22.09.11 Le POtentiel – Cinq questions à Delly Sesanga Hipungu (*)

1. Le président de la République a prononcé, le 14 septembre, un discours devant les membres de sa famille politique à Kingakati. Qu’en dites-vous ?

Comme je l’ai souligné lors de mon meeting à Masina, les chantiers longtemps clamés par la Majorité ne sont pas du tout défendables aux yeux de la population. Pour moi, l’eau, cette denrée essentielle à la vie des citoyens n’a pas été au rendez-vous tant les femmes et les jeunes filles de la Tshangu continuent de subir une corvée quotidienne de transport matinal des seaux et bidons sur la tête. Il en est de même pour l’électricité qui n’a pu être produite, au vu de nombreuses coupures qui n’obéissent même plus aux quartiers des plus nantis. La question de la santé est très mal interprétée par les tenants du pouvoir actuel, se basant sur une comparaison irréaliste et biaisée entre les 100 millions de dollars versés dans la construction de l’unique hôpital du Cinquantenaire de Kinshasa, institution qui, avec 540 lits, soit 222,22 dollars Us par lit, ne pourra pas contenir les doléances médicales des plus pauvres. Au lieu de partager cette bagatelle dans la réhabilitation des centres de santé de proximité dans tout le pays. S’agissant de la reconstruction des routes, la question n’est pas de savoir combien de routes va-t-on construire, mais bien dans quelles conditions et à quel prix. Je pense que le dossier des routes cache bien des vérités étant donné que les acteurs du pouvoir actuel l’utilisent pour dilapider les moyens de l’Etat. Au demeurant, les 5 ans de pouvoir de Joseph Kabila n’ont pas apporté des solutions au peuple congolais.

2. Que dire de la multiplicité de nouveaux partis politiques et des candidatures déposées en prévision des élections?

Au vu du faible taux de popularité des dirigeants actuels, certains candidats ont choisi de se dissimuler. Soit en créant de nouveaux partis politiques, c’est-à-dire visiblement plus crédibles, soit en se présentant en indépendant, soit encore, en s’alignant suppléants sur des listes inconnues susceptibles de leur offrir des opportunités de réélections. Pour y parvenir, ils ont choisi d’aligner de nouvelles figures qui font office de candidatures avec la précaution de se positionner suppléants dans une situation pouvant leur permettre de récupérer le siège, une fois la liste aurait remporté le siège. Ces manœuvres ne doivent plus échapper à notre vigilance. Le peuple congolais en général, et celui de la Tshangu en particulier connu pour sa clairvoyance, ne devra plus admettre que des députés indignes soient comptés parmi ses défenseurs politiques de demain.

3. L’Envol, votre parti, a organisé le dimanche 18 septembre, un meeting à Masina. Qu’en était-il au juste ?

Des centaines de militants de toutes catégories de mon parti s’étaient donné rendez-vous sur le terrain municipal de Masina pour m’écouter. A cette occasion, j’ai expliqué à tous que l’Envol n’est pas un parti de plus, mais plutôt un parti politique qui vient apporter un plus dans l’espace politique congolais, en vue de booster ses candidats à la députation nationale. Les 11 candidats à la députation nationale, présentés aux militants de la Tshangu ont déclaré leur adhésion massive à l’Envol. Il s’agit, entre autres, de deux ténors visibles qui ont abattu un travail remarquable d’implantion, à savoir Firmin Mboma Mpya Ndaangye, président fédéral de l’Envol et de Odette Owaka Osuare, militante engagée qui pratique une mobilisation de porte à porte. Cette dernière a été élevée au rang de secrétaire nationale. Cette équipe qui a émerveillé les responsables de l’Envol parmi lesquels Délion Kimbulungu Lumpu, secrétaire général en charge des questions politiques et Justin Kimakima Mblanda.

4. Pensez-vous que ces 11 candidats à la députation nationale ont des qualités requises pour jouer pleinement leur rôle une fois élus?

Je pense qu’ils l’ont démontré dimanche. Ils ont réussi à mobiliser leur base qui est un électoral sûr et intact. Il ne sera plus question de jouer aux amitiés du chauffeur et du quado, le premier n’éprouvant le besoin de chercher le second que lorsqu’il constate que son véhicule est en panne. Les faux députés de 2006 doivent être sanctionnés, car beaucoup ont fui le terroir et n’ont pas hésité à sacrifier les intérêts de leur ancienne base en échange des espaces sonnantes et trébuchantes.

5. Kinshasa n’étant pas la RDC, avez-vous tenté la même démonstration à ailleurs ?

Bien sûr que oui ! Le terrain municipal de Masina à Kinshasa est resté longtemps infréquenté par les politiques, notamment ceux qui ont vraiment déçu leurs bases. Pour essayer, il fallait bel et bien de l’audace. Je suis également allé conquérir Uvira, bien loin dans l’autre bout de la République, dans la difficile province du Sud-Kivu. J’ai également conquis l’ensemble du territoire de Shabunda, dans la même province. Au Bandundu comme dans le Bas-Congo proche, les combattants de l’Envol sont en ordre de bataille pour les prochaines élections. Si les candidats de l’Envol à Lubumbashi au Katanga se positionnent, ceux de Kisangani dans la Province Orientale ont déjà prévenu qu’ils seront eux aussi, dans la course aux provinciales.

Propos recueillis par L.P. S.

Président national de l’Envol et député national

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