21.05.12 Le Potentiel – Corée du Sud : la KOICA fortement impliquée dans le développement de la RDC

La Corée du Sud semble prendre faits et causes en faveur du développement de la République démocratique du Congo. A preuve, les actions de développement que déploie sur le terrain son agence de coopération internationale à travers l’interview que la représentante résidente de la KOICA au bureau de Kinshasa a accordée vendredi à la presse.

Mme Eunju CHA, représentante résidente de l’Agence coréenne de coopération internationale (KOICA) au bureau de Kinshasa a accordé vendredi une interview à la presse au cours de laquelle elle a d’abord tracé brièvement l’historique de l’agence avant de plancher sur les activités de développement que mène son organisme en République démocratique du Congo.

«KOICA (Korea International Cooperation Agency, en français Agence Coréenne de Coopération Internationale) est l’agence d’aide étrangère au développement du gouvernement Coréen», devait-elle indiquer.

La KOICA a été créée en 1991, lorsque la Corée est passée avec succès d’un pays en développement avec un PNB de 67 USD par habitant en 1961 à une économie émergence en Asie.

Elle a noté que depuis la création de KOICA, l’aide coréenne à l’étranger n’a cessé d’augmenter. Ainsi, depuis 2010, la Corée a financé plus de 1 milliard USD par an dans le cadre de l’assistance étrangère et est devenue pays membre du Comité d’aide au développement de l’OCDE.

Partant, la KOICA a sept priorités sectorielles, l’éducation, la santé, la gouvernance, l’agriculture et le développement rural, l’industrie, le changement climatique et les questions transversales telles que le genre.

LES ACTIVITES DE LA KOICA EN RDC

Avant de parler des activités de son agence en RDC, Mme CHA a souligné que la KOICA a intensifié ses programmes en Afrique de façon drastique et s’engage à multiplier par deux du budget de l’APD (Aide publique au développement) pour les partenaires africains à partir de 2008 à 2012.

A cet égard, le bureau de KOICA en RDC a été installé en 2009 à Kinshasa. Et en 2010, le gouvernement coréen a choisi la RDC comme un des pays partenaires prioritaires et actuellement, KOICA essaie d’établir la stratégie de partenariat pays (CPS) entre 2012 et 2015 pour accroître l’efficacité du programme de développement pour la RDC.

C’est dans ce cadre qu’une délégation du gouvernement Coréen et le ministère de la Coopération internationale et Régionale ont tenu des séances de travail en avril 2012 à Kinshasa pour finaliser la CPS.

LES SECTEURS PRIORITAIRES DE LA KOICA EN RDC

Il s’agit des secteurs : santé publique, eau potable et agriculture ainsi que le développement rural, en respectant les besoins pour le développement de la RDC, en soutenant les secteurs dont la Corée dispose d’une bonne expérience.

LES PROJETS DE KOICA EN 2011

La KOICA a lancé le projet «Développement Rural intégré à Tshwenge (interland de Kinshasa)» (2010-2013 pour 9.1 millions USD).

Pour la petite histoire, Tshwenge est une cité (interland) qui s’étend sur les communes de N’Sele et de Masina avec environ 100 000 habitants. Cette zone a des conditions favorables pour l’agriculture, mais à cause des inondations pendant la saison des pluies, les terres agricoles ne peuvent être pleinement utilisées par les agriculteurs.

C’est ainsi que la KOICA a lancé un projet de développement rural intégré dans la zone de Tshwenge en partenariat le ministère de l’Agriculture et du développement rural.

Selon Mme CHA, le projet comprend la construction d’un système d’irrigation et de la digue ainsi que la formation des agriculteurs.

Mais déjà, la KOICA avait mis en route le projet dit «Lutte contre le paludisme (1ère phase : 2008-2010)» pour un montant de 2.0 millions USD.

KOICA a commencé à appuyer des projets contre le paludisme dans deux zones de santé : Mosango et Yasa Bonga depuis 2008 avec le ministère de la Santé publique et le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP).

Le mobile est que dans ces deux zones, devait indiquer Mme CHA, plus de la moitié des patients allaient voir un médecin à cause du paludisme. KOICA a donc distribué des moustiquaires imprégnées d’insecticide, les tests de diagnostic rapide contre le paludisme, les médicaments et a organisé des programmes de formation pour médecins et infirmiers. Ce projet sera élargi dans 5 zones de santé dans le Bandundu à partir de 2012, ajoutera-t-elle.

Un autre projet a consisté en la «Consultation pour l’établissement d’un plan stratégique national de développement pour la RDC» (2011) pour un coût de 2.2 Millions USD.

En effet, la Corée, en tant que pays ayant réalisé un succès spectaculaire de développement socio-économique, est disposée à partager l’expérience avec les pays partenaires.

Pour établir un plan stratégique national de développement de la RDC, la KOICA a fait venir à Kinshasa des experts coréens qui ont participé activement dans les différents secteurs aux cours du développement de la Corée dans les années 1960 et 1970.

Ces experts ont eu à travailler avec les experts congolais. Avec ce projet, les experts de deux pays ont élaboré des plans stratégiques pour les secteurs suivants : Finance, Fiscalité, Investissement direct étranger (IDE) Ressources humaines et naturelles, Agriculture et Nouvelle technologie.

Les résultats du plan de consultation et le projet stratégique ont été présenté au président Joseph Kabila en 2012 et sera largement diffusé en 2012, selon Mme CHA.

Un autre projet, devait-elle poursuivre, a trait à l’«Etablissement de Réseau de Communication» ((2007-2010) pour un coût de 6.6 millions USD, en vue d’augmenter l’efficacité du travail du gouvernement de la RDC.

La KOICA a donc soutenu ce projet d’établissement de réseau de communication intranet pour plus de dix ministères, y compris la présidence de la République et la Primature. Il s’agit des ministères des Affaires étrangères, de la Fonction publique, de la Justice, du Plan, des Finances, du Budget, des Infrastructures et Travaux publics, des PTT, des Mines qui sont interconnectés et peuvent échanger des informations par intranet.

Ce projet s’est effectué en trois phases comprenant le don en matériels informatiques, la mise en place des numéros de téléphone et de réseau intranet ainsi que des formations pour des cadres des ministères.

La 1ère phase (2007-20087) a coûté 1,6 million USD, la seconde (2008-2009) a coûté 2,5 millions USD et la 3ème phase (2009-2010) a nécessité 2,5 millions USD.

PERSPECTIVES D’AVENIER

A la question sur les perspectives d’avenir, Mme Eunju CHA a révélé que de nouveaux projets sont prévus et seront réalisés entre 2012 et 2013.

Pour cette période, la KOICA cible quatre secteurs : la Santé publique, l’Agriculture et Développement rural, l’eau potable et la Construction d’un nouveau musée national à Kinshasa.

En ce qui concerne la Santé publique, il est question de la 2ème phase de la lutte contre le paludisme dans 5 zones de santé au Bandundu (2012-2014) pour un montant de 4,4 millions USD, ainsi que du développement des capacités pour la santé maternelle de Kenge toujours au Bandundu (2013-2015)) qui devra coûter 6 millions USD et dont on est en train d’étudier la faisabilité.

Le deuxième projet relatif à l’agriculture et développement rural consiste à réaliser un Développement rural intégré à Kintshini, au Plateau des Bateke, entre 2013 et 2015 pour un montant de 3 millions USD et dont on est en train d’étudier la faisabilité.

Quant au troisième projet touchant le secteur de l’eau potable, il consiste, d’une part, en appui en eau potable à Idiofa, au Bandundu (2012-2014) pour un montant de 4 millions USD et, d’autre part, à l’octroi d’un prêt pour les forages d’eau potable à Lemba Imbu à Kinshasa pour un montant de 68 millions USD, Fonds qui sera accordé par une autre structure coréenne, à savoir le fonds de la coopération pour le développement économique.

Enfin, il y a la construction d’un nouveau musée national à Kinshasa (2012-2014) pour un montant de 10 millions USD.

FORMATION EN COREE

La KOICA n’intervient pas seulement sur place en RDC. Selon la représentante, il y a également le programme de formation de la Corée pour les stagiaires étrangers qui s’efforce de partager les expériences et les technologies que la Corée a accumulées dans le processus de son développement socioéconomique, afin d’aider un renforcement des capacités et institutionnel des pays en développement. Dans ce cadre, la KOICA invite chaque année environ 50 fonctionnaires congolais en Corée pour une formation.

Cette formation, devait-elle préciser, se fait à trois niveaux. Il y a d’abord la formation générale qui consiste en une formation dans divers domaines en faveur des fonctionnaires de différents pays partenaires. Vient ensuite la formation-pays.

Ici il s’agit de formation organisée en faveur d’un pays uniquement. Dans ce cadre, la Corée a accueilli des fonctionnaires de la RDC pour l’agriculture (2011), la santé publique (2011), pour la gestion des élections en faveur de la CENI (2012), et enfin, pour l’administration de la taxe (2012).

Le troisième volet de formation consiste en l’octroi des bourses d’études pour la maîtrise en faveur des jeunes Congolais qui veulent étudier dans les universités coréennes.

COLLABORATION AVEC D’AUTRES ACTEURS

En outre, la KOICA prend en charge les activités d’aide à l’étranger des ONG coréennes pour éliminer la pauvreté et promouvoir le bien-être des pays en développement.

Le partenariat avec les ONG, selon Mme la représentante résidente, consiste à utiliser les expériences des ONG et leur force comparative, afin de compléter l’aide publique et de contribuer à satisfaire les besoins fondamentaux des populations locales et dans la réalisation des OMD.

Jusqu’à présent, la KOICA a appuyé trois projets en RDC, à savoir la lutte contre le paludisme et le Sida à Kisangani avec KVO (2010-2012), la réhabilitation de l’école St Paul de Barumbu à Kinshasa avec World Vision (2010—2012) et le développement rural à Kasangulu (Bas-Kongo) avec Saemaeul Undong (2008).

Elle participe aussi à la réalisation des projets multilatéraux. A ce titre, la KOICA a participé aux immunisations (vaccinations) de routine avec l’UNICEF (2010-2011) et au relèvement communautaire (encadrement) au Nord-Kivu avec le PNUD pour les déplacés de guerre.

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