22.10.11 L'Observateur – Politique monétaire : Le taux directeur de la BCC baisse de 29,5 % à 24,5%
Ainsi, le dispositif de politique monétaire en place se présente comme suit : le taux directeur de la BCC à 24,5 % et la
réserve obligatoire à 7%. Selon le gouverneur de la BCC, la baisse du
taux directeur de 5 points est un signal fort lancé en direction des
opératreurs économiques pour dire que l'inflation est maîtrisée. Les
bonnes nouvelles vont continuer sur le plan macroéconomique
avec la poursuite de cette tendance. Interrogé sur la poursuite de la
stabilité sur le marché de change et la désinflation sur le marché des
biens et services, et ce dans un contexte d 'organisation des élections
présientielle et législatives prévues en novembre, le gouverneur a
expliqué les véritables raisons de cette accalmie. Au ébut de l'année
2011, il y a eu un choc exogène avec la hausse des produits pétroliers
qui a eu comme impact négatif la relance de l'inflation. Le baril de
pétrole en avril coûtait 150 dollars US, alors
qu'aujourd'hui il revient à 110 dollars US. Il s'agit d'une baisse
importante. Pour les produits alimentaires, la tonne de blé sur le
marché de Chicago revenait en avril à 825 dollars US alors qu'il revient
aujourd'hui à 623 dollars US . " De ce côté, il y a une accalmie et cette tendance au paln international qui nous aide ".
Au niveau national,
dira J-C Masangu, il ya une amélioration de l'offre des produits
vivriers consécutive aux travaux de réfection des routes. Pour lui,
cette accalmie s'explique aussi par le fait que la BCC est intervenue
sur le marché de change début 2011 avec 50 millions de dollars Us pour
stabiliser le Franc congolais. Une fois que le FC a été stabilisé, la
BCC a racheté 50 millions de dollars US en raison de l'offre observée
sur le marché de change. " En période électorale, nous nous sommes bien
préparés. Des paiements ont été effectués pour les élections pour le
compte ela CENI. Pas mal de pâiements ont été effectués en devises pour
avoir une accalmie sur le marché de change. Aujourd'hui, le gros de
paiement qui doit provenir de l'Etat est fait. L'on peut envisager la
fin de l'année avec une certaine accalmie. Nous travaillons pour avoir
une accalmie ". Pour le gouverneur de la BCC, la décélération de
l'inflation observée depuis plusieurs semaines va se maintenir jusqu'à
la fin de l'année en cours. " Nous prenons beaucoup de précautions dans
nos prévisions. Nous passons en revue tous les scénarii positifs et
négatifs….Cela nous permet de maîtriser la situation. Un retournement de
la situation n'est pas à craindre ". De sa prestation, il ressort que
pour le taux d'inflation l'objectif à fin décembre 2011 de 17 % sera atteint, il y
a moyen de faire même 15 %. Quant à la dépréciation du FC, elle pourra
être de l'ordre de 1 % pour l'année 2011, ce qui représente une
performance. Le taux de croissance devra se situer autour de 6,9%,
c'est-à-dire mieux que l'objectif fixé pour fin décembre 2011.
Pour mémoire, la BCC dispose de
plusieurs instruments pour mettre en œuvre la politique monétaire
correspondant à ses objectifs : le taux directeur, le coefficient de
réserve obligatoire, le billet de trésorie et le refinancement des
banques. Pour le taux directeur, ses variations à la hausse
ou à la baisse ont des effets sur l'investissement et la
consommation,par le truchement des crédits. C'est sur le taux directeur
dela BCC que les banques commerciales se basent pour fixer
leur taux d'intérêt pour accorder des crédits. Par le taux directeur, la
BCC relaxe ou resserre la masse monétaire. La réserve obligatoire est
une obligation imposée aux banques commerciales de déposer dans un
compte non rémunéré à la BCC une proportion de leurs dépôts à vue et à
terme, un montant qu'il ne peuvent employer librement, ni utiliser pour
augmenter les crédits dans l'économie. Dans le cadre de la mise en œuvre
de sa politique monétaire, la BCC émet en faveur des banques, des
opérateurs économiques, des personnes morales et physiques un produiut
financier dénommé Billet de Trésorerie(BTR). Au fait, le BTR est un
titre au porteur de courte durée représentant pour son détenteur une
créance sur la BCC équivalente à la valeur nominale du titre majorée des
intérêts selon les différentes maturités. Le BTR permet à la BCC de
réguler la liquidité à très court terme.
Didier Munsala Buakasa
(c) L'Observateur, 21.10.11