16.01.12 Le Potentiel – RDC – Ouganda : "Tullow Oil a déjà investi 1 milliard de dollars dans le lac Albert"
Sur le champ Jubilee, dont vous êtes lopérateur, votre production journalière est de 80 000 barils/jour contre 120 000 attendus. Pourquoi ?
Cest un problème dordre technique, temporaire, et en cours de règlement. Comme pour tous les champs, rien ne se passe parfaitement comme prévu. Nous avons lancé la production à partir dun certain nombre de puits. Il va falloir en creuser un ou deux de plus pour augmenter notre production. Mais ce quil est important de noter, cest que cela ne touche aucunement les réserves. Jajoute quil y a eu aussi pas mal de découvertes alentour, ce qui va permettre de maintenir cette production dans le futur.
Quen est-il de vos autres explorations au Ghana ?
Plus à lOuest, à Tano Deep, nous avons trouvé plusieurs champs, séparés mais situés dans la même zone, pour un total dau moins 400 millions de barils exploitables. Tano est plus sophistiqué et demande un peu plus de puits dappréciation. Dici à janvier, nous allons proposer aux autorités un plan de développement. Il faudra alors attendre encore quelques mois pour obtenir le feu vert du gouvernement.
En Ouganda, vous êtes accusé davoir corrompu des ministres (lire encadré). Quen est-il, et cela affecte-t-il votre calendrier ?
Nous serons en retard par rapport à nos prévisions de production. Chaque jour de retard est triste pour nous et pour lOuganda. Nous avons été jetés en pâture au milieu de règlements de comptes politiques. Nous pensons que le problème sera rapidement réglé, et tous les partenaires [le français Total et le chinois Cnooc, NDLR] sont prêts à travailler dès le lendemain.
Il y avait déjà eu des problèmes lors du rachat des deux blocs appartenant à Heritage. Ce nest pas bon signe pour lavenir…
Vous avez raison, mais le président nous a dit quil veut finaliser cette affaire. Il le faut. Nous avons déjà investi 1 milliard de dollars [747 millions deuros] dans le lac Albert, et tous les contrats sont prêts.
De lautre côté du lac Albert, en RDC, vous avez été évincés alors que vous aviez des contrats signés. Que sest-il passé ? Combien aviez-vous investi ?
Grâce à Dieu, notre investissement se limitait à quelques billets davion ! En fait, nous disposions dun contrat signé mais il nous manquait lordonnance présidentielle pour son entrée en vigueur. Le président, Joseph Kabila, a donc annulé les documents, quil a immédiatement refaits au nom dune autre société – inconnue dans le secteur – avec lordonnance présidentielle dans la foulée. Il est très difficile de travailler en RDC en toute transparence et proprement. Mais la logique davoir le même opérateur des deux côtés du lac Albert prendra le dessus un jour ou lautre. Jimagine que le président regrette déjà.
Quels sont vos autres projets sur le continent ?
Fin octobre, nous avons signé un nouvel accord en Mauritanie. Nous serons opérateur sur un bloc de 10 700 km2. Nous étions déjà présents dans ce pays, mais pas en tant quopérateur. Nous allons par ailleurs débuter les forages sur nos blocs entre le Kenya et lÉthiopie, une région jamais explorée. Enfin, nous poursuivons notre travail en Sierra Leone, où nous avons déjà foré et trouvé du pétrole avec [laméricain] Anadarko.
Quelles sont les réserves découvertes en Sierra Leone ?
Ce sont des champs difficiles à définir. Nous avons besoin de plus de puits dappréciation.
Une interview tirée du site de Jeune Afrique
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