30.05.12 Le Potentiel – Cinq questions à Simon Munzu (*)

1.A l’intérieur du mandat qui est celui de la Monusco, comment définessez-vous le rôle ou les responsabilités de la division que vous dirigez ?

Comme vous le savez, j’occupe la fonction de directeur de la Division des Affaires politiques de la Monusco depuis le 15 mars 2011, date à laquelle je suis arrivé en RDC, en provenance de la Côte d’Ivoire où je servais les Nations unies, depuis près de sept ans en qualité de directeur de la Divison des droits de l’Homme de l’ONUCI (Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire). A la tête de la Division des Affaires politiques de la Monusco, j’ai le grand privilège et la lourde charge de diriger une soixantaine de collègues, des hommes et des femmes de plusieurs nationalités ramarquables de par leur professionnelisme, leur engagement et leur dévouement, dont de nombreux Congolais et Congolaises. C’est donc à travers ce personnel et sur l’ensemble du territoire national que la Division des Affaires politiques joue son rôle et assume ses responsabilités au sein de la Monusco. Les données politiques sont déterminées pour le règlement des problèmes d’ordre social, économique, militaire, culturel, réligieux, etc. En revanche, la façon dont les problèmes sont abordés dans ces différents domaines peut être déterminants pour l’évolution politique de la nation. Par conséquent, la Division des Affaires politiques de la Monusco reste sensible aux défis à rélever dans tous les domaines et suit de près les actions de divers intervenants. En particulier, elle appuie les activités pour la paix, la stabilisation et la reconstruction en RDC en maintenant des rapports constants avec tous les acteurs politiques. En plus de cela, la Division des Affaires politiques recueille et analyse des informations sur l’évaluation de la situation politique du pays aux niveau national, provincial et local.

2.Comment pouvez-vous en quelques mots, résumer la contribution de votre division en processus de paix en RDC ?

Le processus de paix comporte plusieurs volets dont certains ont un caractère militaire, d’autres sont de nature politique et d’autres sont de nature politique et d’autres encore ont un caractère social ou économique. En ce qui concerne la Division des Affaires politiques, elle contribue au processus de paix, notamment à travers ses interventions d’ordre politique, visant le renforcement de la démocratie et les réformes des institutions appelées à protéger et garantie les libertés individuelles comme celles d’ordre social, tel que la résolution pacifique des conflits interéthniques et intercommunautaires. Sur le plan militaire, les informations réunies et analysées par cette Division sur la présence des groupes armés congolais et étrangers en RDC sont prises en compte par nos collégues de la composante militaire de la Monusco dans la publication et la mise en œuvre des opérations de pacification menées, souvent conjointement avec les FARDC, contre ces groupes armés.

3.Quelle lecture avez-vous des élections qui viennent de se tenir en RDC ? Partagez-vous l’analyse de plusieurs ONG qui les ont parfois qualifiées de « Calamiteuses et peu crédibles » ?

Votre question sous-entend que j’ai une lecture personnelle de ces élections. Je n’en ai pas. Comme vous le savez, aux termes de la résolution 1991 (2011) adoptée le 28 juin 2011 par le Conseil de sécurité des Nations unies, la Monusco avait reçu mandat de prêter son concours pour l’organisation et la tenue d’élections nationales, provinciales et locales, sous forme d’un appui technique et logistique, à la demande des autorités congolaises. Pour les élections présidentielle et législatives qui se sont tenues le 28 novembre 2011, la Monusco a rempli, et bien rempli, sa misssion en apportant à la CENI l’appui technique et logistique dont celle-ci avait besoin. Par contre, aucun membre du personnel de la Monusco, y compris les collègues de la Division des Affaires politiques, n’a participé à l’observation de ces élections puisque cela ne relevait pas de notre mandat. En conséquence, nous ne disposons pas de nos propres éléments d’appréciation de ces éléctions.

4. La Monusco travaille avec le gouvernement mais quels sont ses rapports avec les acteurs politiques : majorité présidentielle et opposition ?

La Monusco travaille , naturellement, avec le gouvernement de la RDC, dans le respect de la souveraineté et de l’indépendance politique de ce pays, membre à par entière de l’Organisation des Nations unies. Comme le souligne le Conseil de sécurité, c’est d’ailleurs au gouvernement de la RDC qu’il incombe au premier chef d’assurer la paix et la sécurité sur son territoire et de protéger les civils, dans le respect de l’état de droit, des droits de l’Homme et du droit international humanitaire. Dans tous ces domaines, les initiatives et interventions de la Monusco ne viennent qu’en appui à celles du gouvrenement de la RDC. Pourtant, il ne faut pas confondre le gouvernement avec ce que vous appelez les acteurs politiques dont certains seraient, selon vos propres termes, de « la majorité présidentielle » et d’autres, de « l’opposition ». La Monusco entretient des rapports de bons offices avec « les acteurs politiques » en toute objectivité, dans l’impartialité et sans discrimination.

5. La Monusco va-t-elle soutenir les élections locales à venir ?

Comme déjà j’ai relevé ci-haut, aux termes du paragraphe 7 de sa résoluation 1991b (2011), le Conseil de sécurité a décidé que la Monusco prêtera son concours pour l’organisation et la tenue d’élections nationales, provinciales et locales, sous forme d’un appui technique et logistique, à la demande des autorités congolaises. Conformément à ce mandat, la Monusco entend prêter son concours pour l’organisation et la tenue des élections provinciales et locales à venir.

TIREES DE « ECHOS DE LA MONUSCO »

(*) Directeur de la division des Affaires politiques

 © Le Potentiel 2005

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