06.04.12 L'Observateur – Commerce international en RDC : Le Projet du Transport Multimodal a vocation à simplifier les procédures
Il a été procédé déjà au recrutement de la firme Carana Corporation chargée de mener cette étude. La cellule du PTM à Kinshasa dirigée par le Coordonnateur Lazare Dakahudyno et la cellule du PTM de Lubumbashi pilotée par le Coordinateur de l'Unité du Projet, Michel Mulongo, devront apporter leur appui logistique à l'équipe Carana pour l'organisation des enquêtes sur le terrain.
Pour la mise en œuvre des accords de commerce international et à la lumière de l'étude en cours sur la facilitation du commerce international, le PTM soutiendra, à juste titre, la conception d'une stratégie de simplification des procédures du commerce international et la rédaction d'un plan d'action.
A terme, le commerce international de la RDC se portera mieux, par ricochet l'économie nationale en tirera des dividendes.
Dans le plan d'action envisagé, il y aura des éléments pertinents sur les investissements en matériels, équipements et infrastructures de base destinés à faciliter les flux de biens le long des principaux corridors de transport pour le commerce international en RDC. Il s'agit d'une action importante car l'amélioration du commerce International contribue à la facilitation du commerce, de la circulation des personnes et des marchandises ainsi qu'à la sécurisation sous le régime de transit du point de départ au point d'arrivée.
6ème Forum de l'ACTT-CN à Kinshasa le 3 avril
Dans tous les regroupements régionaux africains (SADC, COMESA, CEEAC, CEDEAO,…), il est souligné que l'amélioration des conditions de circulation au niveau de tous les Corridors est un préalable pour l'interconnexion de l'Afrique et le développement de ses populations. C'est le moyen par lequel les communautés économiques régionales peuvent rapprocher leurs populations respectives et promouvoir la gestion de la chaîne logistique internationale en vue de garantir la sécurité, le bien-être et le développement de tous. A ce propos, le ministre de Transports et Voies de Communication, Joseph-Martin Kitumba, l'a rappelé lors du 6ème Forum consultatif des parties prenantes de l'Autorité de coordination du transport de transit du Corridor Nord (ACTT-CN), qui s'est tenu le 03 avril à Kinshasa. " En ce moment de mondialisation croissante, le monde des affaires a besoin de voir ses capacités renforcées en matière de la maîtrise des pratiques commerciales internationales ".
La question du commerce Internationale entre les Etats des différents Corridors exige sans doute la concertation permanente des parties prenantes de la chaîne logistique de transport dans le cadre du partenariat entre les secteurs public et privé. C'est ce qui justifie la concertation tenue à Lubumbashi entre le chef du Projet PTM, Jean Charles CROCHET et différents partenaires principaux et clients de la Société Nationale des Chemins de fer du Congo (SNCC) à Lubumbashi lors de la 4ème mission de supervision du PTM du 12 au 14 mars dans la province du Katanga.
Pour revenir au Forum International Consultatif des Parties prenantes de l'ACTT-CN à Kinshasa, il était focalisé sur deux thèmes d'actualité et innovateurs à savoir. Les participants ont cogité sur les termes du commerce international (Incoterms) et la mise en œuvre des pratiques novatrices d'utilisation de NTIC dans les procédures de facilitation notamment le système électrique de guichet unique à la fois pour le paiement et les opérations. Des représentants des institutions gouvernementales, des organisations internationales ainsi que des partenaires au développement ont pris part à ce 6ème Forum International consultatif des Parties Prenantes, huit mois après le Forum organisé en Ouganda le 29 juillet 2011.
Pour mémoire, lors de la cinquième réunion à Kampala, le Forum des Parties Prenantes s'était fixé comme objectif l'amorce des concertations entre les opérateurs économiques et les institutions gouvernementales en vue d'une amélioration du flux du trafic et du commerce au niveau du Corridor Nord. A ce stade, il apparait que la République Démocratique du Congo attache une importance à la facilitation de la circulation des personnes, des biens et des véhicules le long du Corridor Nord et à la promotion du commerce entre les Etats membres. C'est aussi le leitmotiv de l'Autorité de Coordination du Transport de Transit. Pour les flux du trafic, il faut rappeler que, selon une étude des coûts de transport menée par le Secrétariat exécutif de l'ACTT, la route du Corridor Nord est classée parmi les plus chères en Afrique dans le cadre des affaires, avec plus de 40 % du coût du commerce dus aux barrières non-tarifaires.
A en croire le directeur général des Douanes et Accises Congolais, Déo Rugwiza, l'amélioration des conditions de circulation au niveau de tous les corridors est un préalable pour l'interconnexion de l'Afrique et le développement de ses populations. C'est le moyen par lequel les communautés économiques régionales peuvent rapprocher leurs populations respectives et promouvoir la gestion de la chaîne logistique internationale en vue de garantir la sécurité, le bien-être et le développement.
Des actions au niveau national et régional
En ce qui concerne la RDC, des efforts ont été fournis sur le plan douanier afin de participer au processus d'amélioration de la gestion de la circulation des marchandises et des personnes. Quelques actions pertinentes ont été posées au niveau national et au niveau régional avec les Etats membres du Corridor Nord, comme l'a relevé le directeur général de la Douane congolaise, dans son adresse pendant le forum. Il s'agit notamment, du lancement du processus d'informatisation des bureaux qui partagent la frontière avec le Rwanda, le Burundi et l'Ouganda dans la perspective d'une gestion concertée et coordonnée des cargaisons en transit ; de la mise en œuvre des Guichets uniques dans les bureaux de Goma, Bunagana, Ishasha, Beni, Butembo et Kasindi, conformément au programme de réformes et modernisation ; de la connexion envisagée au système RADDEX .
Mais aussi de la conclusion des Accords d'assistance mutuelle administrative avec les administrations douanières du Kenya, du Rwanda et du Burundi, dans le but de renforcer la coopération douanière à travers un cadre formel d'échange des renseignements et d'informations sur les marchandises en transit; du début des négociations avec le Rwanda Revenue Authority aux fins d'implantation des bureaux douaniers à contrôles juxtaposés entre les deux pays . Sans oublier la mise en œuvre du régime économique agréé dans le cadre de la facilitation et de la simplification des procédures ; du renforcement de la coopération avec les Etats membres du Corridor Nord par l'entremise de la représentation de la DGDA à Mombasa au Kenya.
A propos de la structure l'ACTT-CN, elle a été créée en 1985 par les gouvernements du Burundi, du Kenya, de l'Ouganda et de Rwanda auxquels s'est joint celui de la RDC, en 1987. Les pays membres se sont accordés pour faciliter le transport de transit et développer les infrastructures communes de transport afin de rendre leurs économies compétitives sur le marché international. Par l'expression Corridor de transport, il faut entendre par nature une structure multimodale, fournissant une connexion économiquement efficiente entre des centres d'activités économiques définies habituellement entre une ou plusieurs zones enclavées d'un ou de plusieurs pays à un pays voisin ayant un accès maritime.
Par exemple, le Corridor Nord est une voie multimodale qui relie le port de Mombasa aux pays de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique Centrale dépourvus de littoral à savoir : l'Ouganda, le Rwanda, le Burundi et la République Démocratique du Congo. Il relie également le port de Mombasa au Soudan du Sud, à l'Ethiopie et au Nord de la Tanzanie. Il comprend un réseau routier qui va de Mombasa à Kampala en Ouganda, Kigali au Rwanda, Bujumbura au Burundi ainsi qu'à Goma et Kisangani en République Démocratique du Congo.
A cela, il faut ajouter un réseau ferroviaire qui va de Mombasa à Kampala, un oléoduc de Mombasa à Nairobi et un système des voies navigables intérieures sur le lac Victoria. Par contre, le Corridor Sud relie la RDC à la Zambie et l'Angola ; et le Corridor ouest qui est composé notamment du Congo-Brazzaville et de l'Angola. Avec un territoire semi enclavé, la RDC a un intérêt à s'impliquer dans les organisations chargées de faciliter le transport et le transit des marchandises.
Didier Munsala Buakasa