22.11.11 Le Soft – Face au défi du multimodal, la Banque mondiale ouvre les vannes pour le redressement de l'ex-SNCC


L'ex-SNCC devenue SCFC (Société des chemins de fer du Congo) a commencé, mardi 15 novembre, à verser les indemnités de sortie à quelque 2.300 agents candidats au départ volontaire à la retraite L'opération qui a débuté à Lubumbashi va se poursuivre jusqu'à la fin du mois dans les autres sièges de la société.
La SCFC (Société des chemins de fer du Congo) a reçu une bouffée d'oxygène de la Banque mondiale via le Comité de pilotage de la réforme des entreprises publiques (COPIREP) : 218 millions de dollars pour relancer ses activités dans le cadre du transport multimodal. Une partie de ce financement, soit 25%, va servir à payer les indemnités aux agents éligibles à la retraite. Sur l'enveloppe globale de 218 millions de dollars, 25.6 millions sont consacrés au projet de la mise à la retraite. Défini comme un des axes prioritaires de ce plan, qui devait en principe être d'application au mois de mai 2011. Seulement voilà, cette initiative du gouvernement r-dcongolais et de la Banque mondiale ne semble pas vraiment soulager les agents. Qui estiment que les allocations uniques on insignifiantes parce que payés au taux de 550 Fc u lieu de 920 Fc) le dollar, e demandent que la situation salariale (arriérés de 50 mois soit rapidement régularisée. S'il est vrai qu'au cours de l'année 2009, l'ex-SNCC a été paralysée par une longue grève de 3 mois des agents qui réclamaient, entre autres, le paiement des arriérés des salaires, des syndicalistes confient qu'un effort d'apurement des arriérés des salaires a été fait.

CHALLENGE.

Le nouveau conseil d'administration de la Société mise en place, le 5 septembre dernier, par ordonnance présidentielle a justement pour mission de relever les défis auxquels l'entreprise fait face depuis quelques années. La situation financière de l'entreprise se caractérise par un faible résultat d'exploitation. Pour redynamiser la SCFC, le nouvel A-dg, Fidèle Mwamba Munkolokoto, compte planifier la mise à la retraite de plus de deux mille agents qui ont atteint l'âge requis. Il compte aussi doter la société d'un nouveau matériel et de nouvelles locomotives. Fidèle Mwamba Munkolokoto veut recentrer la SNCC sur son objet social, le transport des personnes et des biens. «Pour plusieurs raisons, la SCFC a vu son objet social s'émietter. Grâce à la transformation de cette entreprise publique en société commerciale, il nous est donné, par le gouvernement et les bailleurs des fonds, une opportunité d'accroître les ressources. Ce qui nous permet de nous recentrer sur notre objet social», explique-t-il. Avec la mise à la retraite de 2.300 agents, l'A-dga Vincent Tshiongo estime que la SCFC va faire un nouveau recrutement, organiser les séances de recyclage et la formation des agents de sorte que «les ressources humaines qui sont le pilier de toute activité industrielle, soit au rendez-vous du redressement de l'entreprise». Expert en matérielle roulant et infrastructures, ancien du groupe Bolloré, Vincent Tshiongo a été sur la première ligne dans toutes les négociations avec les partenaires sociaux ainsi qu'avec les institutions financières internationales, L'autre axe prioritaire, c'est l'acquisition de 22 locomotives neuves et la fourniture en carburant pendant 18 mois jusqu'en 2012, mais aussi en eau et électricité. Selon des sources, la commande de 22 locomotives avait déjà été faite. Il ne restait plus que le décaissement. «Maintenant que le PTM (projet du transport multimodal) est entré en vigueur, la Banque mondiale va faire le nécessaire pour que l'usine concernée se mette déjà au travail pour commencer à nous monter ces locomotives», indiquait le président de la délégation syndicale de l'ex-SNCC. «Réorganiser l'entreprise, c'est une question de volonté politique. C'est pourquoi, nous voulons que l'entreprise soit bien gérée pour que, cette fois-ci, la régularité de la paie des salaires des agents ne puisse plus souffrir», ajoutait-il. Pour sortir de la mauvaise passe, l'ex- SNCC a bénéficié de 14,2 millions de dollars de 97,18 millions de dollars que la Banque africaine du développement (RAD) a octroyé, en mai 2009, à la R-dC, dans le cadre du Programme d'urgence d'atténuation des impacts de la crise financière sur l'économie nationale, L'ex-SNCC était la seule entreprise à entrer en ligne de compte de ce financement.

Ce financement était, en fait, une avance sur les 30 millions de dollars que les partenaires extérieurs se sont engagés à verser en vue de la réalisation, en 2009, du Plan d'urgence de sortie de crise de l'ex-SNCC. L'entreprise va de mieux en mieux. Vecturis s'est vu confier par le gouvernement un plan de transition, le PTS (Programme transitoire de soutien), qui courait jusqu'à 2010. Cette transition devait servir à rendre l'entreprise viable afin que la Banque mondiale lui apporte son appui financier. Après trois ans d'âpres négociations, les cheminots de la SNCC ont tenu à voir le bout du tunnel. Dans le cadre du Projet multimodal de transport financé par la Banque mondiale, il va devoir restructurer cette entreprise établie sur plus de 5 provinces (Katanga, Maniema, province Orientale, Kasaï oriental, Kasaï occidental) afin de la rendre plus compétitive. C'est dire que beaucoup reste à faire parce que la situation de la SCFC appelle forcément une intervention financière externe de choc… Le principal programme de financement extérieur fiable en ce moment demeure le Projet multimodal de transport financé par la Banque mondiale. L'ex-SNCC disposait de quelque 30 locomotives en ligne.

1.600 wagons et 70 voitures à voyageurs. Elle a souffert des conflits armés.

Tony Nganga

Laissez un commentaire

Vous devez être connectés afin de publier un commentaire.