08.08.11 Le Potentiel – Cinq questions à Heva Muakasa (*)

1. L’opération de révision du fichier électoral étant terminée, la RDC met le cap sur les échéances électorales. Votre parti, « Forces Politiques Nouvelles » (FPN) croit-il en l’organisation des élections dans le délai imparti ?

Pour en avoir fait un des points à l’ordre du jour de la réunion de la direction politique tenue, le mercredi 3 août 2011, mon parti politique « FPN » a effectivement un avis à émettre. Après avoir entendu les experts en matière électorale, les avis de certains opérateurs politiques nationaux et internationaux, les membres des FPN sont convaincus de l’incapacité de la CENI d’organiser des élections réellement libres et transparentes dans le délai qui lui est imparti. Mais, puisque cette Commission persiste et signe, le parti « FPN » se prépare en conséquence.

2. Comment votre formation politique va-t-elle se comporter pendant la campagne électorale ?

A l’issue de la réunion de la direction politique, le mercredi 3 août 2011, le président national des « FPN » a choisi son fief de Boma, dans le Bas-Congo, pour la prochaine campagne électorale. En tant que parti de l’Opposition, « FPN » va battre campagne au sein de cette famille politique. Mais, l’Opposition étant plurielle, mon parti, tout en maintenant les contacts avec les différents partis politiques et partenaires regroupés au sein de l’Opposition politique, a néanmoins décidé de militer au sein de la Dynamique Tshisekedi président (DTP). Le souhait ardent est que l’Opposition ne présente qu’un seul candidat à la prochaine élection présidentielle.

3. Qui assumera alors les responsabilités de la gestion quotidienne du parti en votre absence ?

Pour maintenir les contacts politiques avec la direction de l’Opposition politique, accroître la visibilité du parti et rendre son fonctionnement plus efficace, le directoire national a confié les responsabilités de la gestion quotidienne du parti à son secrétaire général, Nyoko Malundama. Mme Nzuzi Annie et Mubenga Diku, respectivement vice-présidente Genre et chargé des Relations Publiques, épauleront également le président national à cette tâche.

4. Quelle lecture faites-vous de la situation socio-politique et économico-financière de la RDC?

La situation socio-politique et économico-financière de la RDC est caractérisée par la carence criante de débats politiques de fond, francs, démocratiques et constructifs de la part des institutions de la République et de certains partis politiques en charge de la gestion de l’Etat ; les nombreux artifices manœuvriers auxquels recourent les acteurs politiques de ces mêmes institutions et partis politiques pour faire prévaloir leurs propres intérêts et leurs intérêts dans le but bien arrêté de continuer de confisquer le pouvoir du peuple et de retarder infiniment de cette manière l’échéance de la solution des graves problèmes et difficultés dans lesquels croupissent les masses congolaises ; la couvée persistante de la guerre qui implique invariablement les FARDC, les groupes rebelles et les milices privées au Nord-Est du pays, tandis que des factions massives d’hommes en arme et d’agents de l’ordre font peser de jour et de nuit sur les personnes et les biens une insécurité généralisée à travers le pays ; le rythme de régression irréversible imprimé à notre économie nationale qui est favorisé, d’une part, par l’information effrénée de cette dernière même dans le secteur des infrastructures de base et dans celui des investisseurs institutionnels, d’autre part, par le contrôle de la gestion du plus clair des moyens de production disponibles par les pouvoirs publics du fait de l’emprise envahissante qu’y exercent les entreprises d’Etat dont les affres de délestage électrique et de coupures intempestives de fourniture d’eau sont bien connues ; le chômage aigu qui reste inexorablement soumis à une tendance d’aggravation continue et cette absence d’une véritable politique de protection et de prévoyance sociales , qui expose toute femme et tout homme vivant en RDC à la merci de tous les aléas sociaux, naturels, climatiques et professionnels ; cette fresque saisissante de la pauvreté dans laquelle vit l’ensemble des couches sociales, défavorisées de la société congolaise , aggravée par un environnement malsain ; l’ambiance morose d’absence généralisée de l’autorité de l’Etat qui met en mal l’existence même de la RDC.

5. Face à cette situation, quelle est alors la réaction de votre parti ?

Mon parti dénonce spécialement toutes les initiatives de confiscation du pouvoir du peuple menées par les opérateurs nationaux et internationaux qui travaillent activement ou de manière sournoise à assortir le processus de la décentralisation en cours de moult astuces et autres freins qui tendent à annihiler toute possibilité de créer et de faire fonctionner de vrais centres d’impulsion du développement du pays à partir de la base des provinces. Il proclame sa foi inébranlable dans les valeurs fondamentales du libéralisme démocratique et social, seul capable d’apporter des solutions adéquates aux préoccupations du peuple. Il reste convaincu que l’alternance politique constitue le meilleur moyen de renouvellement démocratique de l’ordre des idées et du mode de gestion de la Nation congolaise. Pour ce faire, «FPN» s’engage à mobiliser ses membres pour qu’ils s’appliquent à apporter les meilleurs soins à l’encadrement des masses en vue des prochaines échéances électorales qui doivent permettre au pays de se choisir à bon escient de nouveaux animateurs politiques idéalement compétents, intègres et ouverts aux changements réels afin de bâtir un Congo nouveau, libre, fort, démocratique et prospère.

Par Véron-Clément Kongo

Président national des FPN

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