14.03.12 L'Observateur – Gestion des ressources naturelles en Afrique Subsaharienne
Les experts affirment que lannée 2011 a été lune des années les plus chaudes de cinquante dernières années. « La région de Kinshasa par exemple a atteint des températures oscillant entre 38 et 40 degrés Celsius aux mois de novembre, décembre 2011 et janvier 2012, avec une rareté de pluies. Du jamais vu depuis plusieurs années », a déclaré M. Roger Seck Mbal de lInstitut congolais détudes stratégiques et environnementales » à Brazzaville. Selon lui, ce pic de chaleur pourrait avoir des conséquences catastrophiques sur lagriculture. « Lon va certainement enregistrer de mauvaises récoltes cette année dans les provinces à vocation agricole comme le Bas-Congo, le Bandundu ainsi quen Angola », a-t-il souligné.
Ils indiquent aussi que dans une bonne partie de lAfrique australe, lon assiste au phénomène de desséchement des rivières et cours deau et des lacs. Le niveau des fleuves Zambèze, Limpopo, Xangongo, Kasaï, ont sensiblement baissé ces dernières années. « En Afrique australe, beaucoup de cours deau sont asséchés par manque de pluie », a-t-il fait savoir. Selon les experts, la façon la plus efficace de combattre le phénomène du changement climatique cest de lutter contre la déforestation.
Un froid sibérien
Les climatologues affirment aussi que le réchauffement climatique est aussi une des causes de la vague de froid sibérien qui touche actuellement lAfrique du Nord (LAlgérie, le Maroc, la Libye) , Un vague de froid déjà fait plusieurs centaines de victimes, notamment en Pologne, en Roumanie, en Italie, en Russie. La fonte de glaces aux pôles nord et sud saccélére à un rythme tel quel le niveau des eaux des océans et mers risquent de menacer des pays situés en dessous de ce niveau comme les Pays-Bas, les îles Bahamas, les îles Salomon, les îles Maldives… LAfrique elle aussi nest pas à labri de cette calamité naturelle provoquée par lactivité humaine.
Au cours de leurs récentes réunions, les dirigeants de la sous région dAfrique Centrale et de la SADC ont décidé de faire de la lutte contre les changements climatiques et la destruction des forêts du Bassin du Congo leur cheval de bataille. Un véritable défi à relever compte tenu dimportants moyens quil faut mobiliser pour réussir cette entreprise. La sécheresse entraine la rareté en eau. *selon des experts réunis en France ; plus de 16O millions de personnes risquent de mourir dans le monde par manque deau potable dici à 2050.
Sécheresse dans le Bas-Congo
Dans la province du Bas-Congo, particulièrement dans la région de Matadi et ses environs, les habitants sinquiètent de labsence prolongée de pluie et de la forte chaleur qui envahit la ville et qui rende latmosphère infernale. Le lundi 20 février 2012, le président de la Ligue contre la destruction de lenvironnement et la culture (Lidec), M. Noé Kikwata Santeme, a justifié le manque de pluies depuis trois mois à Matadi et ses environs par la coupe anarchique des arbres dans la province du Bas-Congo. M. Noé Kikwata a déploré le fait que les gens détruisent la forêt et abattent les arbres sans tenir compte des normes environnementales.
Selon le président de la Lidec, les conséquences de cette situation sont visibles dans la production agricole et craint quelle ne puisse empirer dans les jours à venir. «Les légumes sont devenues rares. Les feuilles de manioc sont devenues rares. Les grosses bananes, vous ne les trouvez plus. Les conséquences sont visibles. La poussière. Les enfants souffrent de la toux dans chaque maison. La Lidec travaille déjà pour la sensibilisation. Que la population prenne conscience et quelle change de comportement par rapport à la coupe des arbres», a conclu Noé Kikwata Santeme.
« La population doit absolument respecter les normes légales dabattage dun arbre. Cest à ce seul prix que nous pouvons lutter contre la déforestation et le réchauffement climatique observé actuellement » dixit le président de la Lidec.
«La population doit comprendre que larbre nest doit pas être coupé nimporte comment et lorsquon le coupe, il faut penser à son remplacement».La Lidec propose aux autorités provinciales et aux organismes de la protection denvironnement de sinvestir dans la politique de reboisement.
Luc-Roger Mbala Bemba