétudes de la CFE-CGC/Unsa et de lADEAS (Association pour la Défense de lEpargne et de lActionnariat). Ils ont exprimé leurs inquiétudes dans un communiqué. Ils dénoncent les conditions du rachat des 100% de Cct, pour lequel Orange pourrait débourser 300 millions deuros, selon eux. Comme souligné très haut, lopérateur télécoms na pas confirmé ce montant. Les responsables de France-Orange Télécom affirment du reste avoir participé à loffre et attendent la réponse. Et cette réponse, selon des sources autorisées, pourra intervenir à la fin de ce mois de juillet 2011. Pourquoi Cct est-il obligé de changer de mains ? Dans lespace congolais et particulièrement dans le secteur de la téléphonie cellulaire, céder ses parts nest pas une grande première. On peut même dire que Cct sy résout tard pendant que les autres compagnies concurrentes ont passé la main deux ou trois fois. Cest ainsi que Congo Gsm a vendu des parts à Vodacom international pour créer Vodacom Congo. Oasis a vendu des parts pour devenir Tigo. Enfin, changeant des mains, Celtel est devenu Zain et aujourdhui Airtel. Ceci dit que le fait de vendre des parts nest pas signe de faillite. Bien au contraire, dans certains cas, on a appris que les opérateurs économiques décident de se désengager après avoir fait de bonnes affaires et après avoir fait des bénéfices. Ce nest peut-être pas le cas avec Congo-Chine Télécom. Une chose est vraie, le secteur de la téléphonie cellulaire en Rdc est encore porteur despoir et présente dénormes opportunités qui attirent davantage des opérateurs économiques. Vaste territoire, la Rdc a encore aujourdhui besoin dinvestissements dans ce domaine. Sa couverture dépasse à peine 20%. On peut donc parler dun territoire encore vierge. Cest ce qui intéresse Orange, firme très implantée ailleurs en Afrique, essentiellement en Afrique de lOuest et qui trouve un grand marché en Rdc. Pour les abonnés de Cct, suivant lexpérience des compagnies de téléphonie cellulaire, cette vente des parts est porteuse des améliorations. Pour nombre dobservateurs, le rachat de Cct par France Télécom va permettre à cette société dajouter un plus en terme dextension du réseau et de la technologie. Aujourdhui, cette entreprise est bien implantée dans certaines provinces comme les deux Kasaï, le Bandundu, le Nord-Kivu et la ville province de Kinshasa. Il savère que dans toutes ces provinces, il ny a que les grands centres urbains qui sont desservis. Il faudra non seulement desservir les autres provinces, mais aussi les relier entre elles en servant les vastes étendues qui séparent les centres et villes. Dès à présent, il faut cesser de penser que la téléphonie cest avant tout une affaire des centres urbains. On ne peut pas parler de réduire la pauvreté, de considérer que le taux de communication est un facteur de développement et en même temps penser que seules les villes sont appelées à bénéficier de ce bien-fait de la technologie moderne. On sait que les opérateurs actuels visent avant tout la rentabilité économique et tiennent compte de la desserte en énergie électrique. Ce ne sont pas des problèmes insolubles. Car, pensons-nous, plus il y aura circulation dinformations, plus largent suivra le même circuit. En ce qui concerne la desserte en électricité, cest le moment ou jamais de penser aux projets réellement intégrateurs au moment où des projets comme la construction de certains barrages voient le jour. LAvenir |