14.12.11 Le Potentiel – CINQ QUESTIONS : Cinq questions à Mpanu Mpanu Nsiala Tosi (*)

1.Qu'est- ce qui vous a amené à faire de la politique?

Je vis dans un pays où le quotidien devient de plus en plus difficile pour le Congolais moyen. Il a de plus en plus de mal à joindre les deux bouts du mois, à se nourrir, à trouver un emploi, à avoir une retraite paisible … De la petite bulle de prospérité relative dans laquelle je vis, il m'est difficile, de par les valeurs chrétiennes dans lesquelles j'ai été élevé et auxquelles les membres de mon parti souscrivent, de rester indifférent. Il faut que je m'implique pour essayer, un tant soit peu, de trouver des solutions pour ces Congolais. Un dicton dit que "si vous ne vous occupez pas de la politique, la politique s’occupera de vous". Je veux donc m'en occuper et avoir un rôle actif pour pouvoir influencer les décisions qui auront un impact et une incidence sur le quotidien des Congolais.

2. Quelles sont les principales valeurs qui guident votre action politique?

En tant que membre du parti démocrate, nos valeurs fondamentales sont des valeurs chrétiennes notamment l'amour du prochain et le respect mutuel. Trois mots font partie de notre slogan, à savoir justice, humanisme et travail. Nous voulons un Congo plus juste où tout le monde est égal face à la loi et aux opportunités qu'offre le Congo. Il ne faut pas un Congo à deux vitesses avec d'un côté des privilégiés et de l'autre des indigents. En outre, nous prônons l'humanisme car nous mettons l'homme au centre de tout. Pour ce qui est du travail, il est important de créer un environnement qui soit incitatif pour l'initiative privée afin de créer des emplois, que l'Etat prenne ses responsabilités afin notamment de mettre à la retraite les fonctionnaires qui ont atteint l'âge requis pour qu'il y ait des jeunes compétents qui puissent intégrer la Fonction publique.

3. Quelles sont, selon vous, les qualités indispensables pour être un bon leader politique?

L'humilité. Un député est élu par 64.000 électeurs. Il ne faut pas se couper de sa base, il faut rester ouvert. Il faut avoir une moralité irréprochable, être intègre, avoir une vision et être éduqué. Il ne s'agit pas forcement de l'éducation classique. Un homme doit être éduqué de par son expérience. Je pense que disposer d'un diplôme académique et d'une expérience professionnelle probante peuvent outiller le député national pour légiférer comme il se doit et analyser des projets de loi complexes. Il importe que le député soit compétent afin qu'il puisse prendre des décisions sages et bien inspirées.

4. De quel courant politique vous sentez-vous le plus proche (libéral, socialiste, communiste, néo libéral, conservateur) et pourquoi?

Je suis un libéral favorable à l'économie de marche et à la libre entreprise. Je suis pour cette main invisible dont parlait Adam Smith qui permet que les intérêts des uns et des autres puissent s'ajuster niveau du marché. Je ne suis pas pour le dirigisme économique, l’Etat providence qui fait tout. L'Etat doit jeter les bases d'un système sain mais il faut laisser l'initiative privée et l'économie de marché prendre le dessus. En tant que chrétien, j'ai également des valeurs sociales. Au-delà du libéralisme économique, il faut un filet social, une sorte de caisse de péréquation afin de pourvoir aux besoins des désœuvrés. C'est une responsabilité morale. On ne peut pas être un ilot de prospérité dans une mer de misère.

5. Quels sont les secteurs économiques à prioriser pour une émergence rapide et un développement intégral de la RD Congo et pourquoi?

En économie, on parle de la notion d'avantage comparatif. La RDC a des avantages comparatifs que sont ses ressources naturelles. Nous avons un secteur minier qu'il convient que les dividendes engrangés profitent à l’Etat. Pour cela, il faut un Code minier et des lois relatives à ce secteur qui soient moins laxiste et fiscalement responsables pour pouvoir générer des rentrées pour l’Etat. La RDC dispose également d'un potentiel important dans le domaine des hydrocarbures à exploiter ainsi que d'un important potentiel hydroélectrique. Le pays a un potentiel de production électrique de 100.000 mégawatts. Le seul site d’Inga a un potentiel 44.000 mégawatts. C'est deux fois la capacité du barrage des trois gorges en Chine. Faire le grand Inga serait non seulement un facteur générateur de ressources mais également un facteur de stabilité. Nos neufs voisins ainsi que d'autres pays plus éloignés bénéficieraient de notre électricité et personne n'oserait déstabiliser la RDC. Il faudrait investir dans les compétences dans la mesure où nous devons transformer nos richesses sur place pour créer de la valeur.

Tirées de Optimum

Candidat à la députation nationale

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