09.08.11 Les Dépêches de Brazzaville – Produit intérieur brut : la contribution des mines en-deçà des attentes
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Selon les statistiques officielles, l'année passée, le secteur minier a contribué à hauteur de 11% à la croissance du produit intérieur brut (PIB), suivi du secteur de bâtiment et des travaux publics (10%), du commerce de gros et de détail (6%). La tendance à la hausse continuera, dit-on, à s'observer au cours des deux prochaines années. Pourtant, la récente réunion de crise organisée après la reprise, entre le ministère des Finances et les régies financières a tourné essentiellement sur la question de la maximisation des recettes dans le secteur minier du Katanga. Du côté miner, l'on se refuse encore de parler de consolidation de la situation de l'exploitation des mines car la plupart des entreprises étaient encore à l'état de prospection et débutent à peine la production.
Le gouvernement menace
Le message du gouvernement était clair lors de la rencontre. « Tout doit être mis en place pour que l'État tire profit des ressources naturelles du pays », a insisté le ministre Matata Mponyo. L'autorité a ainsi exigé une meilleure collecte d'impôts, de droits et de taxes de l'État. Auparavant, le Premier ministre lui-même avait organisé, en mars, une concertation avec les responsables provinciaux et nationaux des régies financières mais aussi les opérateurs affiliés à la Fédération des entreprises du Congo. La rencontre avait eu lieu au Katanga. Le chef du gouvernement s'était alors montré déterminé à évaluer l'impact réel de l'exploitation minière sur la situation économique et financière du Katanga et même à l'échelle du pays.
L'exécutif national affiche de plus en plus une certaine impatience vu la faiblesse des recettes en dépit des signes de redécollage. Cette situation de léthargie intervient après d'importantes mesures destinées à remettre l'État dans ses droits. Dans le domaine de la gestion des ressources naturelles, le premier rapport sur l'initiative pour la transparence des industries extractives a été approuvé par le groupe multipartite en janvier. Plusieurs contrats miniers ont même été revisités.
Les partenaires attentifs
La même inquiétude sur la faible mobilisation des ressources est reprise dans le dernier rapport de la Banque mondiale publiée au mois de juin sous l'intitulé Accélérer la croissance et l'emploi. « Malgré la reprise des secteurs agricole et minier, l'adoption des mesures macroéconomiques et institutionnelles, et l'implantation d'entreprises étrangères, la croissance et l'emploi n'arrivent pas à décoller », a constaté l'institution de Breton Woods.
Le Katanga veille au grain
Malgré son satisfecit face à la reprise du secteur, la capitale du cuivre reste encore sous le choc après les moments difficiles passés lors de la crise économique. Celle-ci a conduit à la fermeture de plusieurs entreprises minières et à la suppression massive des emplois. Selon les instances officielles de la province, la crainte est de voir les entreprises minières réagir en « commerçants » en cherchant d'abord à maximiser leurs bénéfices, à la faveur de l'embellie des cours mondiaux.
La province entend ainsi continuer à exiger le respect strict du code minier promulgué en 2002, surtout dans son volet social et celui de développement. Il n'est plus question de ne s'arrêter qu'à la construction des écoles ou des maternités dans les coins reculés, ont-elles déclaré. Maintenant, il faut arriver à la mise en œuvre d'un vrai projet de développement. Pour les recettes, le malaise persiste avec Kinshasa au sujet de la rétrocession. La fiscalité est appliquée mais les recettes générées par le secteur passent directement à la caisse nationale. La rétribution par péréquation pose problème, ont-elles conclu.
Laurent Essolomwa