31.12.11 L’Observateur – Bilan économique de la RDC en 2011 : Le taux de croissance économique est de 6,9 %, selon J-C Masangu


Faisant le bilan de cette année en
marge de l'échange des vœux avec le personnel de la Banque Centrale du Congo,
le gouverneur Jean-Claude Masangu s'est réjoui du fait que notre croissance
économique est restée vigoureuse, en dépit de cet environnement économique et
financier international défavorable. " Notre taux de croissance qui se
chiffrait à 7,2 % en 2010 se situe aujourd'hui à 6,9 %….notre croissance est
pour sa part restée vigoureuse. Elle le doit au dynamisme des secteurs des
mines, du commerce, de l'agriculture et des bâtiments et travaux publics
".

 En
ce qui concerne le taux d'inflation pour l'année qui s'achève, les dernières
estimations de la BCC le chiffre à 15,44 % contre 9,84 % en 2010. A ce sujet,
Jean-Claude Masangu explique qu'au premier semestre 2011 l'économie de la RDC a
subi de très fortes pressions inflationnistes causées par la flambée des prix
des produits alimentaires et pétroliers sur le marché international. Au fait,
il s'est agi ici d'une inflation importée qui a impacté le rythme de formation
des prix internes. Toutefois, il y a eu une période de désinflation durant le
second semestre, et ce suite à l'amélioration de l'offre des biens dans un
contexte d'accalmie des cours des produits de première nécessité sur le marché
mondial.

 Quant
à la monnaie nationale, son comportement aura été bon tout au long de l'année.
" La monnaie nationale est restée remarquablement stable par rapport au
dollar américain tout au long de l'année, sauf en novembre où elle a connu une
forte appréciation due à un accroissement important de l'offre des devises
induit par les opérations liées aux échéances électorales ". Pour y arriver,
la BCC aura été performante, s'est félicité le numéro 12 de la BCC. " Sur
le marché de changes, la Banque Centrale dès janvier 2011 est demeurée très
active et proactive soit en effectuant d'importantes dépenses en faveur du
Trésor directement en devises, notamment celles de la Commission Electorale
nationale Indépendante, soit en achetant ou en vendant celles-ci sur le marché
pour lisser le taux de change et reconstituer ses réserves internationales
".

Sur ce volet, l'on doit
reconnaître que de cette évolution est satisfaisante car la stabilité du taux
de change du Franc congolais rime avec la préservation du pouvoir d'achat de la
population. Et aujourd'hui les réserves internationales sont estimées à 1,25
milliard dollars US, soit 7,04 semaines d'importations des biens et services.
Dans la politique monétaire envisagée en 2012, la BCC va poursuivre une
politique prudente et proactive. Elle entend renforcer la coordination entre
les politiques monétaire et de change, le cadre de surveillance de la conjoncture
et ses capacités de collecte et d'analyse des statistiques. Les objectifs
affichés en 2012 sont : un taux d'inflation à un chiffre, un taux directeur
raisonnable, une croissance soutenue,…

4 et 5èmes revues du PEG II

Dans le chapitre de la gestion des
finances publiques, la situation se présente aussi bien. Cependant, le
gouverneur de la BCC est revenu sur l'importance de l'accession du pays au
point d'achèvement de l'initiative PPTE en juillet 2010 au regard de
l'actualité d'aujourd'hui. " En effet certains pays de la zone euro sont
présentement en difficulté à cause de leur endettement qui va au-delà des
normes généralement admises de 60 % du PIB. La RDC qui était dans ce cas de
figure avant le Point d'achèvement a pu réduire le fardeau de sa dette. Sur un
stock initial de 13,7 milliards de dollars, l'allègement obtenu s'est chiffré à
10,9 milliards. Ainsi, le stock après l'allègement n'est plus que de 2,8 de
milliards USD, soit 25 % du PIB, contre 124 % auparavant ".

Ainsi, avec un service de la dette
soutenable, le pays est en train de maintenir une gestion saine des finances
publiques. Pour l'exécution des opérations financières du secteur public, elle
pourrait se solder par un déficit de 1,7 % du PIB, un niveau inférieur à la
norme de 3,0 %. " Ceci démontre qu'il y a une gestion prudente des
finances publiques ".

 L'occasion
était aussi bonne pour parler des relations avec le FMI et de l'exécution du
Programme Economique du Gouvernement (PEG II) appuyé par cette institution de
Bretton Woods. Ainsi, il ressort que l'exécution des trois premières revues
semestrielles du PEG II ont été conclues de façon satisfaisante. Cela a donné
lieu à chaque fois à un décaissement de près de 80 millions de dollars US
d'appui à la balance de paiement.

Selon JC Masangu, ces résultats
globalement satisfaisants ont pu être atteints dans ces trois revues, sans que
les membres du conseil d'administration du FMI aient eu à se rencontrer
physiquement. Néanmoins pour la quatrième revue fixée au 30 juin 2011, il note
que bien que les paramètres soient au vert, il est exigé de la RDC, selon les
règles de jeu, de rendre publics tous les contrats miniers. " A ce jour,
c'est chose non faite ", a-t-il déploré. Pour la cinquième revue et avant
dernière revue du PEG II fixée à fin décembre 2011, toutes les perspectives
sont très bonnes. " Mais, pour aller de l'avant nous buterons sur les
mêmes exigences soulevées lors de la 4ème revue ". Pour la non publication
des contrats miniers, la RDC se voit priver de deux décaissements du FMI pour
un total d'environ 150 millions de dollars US.

 Pour
l'intérêt du pays, le gouverneur de la BCC a émis le vœu de voir les acteurs
politiques et économiques concernés prendre conscience de l'impact des
déclarations qu'ils font et des actes qu'ils posent, l'impact sur les finances
publiques et sur les facteurs de production et de l'investissement. Enfin, les
prévisions de croissance selon le FMI pour 2012( la moyenne africaine de 5,8 %
et de 6,6 % pour la RDC) pourraient être révisées à la baisse au regard de la
conjoncture mondiale défavorable.

Didier Munsala

© L’Observateur, 30.12.11

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31.12.11 L’Observateur – Bilan économique de la RDC en 2011 : Le taux de croissance économique est de 6,9 %, selon J-C Masangu


Faisant le bilan de cette année en
marge de l'échange des vœux avec le personnel de la Banque Centrale du Congo,
le gouverneur Jean-Claude Masangu s'est réjoui du fait que notre croissance
économique est restée vigoureuse, en dépit de cet environnement économique et
financier international défavorable. " Notre taux de croissance qui se
chiffrait à 7,2 % en 2010 se situe aujourd'hui à 6,9 %….notre croissance est
pour sa part restée vigoureuse. Elle le doit au dynamisme des secteurs des
mines, du commerce, de l'agriculture et des bâtiments et travaux publics
".

 En
ce qui concerne le taux d'inflation pour l'année qui s'achève, les dernières
estimations de la BCC le chiffre à 15,44 % contre 9,84 % en 2010. A ce sujet,
Jean-Claude Masangu explique qu'au premier semestre 2011 l'économie de la RDC a
subi de très fortes pressions inflationnistes causées par la flambée des prix
des produits alimentaires et pétroliers sur le marché international. Au fait,
il s'est agi ici d'une inflation importée qui a impacté le rythme de formation
des prix internes. Toutefois, il y a eu une période de désinflation durant le
second semestre, et ce suite à l'amélioration de l'offre des biens dans un
contexte d'accalmie des cours des produits de première nécessité sur le marché
mondial.

 Quant
à la monnaie nationale, son comportement aura été bon tout au long de l'année.
" La monnaie nationale est restée remarquablement stable par rapport au
dollar américain tout au long de l'année, sauf en novembre où elle a connu une
forte appréciation due à un accroissement important de l'offre des devises
induit par les opérations liées aux échéances électorales ". Pour y arriver,
la BCC aura été performante, s'est félicité le numéro 12 de la BCC. " Sur
le marché de changes, la Banque Centrale dès janvier 2011 est demeurée très
active et proactive soit en effectuant d'importantes dépenses en faveur du
Trésor directement en devises, notamment celles de la Commission Electorale
nationale Indépendante, soit en achetant ou en vendant celles-ci sur le marché
pour lisser le taux de change et reconstituer ses réserves internationales
".

Sur ce volet, l'on doit
reconnaître que de cette évolution est satisfaisante car la stabilité du taux
de change du Franc congolais rime avec la préservation du pouvoir d'achat de la
population. Et aujourd'hui les réserves internationales sont estimées à 1,25
milliard dollars US, soit 7,04 semaines d'importations des biens et services.
Dans la politique monétaire envisagée en 2012, la BCC va poursuivre une
politique prudente et proactive. Elle entend renforcer la coordination entre
les politiques monétaire et de change, le cadre de surveillance de la conjoncture
et ses capacités de collecte et d'analyse des statistiques. Les objectifs
affichés en 2012 sont : un taux d'inflation à un chiffre, un taux directeur
raisonnable, une croissance soutenue,…

4 et 5èmes revues du PEG II

Dans le chapitre de la gestion des
finances publiques, la situation se présente aussi bien. Cependant, le
gouverneur de la BCC est revenu sur l'importance de l'accession du pays au
point d'achèvement de l'initiative PPTE en juillet 2010 au regard de
l'actualité d'aujourd'hui. " En effet certains pays de la zone euro sont
présentement en difficulté à cause de leur endettement qui va au-delà des
normes généralement admises de 60 % du PIB. La RDC qui était dans ce cas de
figure avant le Point d'achèvement a pu réduire le fardeau de sa dette. Sur un
stock initial de 13,7 milliards de dollars, l'allègement obtenu s'est chiffré à
10,9 milliards. Ainsi, le stock après l'allègement n'est plus que de 2,8 de
milliards USD, soit 25 % du PIB, contre 124 % auparavant ".

Ainsi, avec un service de la dette
soutenable, le pays est en train de maintenir une gestion saine des finances
publiques. Pour l'exécution des opérations financières du secteur public, elle
pourrait se solder par un déficit de 1,7 % du PIB, un niveau inférieur à la
norme de 3,0 %. " Ceci démontre qu'il y a une gestion prudente des
finances publiques ".

 L'occasion
était aussi bonne pour parler des relations avec le FMI et de l'exécution du
Programme Economique du Gouvernement (PEG II) appuyé par cette institution de
Bretton Woods. Ainsi, il ressort que l'exécution des trois premières revues
semestrielles du PEG II ont été conclues de façon satisfaisante. Cela a donné
lieu à chaque fois à un décaissement de près de 80 millions de dollars US
d'appui à la balance de paiement.

Selon JC Masangu, ces résultats
globalement satisfaisants ont pu être atteints dans ces trois revues, sans que
les membres du conseil d'administration du FMI aient eu à se rencontrer
physiquement. Néanmoins pour la quatrième revue fixée au 30 juin 2011, il note
que bien que les paramètres soient au vert, il est exigé de la RDC, selon les
règles de jeu, de rendre publics tous les contrats miniers. " A ce jour,
c'est chose non faite ", a-t-il déploré. Pour la cinquième revue et avant
dernière revue du PEG II fixée à fin décembre 2011, toutes les perspectives
sont très bonnes. " Mais, pour aller de l'avant nous buterons sur les
mêmes exigences soulevées lors de la 4ème revue ". Pour la non publication
des contrats miniers, la RDC se voit priver de deux décaissements du FMI pour
un total d'environ 150 millions de dollars US.

 Pour
l'intérêt du pays, le gouverneur de la BCC a émis le vœu de voir les acteurs
politiques et économiques concernés prendre conscience de l'impact des
déclarations qu'ils font et des actes qu'ils posent, l'impact sur les finances
publiques et sur les facteurs de production et de l'investissement. Enfin, les
prévisions de croissance selon le FMI pour 2012( la moyenne africaine de 5,8 %
et de 6,6 % pour la RDC) pourraient être révisées à la baisse au regard de la
conjoncture mondiale défavorable.

Didier Munsala

© L’Observateur, 30.12.11

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