17 08 11 Le Potentiel – Cinq questions à Ferdinand Lufete (*)

1. Quel est l’objectif de la plateforme dénommée Alliance pour le Développement et la République (ADR) ?

L’alliance pour le Développement et la République (ADR) créée par le
député national François Muamba Tshishimbi qui plus est le président de
cette organisation a pour objectif de « remettre la maison Congo sur
les rails d’un progrès partagé par tous », comme il l’a su expliquer
lui- même à l’annonce de la création de cette plateforme, le 10 juillet
dernier. Il a analysé la situation au Congo de la manière suivante :
notre pays va à vau-l’eau, au vu des conditions infrahumaines dans
lesquelles vit le peuple congolais, conditions qui sont la conséquence
des promesses non tenues par le gouvernement issu des élections
démocratiques de 2006. Le peuple congolais espérait que le gouvernement,
fort de sa légitimité, allait se donner la capacité de construire une
véritable économie nationale, créer des richesses et des emplois,
instaurer la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire, faciliter
l’accès aux soins de santé, fournir l’eau potable et l’électricité,
bref transformer l’ensemble de l’espace Congo en un endroit où il fait
bon vivre. Or, rien de tel n’a malheureusement été réalisé au bout de
ces cinq dernières années. L’Opposition, hormis l’expression de fortes
ambitions, sommes toutes légitimes, n’arrive pas à offrir au peuple une
image cohérente d’une force capable de générer le changement attendu par
les Congolais. Fort de ce constat, Le député national François Muamba
a jugé utile de rassembler tous les patriotes, toutes les forces vives
de la Nation, mais aussi tous les citoyens, soucieux de leur avenir, au
sein d’une plate-forme qui transcende les clivages politiciens pour
privilégier l’intérêt général, en vue de réfléchir sur les différents
problèmes qui se posent à la population congolaise et doter la RDC
d’une réelle capacité de gouvernance. Car pour les membres fondateurs
de l’ADR, la situation dans laquelle vit le peuple congolais n’est pas
une fatalité.

2. C’est du déjà entendu…

Même si c’est du déjà entendu ou lu, c’est notre rêve de voir le
peuple congolais mener une vie paisible dans un pays aux frontières
protégées par une armée dissuasive ; une police capable d’assurer la
sécurité des biens et des personnes et une justice juste, c’est-à-dire
respectueuse des Droits humains, cessant de réprimer avant tout les plus
faibles et protéger les plus forts. Il est possible de relever le
niveau de notre enseignement, d’améliorer les conditions de scolarité de
nos élèves et étudiants, de bonifier les salaires de nos
fonctionnaires, de résorber le chômage dans le pays… Une économie bien
maîtrisée pourrait offrir à nos entreprises, notamment ceux du secteur
privé, les outils pour réaliser des objectifs stratégiques de
développement de notre pays. Les solutions existent, la volonté
politique doit être à la hauteur de l’enjeu.

3. L’ADR est-elle vraiment dans l’opposition ?

Nous sommes bel et bien dans l’opposition, mais une opposition
constructive. Nous sommes à trois mois des élections présidentielles et
législatives. C’est l’heure du bilan pour Joseph Kabila. D’une part, si
nous applaudissons ses projets réussis, notamment en matière sécuritaire
à l’Est du pays où il y’a eu baisse ou atténuation de l’insécurité qui
sévissait, il y’a peu, avec une grande ampleur, et la réhabilitation de
certains axes routiers à Kinshasa, d’autre part nous critiquons ses
failles : le social n’a point connu d’amélioration. Malgré les
ressources naturelles abondantes dont regorge le pays, 90% de la
population croupit dans la misère la plus noire du monde. C’est à
mettre à son passif et nous le dénonçons. C’est cela la démocratie.

4. Pourquoi l’ADR ne présente-t-elle pas de candidat à la présidentielle de 2011 ?

Bien que disposant en notre sein de nombreuses personnalités qui ont
une expérience d’Etat, notre plateforme choisit de faire l’impasse sur
l’élection présidentielle. Nous privilégions le choix du candidat commun
de l’opposition, c’est-à-dire consensuel. Si l’opposition va en ordre
dispersé, elle risque de perdre la présidentielle. Nous devons nous
mettre ensemble pour élaborer un projet commun de société, en vue du
changement. Comme l’a indiqué le 23 juillet dernier le député national
F. Muamba, l’ADR entend s’impliquer fortement dans des pourparlers
nécessaires pour parvenir à la conclusion dudit accord pour assurer la
victoire de l’opposition le 28 novembre. Cependant, pour ce qui est des
législatives, l’ADR présentera directement ou pas par les biais des
structures qui la composent, des candidats dans toutes les
circonscriptions électorales à travers le territoire national.

5. Quel rôle comptez-vous jouer en tant que représentant de l’ADR en France ?

Je compte regrouper, sans esprit partisan, autour de l’objectif que
s’est assigné l’ADR, et que j’ai évoqué précédemment, les représentants
en France de différents partis politiques congolais, toutes les bonnes
volontés et toutes les énergies pour réfléchir, débattre et faire
avancer notre action en faveur d’un Congo nouveau. Des contacts ont été
pris avec certains leaders. Le projet est en bonne voie.

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