06.03.12 L'Observateur – Pour sa première visite en République démocratique du Congo
Pour sa première visite en RDC en qualité de commissaire européenne en charge de la coopération internationale, aide humanitaire et protection civile, la Bulgare Kristalina Georgieva a apporté dans sa mallette quelque 59 millions d'euros pour aider des centaines de Congolais victimes de la " crise oubliée ".
En effet, la situation critique de quelque 1,7 million de déplacés intérieurs, de 426 000 réfugiés congolais dans les pays voisins, d'environ 1 million d'enfants souffrant de malnutrition est loin d'être connue par la communauté internationale. Parfois, l'attention étant focalisée ailleurs.
La commissaire Georgieva a reconnu l'ampleur de la crise humanitaire que traverse la RDC. " Des millions de personnes en RDC traversent l'une des crises les plus longues au monde. Le déplacement des populations à grande échelle constitue un problème non résolu depuis près de 20 ans ", a-t-elle reconnu, ajoutant que le pays était aux prises avec d'énormes difficultés. Voilà, a-t-elle précisé, ce qui justifie l'augmentation de l'aide de la Commission européenne en faveur de la RDC de 10 % par rapport à l'année dernière.
Avec 1,7 million de personnes déplacées à l'intérieur de la RDC et 426 000 réfugiés congolais dans les pays voisins (Tanzanie, Angola, Burundi, Rwanda, Ouganda, République centrafricaine, Congo-Brazzaville et Sud-Soudan), il y a lieu de mieux comprendre l'impact considérable du conflit. Cela peut signifier que chaque citoyen a, en moyenne, été contraint de quitter son territoire d'origine à trois reprises durant sa vie.
" Les besoins humanitaires sont énormes. Nous devons empêcher que le pays tout entier sombre dans une crise oubliée frappant 66 millions de personnes ", a averti la commissaire.
Le 8 mars avec les violées de Panzi
L'agenda de la commissaire Kristalina Georgieva prévoit quelques visites dans les provinces les plus touchées par les conflits. Il s'agit notamment du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, du reste bénéficiaires de l'aide de la Commission européenne, dont plus de 120 000 personnes ont été poussées, en un seul mois de cette année, à quitter leur terre, en raison des combats.
La chute du séjour de Kristalina Georgieva en RDC sera la visite qu'elle effectuera, lors de la Journée internationale de la femme, à l'hôpital de Panzi, à Bukavu, financé par la Commission européenne et spécialisé dans le traitement des femmes ayant subi des sévices sexuels.
" Je suis particulièrement heureuse de passer cette journée du 8 mars avec les femmes de la RDC. Leur aptitude à faire face aux conflits, à la pauvreté, au déplacement et aux sévices sexuels est une leçon de dignité humaine ", s'est-elle réjouie.
Et lorsqu'on lui a demandé ce que les pensionnaires de Panzi pouvaient attendre d'elle, la commissaire a répondu qu'elle n'y irait pas les mains bredouilles.
Elle a rencontré, par ailleurs, le lundi 5 mars, à Kinshasa, les organisations humanitaires partenaires et la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco). Elle projette de visiter prochainement Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu où la Commission européenne finance des projets.
Avant sa rencontre avec la presse organisée par Ocha (Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies), la commissaire Kristalina Georgieva a fait un déplacement au site des explosions de Mpila à Brazzaville. Elle a estimé que plusieurs centaines de personnes blessées et plusieurs centaines d'autres ayant perdu tous leurs biens à la suite de 5 séries d'explosion de la poudrière de Mpila méritent une aide et que la Commission est prête à les aider.
Kléber Kungu