22.09.11 L'Observateur – Selon le rapport sur la politique monétaire menée par la BCC au 1er semestre 2011 – Croissance du PIB de 6,9% et stabilité relative sur le marché des changes
Telles sont les ambitions affichées par le rapport sur la politique monétaire au premier semestre publié par lInstitut démission. Ce rapport met en exergue la croissance du PIB réel de 6,9 % et la stabilité relative des marchés des changes. La transparence de la politique monétaire et de change passe notamment par le renforcement des canaux de communication avec le public. Ladhésion et le soutien de la population à la politique monétaire menée exigent notamment la mise à sa disposition de linformation.
Ainsi, dans un communiqué de presse rendu public par la direction générale de la politique monétaire et des opérations bancaires, la Banque Centrale du Congo (BCC) attire lattention sur le fait quelle vient de publier le deuxième numéro du rapport sur la politique monétaire portant sur le premier semestre 2011.Sous la signature du directeur général en charge de la politique monétaire et des opérations bancaires, Jean-Louis Kayembe wa Kayembe, il ressort de ce communiqué que le rapport en question évoque également le cadre de mise en œuvre de la politique monétaire couplé aux encadrés et aux notes techniques décrivant lenvironnement économique de manière générale.
En ce qui concerne la revue de léconomie mondiale, il est rapporté que le premier semestre 2011 a été caractérisé par la poursuite de la croissance de léconomie mondiale. Toutefois, cette croissance a varié dune région à une autre. « …Elle a été modeste dans les principales économies avancées et robuste dans les pays émergents et en développement ». Pour la zone euro, la croissance du PIB réel sest établie à 2 % en progression annuelle au cours du premier semestre 2011, par contre les données provisoires font état dun ralentissement de lactivité au deuxième semestre.
« Aux Etats-Unis, elle a été plus lente que prévue, soit 2,5 % sur lensemble de lannée 2011, modérant dans le même temps la progression de lemploi. Cette situation est consécutive au ralentissement des dépenses de ménages en raison, notamment de la hausse du prix du pétrole brut et des autres denrées alimentaires », souligne le communiqué de la BCC. Du côté de la Chine, il y a eu au premier semestre un taux de croissance économique moyen supérieur à 9,5 %. Quant à lAfrique subsaharienne, le Fonds monétaire International y prévoit un taux de croissance de 5,5 %, conséquence de la robustesse de la demande intérieure et de laugmentation des exportations des produits de base profitant du bon comportement des cours mondiaux.
Amélioration du solde global de la balance de paiements
Le rapport se focalise aussi sur lévolution économique intérieure. « Léconomie congolaise aux six premiers mois de lannée en cours a principalement été marquée par la poursuite de la croissance de lactivité dans un contexte des tensions inflationnistes, de stabilité relative sur le marché des changes et damélioration des comptes extérieurs. Léconomie est demeurée soutenue, quoiquen léger recul par rapport à 2010 ». La stabilité relative sur les marchés de changes concourt à préserver le pouvoir dachat de la population. Cela est important car le législateur a assigné à lInstitut démission la mission principale de définir et de mettre en œuvre la politique monétaire dont lobjectif est la stabilité du niveau général des prix. La lutte contre linflation est un axe fort de laction menée.
Et se basant sur des données provisoires des réalisations de production à fin juin 2011, la BCC note que la croissance économique est estimée à 6,9 %, estimations révisées de 6,8% à 6,9 % en août dernier contre 7,2 % une année plus tôt. Il est fait état de lamélioration du solde global de la balance des paiements, enregistrant un excédent de 42,2 millions de dollars US contre 692,2 millions à la période correspondante de 2010. « Cette évolution est confirmée par les résultats du Baromètre de conjoncture de la BCC, lesquels indiquent que les chefs dentreprises demeurent confiants quant à la poursuite de lactivité économique en 2011 ».
A propos de la mise en œuvre de la politique monétaire et de change au premier semestre 2011, le rapport renseigne quelle a été menée dans un contexte de fortes perturbations sur le marché des changes en janvier et sur celui des biens et services, à la suite de linflation importée aux quatre premiers mois avant de maintenir le statu quo par la suite. « Cette dernière option a été motivée par la maîtrise de lévolution des agrégats monétaires par rapport à la programmation et la tendance à laccalmie sur le marché de change ». Pour ce faire, les instruments de la politique monétaire ont été actifs. Il y a eu une ponction de 19,9 milliards de CDF réalisée par le biais de la réserve obligatoire. Il est fait mention dune injection de 25,9 milliards de CDF par le truchement des billets de trésorerie (BTR) et le refinancement qui ont permis de compenser les ponctions opérées notamment par des excédents de trésorerie réalisés par lEtat en mars et avril de cette année.
Pour les instruments de politique de change, il ressort quils ont opéré dans les deux sens, à la fois de loffre et de l a demande. « …Il a été réalisé les ventes des devises à hauteur de 49,9 millions USD au cours du mois de janvier et les achats de 63,2 millions USD à partir de mois de mars ». Il faut retenir que les objectifs final et opérationnel de la politique monétaire ont été dépassés. « Le taux dinflation en cumul annuel sest établi à 12,6 % contre 8,9 % prévue, la base monétaire sest accrue de 7,6 % contre une cible de 6,5 %, alors que la masse monétaire est demeurée sous contrôle. Le franc congolais na perdu que 0,9 % de sa valeur par rapport à décembre 2010 et le niveau des réserves internationales a augmenté de 100 millions USD pour atteindre 1 397,0 millions USD ».
Légère modification du cadre macroéconomique
Naturellement, il est fait allusion aux perspectives de la politique monétaire et de change au second semestre. « Il convient de retenir que la prise en compte des perturbations intervenues sur les marchés mondiaux, à leffet dalimenter la hausse du niveau général des prix intérieurs en début dannée, a conduit à une légère modification du cadre macroéconomique ». Ainsi, lobjectif annuel dinflation a été revu à la hausse, soit 17,0 %, prévisions révisées de 18,4 % en mai à 17 % à partir de septembre, contre 13,0 %. La croissance de la masse monétaire et la base monétaire ne devrait pas dépasser respectivement 31,7 % et 13,5 % au risque dengendrer des tensions sur les marchés.
Le communiqué de presse précise que parallèlement à cette présentation de la conduite de la politique monétaire, il est proposé des encadrés et des notes techniques, qui décrivent entre autres, la rétrospective sur la croissance du PIB réel, lévolution du PIB réel au cours de vingt dernières années et létat dévaluation des critères quantitatifs du Programme Economique du Gouvernement (PEG 2) appuyé par la Facilité Elargie de Crédit (FEC) du FMI.
Au regard des données fournies, il ressort quentre 1990 et 2001 la croissance économique a reculé de 5,3 % en moyenne par an. « Par contre au cours des dix dernières années, la production a réagi favorablement avec une dynamique jamais vue auparavant où le taux du PIB réel a rapidement dépassé la taux de croissance démographique ». Cette rétrospective a révélé que la réduction de lincertitude sur le comportement des prix à la consommation crée des conditions propices à lexpansion de lactivité de production, fait remarquer le communiqué de la BCC.
Enfin, dans ce rapport il est fait un état des lieux des critères quantitatifs du PEG 2 à fin juin. Le constat fait à ce niveau est heureux, à savoir : le respect de tous les critères quantitatifs du PEG 2, notamment le plancher des avoirs extérieurs nets, le plafond sur le crédit net à l Etat et les avoirs intérieurs nets. Cela va avoir comme conséquence dans les semaines à venir, sauf accident : la conclusion de la quatrième revue du PEG 2 par le FMI, synonyme doctroi à la RDC dun financement supplémentaire de près de 77 millions de dollars US, au titre dappui à la balance de paiements. Ce financement viendra, certes, conforter le niveau des réserves internationales de la BCC.
Didier Munsala Buakasa