22.03.12 Le Potentiel – Le FMI propose à Kinshasa un nouveau mode de gestion des ressources naturelles

Des pays de l’Afrique subsaharienne se sont donné rendez-vous les 21 et 22 mars à Kinshasa pour explorer, à côté du FMI, de nouvelles pistes pour une gestion rationnelle de leurs ressources naturelles.

Après plusieurs tentatives -souvent infructueuses – mises en œuvre aussi bien en Afrique qu’en RDC pour permettre aux Africains de jouir de leurs ressources naturelles, le FMI pense qu’il est temps d’explorer d’autres pistes. C’est autour de ce thème que se tient les 21 et 22 mars à Kinshasa une conférence internationale sur la gestion des ressources naturelles en Afrique subsaharienne. Conférence pour laquelle le FMI a mobilisé ce qu’il compte d’experts en la matière.

Dans son mot prononcé mercredi au Grand Hôtel Kinshasa, Antoinette Sayeh, directrice du département Afrique du FMI, a clairement présenté les attentes de son organisation. Elle a dit espérer que les conclusions de cette conférence aideront les pays de l’Afrique subsaharienne à «mobiliser de nouvelles recettes pour développer leur économie et consolider, puis amplifier l’amélioration des niveaux de vie en cours depuis une dizaine d’années».

Ainsi, à l’issue de ces deux jours d’échanges, le FMI pense amener les Africains à adopter un nouveau mode de gestion des ressources naturelles. Si les obstacles à surmonter sont «colossaux», pour faire en sorte que les richesses naturelles contribuent de façon soutenue et sans exclusion à la croissance et à l’amélioration des niveaux de vie pour tous, Antoinette Sayeh a appelé à la «responsabilité» de tous en mettant en commun leur savoir pour «faire en sorte que l’exploitation de ces richesses naturelles considérables aboutisse à un plus grand bien-être économique».

LE POINT DE VUE DE LA RDC

Hôte de la conférence, Matata Ponyo Mapom, ministre des Finances, a clairement exprimé les attentes de la RDC. Selon lui, «la RDC entend tirer profit des recommandations qui sortiront de ce forum à l'effet de libérer les forces de la croissance, réaliser notre rêve d'un taux de croissance à deux chiffres et concrétiser l'engagement pris par le président de la République, de faire accéder la RDC au club des pays émergents dans un horizon très rapproché».

Même si le gouvernement congolais n’a cessé de multiplier des efforts pour plus de transparence dans la gestion des ressources naturelles, la contribution du secteur extractif à la richesse nationale, reconnaît-il, «n'est pas encore à la hauteur du potentiel du pays. Des goulots d'étranglement demeurent». C’est à quoi, rassure-t-il, s'attelle avec «détermination» le gouvernement.

Par contre, le chemin à parcourir est encore long pour que le peuple congolais jouisse réellement d’immenses ressources naturelles du pays. Aussi, a-t-il salué non seulement l’initiative du FMI, mais surtout le choix porté sur la RDC pour «débattre d’un sujet d’importance capitale pour nos économies».

A l’exemple des pays du Sud-est asiatique, de certains pays africains et de l’Amérique Latine qui ont réussi, par une «utilisation judicieuse» des ressources naturelles, réalisé des prouesses sur le plan économique, Matata Ponyo Mapon croit que la clé de voûte de cette success story réside dans la trilogie «leadership – bonnes politiques – bonne gouvernance».

Suivant cette logique, il pense que la conférence internationale de Kinshasa «offre une occasion propice pour mener des réflexions approfondies sur la manière d'enraciner, dans la majorité de nos pays, les bonnes pratiques qui ont permis aux autres nations de tirer largement partie de leurs ressources naturelles afin de construire le développement économique et social de leurs peuples».

AMELIORER LA GOUVERNANCE SUR LA GESTION DES RESSOURCES NATURELLES

Profitant de la tribune, Matata Ponyo a succinctement brossé la cartographie de la RDC en termes de potentialités en ressources naturelles aussi bien minières, d’hydrocarbures, forestières, agricoles, halieutiques qu’hydriques.

Mais, comme d’autres pays africains, s’est plaint le ministre, la RDC n’est pas encore parvenue à convertir ses énormes potentialités en richesses au profit du bien-être de ses habitants. La contribution des secteurs de ressources naturelles à l’économie et aux recettes publiques demeure relativement «faible». Le secteur minier, par exemple, contribue à ce jour pour moins de 30% au PIB et représente en moyenne 10% des recettes publiques. La situation, dans les deux autres, secteurs n'est pas aussi brillante. Avec une production moyenne respective de 25.000 barils/jour et 300 000 m3 de bois par an, la contribution aux recettes publiques n'est pas non plus significative.

C’est donc conscient de la situation, et sous le leadership du président de la République, s’est-il défendu, que le gouvernement s’est lancé dans une série de réformes pour «l'amélioration de la gouvernance sur la gestion des ressources naturelles ».

Pour le ministre des Finances, en RDC, il y a une dynamique interne qui est bien en place pour une gestion rationnelle des ressources naturelles. De cet avis, la conférence de Kinshasa, pense-t-il, devait davantage aider la RDC à raffiner sa stratégie pour que ses ressources naturelles soient réellement mises au service de son développement et du bien-être de son peuple.

Par Faustin Kuediasala

© Le Potentiel 2005

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22.03.12 Le Potentiel – Le FMI propose à Kinshasa un nouveau mode de gestion des ressources naturelles

Après plusieurs tentatives -souvent infructueuses – mises en œuvre aussi bien en Afrique qu’en RDC pour permettre aux Africains de jouir de leurs ressources naturelles, le FMI pense qu’il est temps d’explorer d’autres pistes. C’est autour de ce thème que se tient les 21 et 22 mars à Kinshasa une conférence internationale sur la gestion des ressources naturelles en Afrique subsaharienne. Conférence pour laquelle le FMI a mobilisé ce qu’il compte d’experts en la matière.

Dans son mot prononcé mercredi au Grand Hôtel Kinshasa, Antoinette Sayeh, directrice du département Afrique du FMI, a clairement présenté les attentes de son organisation. Elle a dit espérer que les conclusions de cette conférence aideront les pays de l’Afrique subsaharienne à «mobiliser de nouvelles recettes pour développer leur économie et consolider, puis amplifier l’amélioration des niveaux de vie en cours depuis une dizaine d’années».

Ainsi, à l’issue de ces deux jours d’échanges, le FMI pense amener les Africains à adopter un nouveau mode de gestion des ressources naturelles. Si les obstacles à surmonter sont «colossaux», pour faire en sorte que les richesses naturelles contribuent de façon soutenue et sans exclusion à la croissance et à l’amélioration des niveaux de vie pour tous, Antoinette Sayeh a appelé à la «responsabilité» de tous en mettant en commun leur savoir pour «faire en sorte que l’exploitation de ces richesses naturelles considérables aboutisse à un plus grand bien-être économique».

LE POINT DE VUE DE LA RDC

Hôte de la conférence, Matata Ponyo Mapom, ministre des Finances, a clairement exprimé les attentes de la RDC. Selon lui, «la RDC entend tirer profit des recommandations qui sortiront de ce forum à l'effet de libérer les forces de la croissance, réaliser notre rêve d'un taux de croissance à deux chiffres et concrétiser l'engagement pris par le président de la République, de faire accéder la RDC au club des pays émergents dans un horizon très rapproché».

Même si le gouvernement congolais n’a cessé de multiplier des efforts pour plus de transparence dans la gestion des ressources naturelles, la contribution du secteur extractif à la richesse nationale, reconnaît-il, «n'est pas encore à la hauteur du potentiel du pays. Des goulots d'étranglement demeurent». C’est à quoi, rassure-t-il, s'attelle avec «détermination» le gouvernement.

Par contre, le chemin à parcourir est encore long pour que le peuple congolais jouisse réellement d’immenses ressources naturelles du pays. Aussi, a-t-il salué non seulement l’initiative du FMI, mais surtout le choix porté sur la RDC pour «débattre d’un sujet d’importance capitale pour nos économies».

A l’exemple des pays du Sud-est asiatique, de certains pays africains et de l’Amérique Latine qui ont réussi, par une «utilisation judicieuse» des ressources naturelles, réalisé des prouesses sur le plan économique, Matata Ponyo Mapon croit que la clé de voûte de cette success story réside dans la trilogie «leadership – bonnes politiques – bonne gouvernance».

Suivant cette logique, il pense que la conférence internationale de Kinshasa «offre une occasion propice pour mener des réflexions approfondies sur la manière d'enraciner, dans la majorité de nos pays, les bonnes pratiques qui ont permis aux autres nations de tirer largement partie de leurs ressources naturelles afin de construire le développement économique et social de leurs peuples».

AMELIORER LA GOUVERNANCE SUR LA GESTION DES RESSOURCES NATURELLES

Profitant de la tribune, Matata Ponyo a succinctement brossé la cartographie de la RDC en termes de potentialités en ressources naturelles aussi bien minières, d’hydrocarbures, forestières, agricoles, halieutiques qu’hydriques.

Mais, comme d’autres pays africains, s’est plaint le ministre, la RDC n’est pas encore parvenue à convertir ses énormes potentialités en richesses au profit du bien-être de ses habitants. La contribution des secteurs de ressources naturelles à l’économie et aux recettes publiques demeure relativement «faible». Le secteur minier, par exemple, contribue à ce jour pour moins de 30% au PIB et représente en moyenne 10% des recettes publiques. La situation, dans les deux autres, secteurs n'est pas aussi brillante. Avec une production moyenne respective de 25.000 barils/jour et 300 000 m3 de bois par an, la contribution aux recettes publiques n'est pas non plus significative.

C’est donc conscient de la situation, et sous le leadership du président de la République, s’est-il défendu, que le gouvernement s’est lancé dans une série de réformes pour «l'amélioration de la gouvernance sur la gestion des ressources naturelles ».

Pour le ministre des Finances, en RDC, il y a une dynamique interne qui est bien en place pour une gestion rationnelle des ressources naturelles. De cet avis, la conférence de Kinshasa, pense-t-il, devait davantage aider la RDC à raffiner sa stratégie pour que ses ressources naturelles soient réellement mises au service de son développement et du bien-être de son peuple.

Par Faustin Kuediasala

© Le Potentiel 2005

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