18.11.11 Le Potentiel – Cinq questions Pembe Lina Bologna (*)
1.Comment appréciez-vous la campagne électorale lancée par la Ceni en octobre dernier ?
Pour nous écologistes, cette campagne lancée a été mûrement étudiée. La Ceni est une grande boîte et une grosse machine. On considère quavant de lancer cette campagne et dêtre sûre quelle va se dérouler dans la norme et la règle, cest que les responsables de la Ceni avaient de garanties qui leur permettaient de dire quon lance la campagne maintenant pour des élections qui auront lieu le 28 novembre 2011. Je pense quaujourdhui, le peuple congolais doit considérer cela comme valable. Et nous constatons que cette campagne se déroule selon le planning de la Ceni. Cest donc positif mais reste à savoir comment les candidats sont en train de sorganiser pour emboîter le pas à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).
2. Avez-vous limpression que les scrutins du 28 novembre seront libres et apaisés au regard du spectacle que suscite la période de campagne ?
Dans tout pays, la veille des élections est toujours marquée par des perturbations. Quant à savoir si ces scrutins seront apaisés, cest notre souhait à nous tous. Je ne sais pas prédire quils le seront à 100%, car déjà le mercure est en train de monter dans le thermomètre. Et cela inquiète déjà par rapport à la démocratie : elle ne donne pas lieu à ce spectacle que nous gratifient les opérateurs politiques congolais. Il y a des invectives, insultes entre candidats ; des tueries… Cest la loi du plus fort à la place dune élection apaisée. On assiste un peu à lexpression de la vieille loi du Talion : « Tu casses ici, je casse là-bas, tu tues ici, je tue là-bas ». La Ceni doit veiller à ce que, sil y a contestation, cela se fasse dans les normes et que les contestataires soient accompagnés jusquà exprimer librement leur protestation, sans violence ni partie pris ; que tout le monde se sente libre dexprimer ce quil a à dire dans le respect des normes comme cela se fait dans les pays de vieilles démocraties. Car, des gens ne peuvent pas protester pour rien. La Ceni doit instaurer la palabre autour du feu ou sous le baobab pour entendre tout le monde et calmer les esprits. Elle doit montrer quelle est une église au milieu du village. A la bataille pour la présidentielle, notre souhait est que le meilleur gagne, selon ses atouts, son projet de société. Mais là aussi, rien de nouveau sous le soleil, tous poursuivent un même idéal : le bien-être du peuple congolais. Je ne vois pas un candidat qui dit quil va travailler contre cet idéal. Seulement, ne perdons pas de vue quil est préférable de travailler avec quelquun dont on connaît déjà les méthodes de travail. Cest comme dans une salle de classe, un élève a obtenu 49.9%, on va le délibérer pour lui permettre un passage de classe et faire encore mieux lannée prochaine.
3.Quelle ambition nourrissez-vous au PECO pour le scrutin du 28 novembre ?
En tant que parti écologiste, notre ambition est de véhiculer un message pour la sauvegarde de lécologie. Ce concept englobe tout dans un gouvernement : vivre sainement, une population saine dans un environnement sain. Cest la priorité des priorités pour les écologistes. Viennent ensuite tous les autres problèmes spécifiques liés à la condition de la femme, lenfant. Cela demande la présence de la femme à lhémicycle pour que des lois soient votées en faveur de la femme car les problèmes spécifiques de la femme doivent être défendus par la femme elle-même. Il est malsain dattendre dun homme qui naccouche jamais de parler des complications qui surviennent lors dun accouchement ; il nappréhende pas la réalité de laccouchement. Beaucoup dautres petits problèmes demandent que la femme soit là pour que des décisions utiles et spécifiques soient prises en faveur de la femme. Il faut donc que la femme intègre le cercle où se prennent des décisions afin que la cause de la femme soit entendue. Et pour cela, le PECO a un statut qui prend en compte les questions liées à la condition de la femme, à lécologie, à lenfant, au bien-être du foyer, de la société. Le PECO a un programme clair et net à défendre devant le peuple. Si on considère la cartographie de la ville de Kinshasa, nous constatons que le district de la Lukunga présente beaucoup de problèmes qui méritent dêtre défendus au Parlement : les menaces dérosions, etc. Et face à cela, le gouvernement na rien fait durant cette législature. La lutte antiérosive figure en bonne place dans le programme daction afin de soulager la misère de cette population qui ne sait plus où donner de la tête. Cest dommage que des candidats députés viennent aujourdhui pour constater ces érosions comme si elles sont nées avec le lancement de la campagne. Alors quelles existent depuis belle lurette et le gouvernement na pas déployer de gros moyens pour lutter contre ces érosions.
4.Quels atouts disposez-vous pour réussir ce pari ?
Alors que nous étions encore en dehors des institutions, nous avons fait parler de nous à travers marches, mémorandum sur linsalubrité de notre pays, lélectricité, leau, reboisement de la ville de Kinshasa… Notre effort na pas été couronné de succès simplement parce que nous manquions un représentant au Parlement pour relayer notre message et notre combat. En dehors, le peuple a compris que nous sommes capable de bien de bonnes choses. Nous voulons continuer cette bataille pour que des lois votées ne se limitent plus seulement au strict cadre du Parlement ; il faut que ces lois sortent du Parlement pour préserver lécologie en ce 3ème millénaire où le monde subit la menace du réchauffement climatique.
5.Quelle vision du Congo avez-vous dans un futur proche?
Notre vision, cest voir réaliser le bonheur du Congolais. Il nest pas concevable que la RDC qui dispose de lun des plus grands barrages dAfrique puisse avoir une population nayant pas accès à lélectricité comme il se doit. Le travail du PECO cest aussi de chercher à pénétrer la gestion de la Société nationale délectricité, de la Regideso. Comme lEtat est réputé mauvais gestionnaire pourquoi ne pas envisager une privatisation partielle de ces deux entreprises. Laisser 40% à lEtat et ouvrir les 60% aux capitaux privés, ce qui aura pour avantage daméliorer laccès aux services de leau et lélectricité, axe majeur de développement dune nation. Le cas le plus facile à comprendre, cest ce qui sest passé dans le secteur des télécommunications qui a été privatisé. Aujourdhui, même le coin le plus reculé de la RDC, on a la couverture de réseaux et on peut communiquer à loisir, ce qui nétait pas possible il y a quelque temps sous le régime du monopole dans le secteur.
Vice-présidente de Parti écologique congolais