29.05.12 L'Observateur – Le Projet d'appui au redressement du secteur santé tire vers sa fin
En principe, ce financement très attendu va servir à poursuivre la consolidation de la phase 1 du PARSS et le développement dans certains secteurs, entre autres, le renforcement des activités du planning familial, le renforcement de la prise en charge pour le VIH/sida, le renforcement du système d'approvisionnement en médicaments essentiels et génériques dans les zones de santé,…
Il va ainsi contribuer à l'objectif du projet qui est de s'assurer que la population des zones de santé ciblées a accès à un ensemble de services de santé essentiels de qualité et utilise effectivement ces services. A travers cet objectif, le gouvernement et la Banque mondiale veulent lutter contre la pauvreté. Dans les estimations, la population cible du projet est évaluée à 10 millions de personnes à travers les cinq provinces ci-après : Bandundu, Equateur, Katanga, Kinshasa et Maniema.
Ainsi, le coordonnateur du PARSS souhaite que le projet soit de nouveau financé avec ce financement additionnel. Et ce parce qu'il faut un plaidoyer d'abord au niveau des bénéficiaires qui ont apprécié le travail abattu par le projet. Il est souhaité que la Banque mondiale puisse l'entendre de cette oreille. A en croire Jacques Wangata, si cela n'est pas fait comme souhaité, tout ce qui est acquis du projet reste encore fragile et risque de ne pas être pérennisé. La consolidation des acquis est une exigence souvent soulevée lors de revues de portefeuille des projets de la Banque mondiale.
Cette problématique est encore d'actualité en ce qui concerne le PARSS dont la date de clôture était fixée d'abord au 30 juin 2011. Selon les dernières données recueillies, la clôture du projet va devoir intervenir fin décembre 2012, si un nouveau financement additionnel n'est pas accordé. Interrogé par notre journal sur l'impact du projet sur l'amélioration des conditions de vie des populations, Dr Jacques Wangata a été rassurant. " D'abord, il y a la baisse des coûts des soins de santé. Toutes les rubriques pour le paludisme ont connu une amélioration : la disponibilité des soins de qualité et la moustiquaire imprégnée d'insecticide pour la prévention de la malaria.
En ce qui concerne les transfusions sanguines, elles sont gratuites alors que c'était payant à une époque. L'on voit maintenant qu'il y a une réduction de la mortalité et morbidité liées aux maladies grâce à l''intervention du PARSS. La population est prête maintenant pour contribuer au développement ". Sous financement, le Parss ne peut avancer Par rapport aux coûts de la malaria chez nous, le coordonnateur du PARSS nous donne quelques chiffres assez évocateurs. " Rien que dans la province de l'Equateur l'on peut enregistrer près de 150 000 décès d'enfants de moins de cinq ans chaque année.
Ca veut dire qu'on a pratiquement la moitié d'une commune comme Matete qui disparaît chaque année à cause du paludisme. Mais grâce à l'intervention du PARSS, l'on a réduit cette mortalité. Deuxièmement ; chaque fois qu'il y a un cas de paludisme le ménage touché dépense entre 10 à 20 dollars pour un épisode. Si les ménages sont déjà pauvres et on leur demande de consacrer encore le peu des ressources disponibles à soigner des cas de fièvre ; c'est un poids énorme en termes économiques. Et puis, il y a des conséquences indirects liées à l'absentéisme, les enfants malades ne vont pas à l'école, les parents ne travaillent pas.
Ce sont des facteurs qui aggravent la pauvreté ". Dans l'exécution de ce projet, il y a eu certes des difficultés et des défis à relever. " Il y a essentiellement le problème de financement qu'il faudrait avoir. Parce que sans financement, le projet ne sait pas avancer. Le reste, ce sont des questions stratégiques. Nous pensons y réfléchir pour des solutions ensemble avec les autres partenaires du ministère de la santé publique ", a déclaré Jacques Wangata. Mais pourquoi ce financement tarde à venir ?
Selon les informations en possession du coordonnateur, la Banque mondiale est déterminé à pouvoir mobiliser ce financement en faveur de la population congolaise. Il est possible que cela se dénoue dans les jours à venir. En principe, il existe des échanges encourageants entre le ministère des Finances et la Banque mondiale à ce sujet. " Une fois que cela est réglé au niveau macro, nous allons nous inscrire dans cet agenda ", a fait savoir docteur Jacques Wangata. A propos des moyens mis à la disposition des structures médicales pour la mobilité des services (véhicules 4×4, motos, hors bord,…), il va falloir veiller à l'entretien de ces équipements pour inscrire l'action amorcée dans la durée.
" Il y a un programme qui est prévu. Pour la maintenance, cette question est prise en charge par le projet. Et après le projet, l'on va remettre tous ces équipements et matériels roulants au gouvernement. Il va revenir au gouvernement de mettre en place un plan de maintenance. Nous travaillons là-dessous. Et l'on pense que la relève pour l'entretien de ces matériels roulants devra se faire rapidement avec l'assistance du gouvernement au niveau central et provincial ". Un projet de 4 composantes Lors des évaluations déjà faites sur le PARSS, il est apparu que le projet a contribué à l'amélioration de la qualité des soins, l'augmentation des couvertures vaccinales et l'utilisation des services, la baisse des coûts soins pour les ménages, des progrès dans l'accès aux intrants de lutte contre le paludisme, l'appui institutionnel à l'administration sanitaire,…
La première composante du PARSS porte sur l'augmentation de l 'accessibilité et l'utilisation d'un ensemble des services de santé efficace par la population dans les districts et les zones de santé ciblés. Il s'est agi des services de santé infantile de prévention comme les vaccinations, les consultations préscolaires, la promotion de l'allaitement exclusif au sein jusqu'à six mois. Mais aussi des services de santé maternelle et néonatale comme les consultations prénatales, l'accouchement, les consultations postnatales, la planification familiale,…Au niveau de cette composante, il é été salué la motivation du personnel grâce au paiement d'une prime liée à la performance. Dans l'administration sanitaire, environ 5000 personnes ont dû en bénéficier chaque mois.
Parmi ces fonctionnaires, 30 % ont reçu un bonus des performances pour avoir été les meilleurs en 2009. Dans le même registre de motivation, des cadres de l'administration ont reçu une gratification représentant le treizième mois de primes inclus dans la rémunération. C'est une première depuis plus de vingt ans…. Dans la composante deux du projet, c'est le volet lutte contre le paludisme.
Ce volet appuie le centre de santé et les hôpitaux, à travers la prévention de la malaria chez la femme enceinte par le traitement préventif intermittent et les soins aux malades de paludisme avec un traitement moderne sur base d'une combinaison thérapeutique d'Artemisine (ACT) et des cas compliqués par la Quinine. Pour prévenir et rompre la chaîne de la transmission de la malaria, il y a une prévention au niveau communautaire avec une large distribution des moustiquaires imprégnées d'insecticides de longue durée. L'ambition était de baisser les épisodes de paludisme de moitié, de réduire le nombre de cas de transfusion sanguine et par ricochet le risque de transmission de VIH/Sida. Pour revenir à la distribution de la moustiquaire, plusieurs millions de personnes ont été touchées par cette vaste opération visant la prévention de la malaria.
A ce niveau, il y a eu une distribution des médicaments, soit plus de 10 millions de doses d'ACT combinés à plusieurs zones de santé. Il faut noter ici le cofinancement des coûts opérationnels de la campagne intégrée de vaccination de l'enfant et la distribution des plus de 300 000 moustiquaires en Equateur pour une campagne de prévention de masse….Il faut ajouter un appui institutionnel en faveur du Programme National de Lutte contre le Paludisme dans le cadre de la recherche,…
Dans la composante trois du PARSS, il y a le renforcement des capacités de supervision et d'utilisation de l'information sanitaire. Il était prévu de mettre en place un système de suivi basé sur des indicateurs vérifiables permettant d'évaluer les performances des hôpitaux et des centres de santé appuyés. A ce niveau, il a été noté le lancement des subventions en faveur des Inspections des districts et des provinces. A cela s'ajoute notamment l'organisation des études Baseline et des enquêtes pour le suivi/évaluation. A travers, ces études, il a été question de tester les différentes stratégies de financement utilisées par le gouvernement et les bailleurs de fonds afin de retenir les meilleures.
Cette étude allait servir au gouvernement des outils pour la réforme du financement du secteur santé. En outre, il a été organisé la planification d'un forum santé pour le pilotage du projet au cours duquel l'on a remarqué, entre autres, la présence des ministres de la santé provinciaux des provinces concernés par le projet… Enfin, la composante quatre est consacrée à la gestion du projet. A ce propos, outre l'Unité de Coordination du projet (UCP) qui gère le projet au quotidien et assure le suivi, l'on observe la présence du ministère de la santé publique comme maître de l'ouvrage. Ce projet a un caractère sectoriel qui diffère des projets de la première génération qui avaient, eux, un caractère d'urgence.
Toutefois, en ce qui touche aux activités de passation des marchés, le Bureau Central de Coordination (BCECO) s'en charge par l'Unité de Coordination du PARSS. Un premier financement additionnel en 2011 Dans un premier temps à ses débuts, le PARSS a eu beaucoup de mal pour être mis en œuvre. Il avait eu à cette époque une réputation de projet à problèmes. A force d'efforts, le PARSS a pu améliorer sa cotation pour enfin devenir un projet performant. Cette performance lui a valu les félicitations de la Banque mondiale. Le gouverneur de la province de l'Equateur avait félicité, en son temps , le projet pour les résultats réalisés sur le terrain au profit des couches défavorisées de la population.
Lors de l'approbation du projet en septembre 2005, le montant total du don était de 150 millions de dollars US. L'année dernière, le projet avait bénéficié d'un financement additionnel de 30 millions de dollars approuvé par le Conseil d'administration de la Banque mondiale. En ce qui concerne le Projet d'appui au redressement du secteur santé (PARSS), ce financement additionnel de 30 millions de dollars US additionnels avait eu pour objectif principal " d'assurer que la population ciblée a accès à un service de santé de qualité et utilise effectivement ce service ". Il a visé d'apporter un appui aux efforts nationaux dans la couverture de campagne de vaccination de masse contre la polio et un renforcement des capacités du Programme national de lutte contre la polio dans les zones de santé.
L'appui comprend : le renforcement de l'organisation et la distribution de vaccins, le renforcement de la chaîne de froid au niveau provincial, dans les zones de santé et niveau des facilités, la formation et le recyclage des équipes et un soutien à la sensibilisation et la mobilisation de la population, ainsi que le renforcement du monitoring et du système de surveillance. Cette intervention était nécessaire pour contrôler et prévenir la poliomyélite dans le futur et conter des maladies pouvant être combattues par d'autres vaccins. Selon les dernières informations en notre possession, il y a encore des besoins dans le secteur santé qui se font sentir. Ces besoins exigent un autre financement additionnel du bailleur des fonds. Didier Munsala Buakasa