02.06.12 Le Potentiel – Cinq questions à Jérôme Champagne (*)
Par Le Potentiel
1. Comment êtes-vous devenu le conseiller de Moïse Katumbi ?
Je lai rencontré par lintermédiaire de Constant Omari, le président de la Fédération congolaise de football (Fecofa). Jai évidemment visité les installations du club, Lubumbashi et la province. Elle est en plein développement. On y ressent un vrai dynamisme et une certaine douceur de vivre. En la parcourant, jai pu voir la passion qui anime les supporters du club, prêts à faire 15 km à pieds pour assister à un match. Comme pour le Katanga, Moïse Katumbi a de grandes ambitions pour son club, une vision davenir, et il ma demandé dintervenir sur linternationalisation du TPM.
2. Que pensez-vous de ses structures ?
Elles sont solides. Cest lun des clubs les mieux structurés dAfrique. Le nouveau stade de 18 000 places, va être inauguré cet été et constituera un lieu de vie dans un quartier animé de Lubumbashi (Kamalondo, NDLR). Les joueurs bénéficient de conditions dentraînement adéquates, ont de bons salaires (jusquà 25 000 par mois hors prime, soit 19 300 euros), et Moïse Katumbi fait tout pour quils exercent leur métier dans le meilleur environnement possible. Le club dispose notamment dun bus moderne et dun avion privé pour ses déplacements.
3. Sur quels domaines allez-vous concentrer votre travail ?
Moïse Katumbi souhaite pérenniser les succès du club au niveau international. Il a déjà ouvert une académie (La Katumbi football Académie, KFA), dirigée par le français Régis Laguesse, qui a travaillé avec Jean-Marc Guillou à lAsec-Mimosas dAbidjan. Comme cest le cas au FC Barcelone, cette académie, qui forme une petite quarantaine de joueurs de moins de 20 ans, veut vraiment leur inculquer une philosophie de jeu. De mon côté, je suis chargé de prendre des contacts avec des clubs en Europe et en Amérique du Sud afin que les meilleurs jeunes du TPM puissent y parfaire leur formation. Le club est déjà partenaire dAnderlecht (en Belgique, où les U20 du TPM ont effectué un stage début mai), et jai constaté Saint-Etienne, en France, et le Maccabi Netanya, en Israël. Enfin, Lubumbashi étant proche de lAfrique australe, le site Internet du TPM va également exister en version anglaise.
4. Hormis quelques clubs dAfrique et dAfrique du Sud, le modèle du TPM ne risque-t-il pas de rester longtemps une exception dans le football africain?
Pas forcement. Même si largent peut faciliter les choses, ce nest pas exclusivement une question de moyens, mais aussi de volonté et de méthode. Le modèle voulu et pensé par le président du TPM est exportable dans dautres pays du continent. Et ce nest pas un hasard si Moïse Katumbi a été nommé par le président de la Fifa, Sepp Blatter, à la commission stratégique de lorganisation.
5. Que faire pour restructurer les clubs africains dans lensemble?
En Afrique, certains ont des moyens, et on saperçoit que, dans certains pays, ils en donnent au football. Surtout, il faut avoir une politique à long terme, être patient, structurer petit à petit son club. Au Kenya, en Angola, en Zambie, au Soudan, il y a des clubs organisés, qui travaillent sur la durée.
Tirées de Jeune Afrique
(*) Ancien directeur des relations internationales de la Fifa