12.06.12 Le Potentiel – PEG 2 : difficile compromis entre la RDC et le FMI
Le secteur minier risque de constituer, une fois de plus, le goulot détranglement pour la conclusion du Programme économique du gouvernement 2 (PEG 2). Son avenir serait suspendu à la tenue, conformément aux règles, des revenus issus du secteur minier. Des sources proches de la mission dépêchée à Kinshasa, les violons sont loin de saccorder autour dun compromis entre le FMI et la RDC, concernant la gestion du secteur minier, et ce, malgré toutes les garanties données par le gouvernement, notamment la publication des contrats de cession des parts conclus à la Sodimico et à la Gecamines. Lon se rappelle quil y a quelques mois, le FMI avait posé son veto à la conclusion du PEG 2, préférant obtenir de Kinshasa de plus amples explications concernant des contrats miniers engageant la Sodimico et la Gecamines, deux sociétés commerciales détenues à part entière par lEtat congolais.
Soucieux de relancer le PEG 2, le gouvernement sétait finalement plié à lexigence du FMI en publiant sur le site du ministère des Mines des contrats de cession des parts de la Sodimico et de la Gecamines. Que le FMI revienne aujourdhui sur ce problème, il y a certainement bien des raisons de dire que les arguments présentés par Kinshasa nont pas été assez convaincants, de lavis, sans doute, des experts de Washington. Doù, le gel de la conclusion de la 4ème revue du PEG 2, toujours en suspens malgré les efforts consentis par Kinshasa.
Outre la 4ème, la 5ème revue qui devait être conclue depuis des mois paraît tout aussi hypothétique qualéatoire. Il y a donc problème. Mais, lequel au regard des avancées réalisées par Kinshasa dans son effort de garantir la gouvernance dans le secteur minier ? Quelle est finalement cette petite goutte qui a fait déborder le vase au point de contraindre le FMI à revenir sur un problème apparemment vidé ?
TENTATIVE DEXPLICATION
Il y a donc une explication à ce revirement du FMI. Il nest pas spectaculaire dans la mesure où la directrice du département Afrique du FMI, Antoinette Sayeh, lavait déjà annoncé lors de son passage à Kinshasa en marge dune conférence internationale sur la gestion des ressources naturelles en Afrique subsaharienne – forum parrainé par le FMI.
Au cours de ces assises, la directrice du département Afrique du FMI sest montrée réservée lorsquil sagissait de se prononcer sur les chances de conclusion des 4ème et 5ème revues du PEG 2.
A ce propos, Mme Sayeh avait rappelé que les deux parties, à savoir le FMI et la RDC, devaient échanger davantage en avril 2012 en marge des assemblées de Printemps des Institutions de Bretton Woods. Rien na filtré malheureusement de ces discussions. Pendant ce temps, lombre continue de planer sur le PEG 2, véritablement en ballottage défavorable. Les nouvelles en provenance du FMI ne sont donc pas rassurantes. Au contraire, elles inquiètent.
Entre autres informations qui auraient mis le FMI sur la voie de contestation, cest cette révélation faite en mai dernier par une ONG britannique, Free Fair, faisant état de la vente des droits miniers à des prix dérisoires au bénéfice des sociétés fictives, basées pour la plupart dans des paradis fiscaux tels que les Iles Vierges britanniques.
Visiblement, lONG britannique met en cause le gouvernement congolais qui avait pratiquement bradé le patrimoine minier. Linformation est troublante dans la mesure où elle bat en brèche lalibi avancé par la RDC, notamment par lequel elle rassurait les partenaires extérieurs de sa ferme détermination à garantir la transparence dans le secteur minier.
«La perte totale pour le peuple de la RDC, au titre des biens perdus ou du manque à gagner, dépasse 5,5 milliards de dollars», a indiqué le parlementaire britannique et président de lONG, Eric Joyce, qui a recensé 59 entreprises fictives. Dans une lettre au président de l'Assemblée nationale, le représentant à Kinshasa de Free Fair/RDC, Herman Nzeza, avait appelé les parlementaires à œuvrer pour la transparence dans le secteur minier. «Vous êtes la voix du peuple congolais. Assurez-vous qu'à l'avenir toutes les ressources soient vendues par un appel d'offres public et mettez fin aux cambriolages», martelait-il.
Apparemment, le FMI nest pas resté indifférent face aux graves dénonciations de Free Fair. Linstitution financière internationale exige plus dexplications de Kinshasa pour dégager la voie plus que jamais obstruée du PEG 2.
Jusquau 21 juin 2012, le FMI attend obtenir des explications des autorités congolaises. Cest la seule issue de sauvetage du PEG 2. Et le FMI nentend pas transiger, apprend-on des milieux proches de la mission en cours à Kinshasa.
Sur le plan purement technique, la mise en œuvre du PEG 2 est tout à fait irréprochable. La stabilité du cadre macroéconomique est là, avec un taux dinflation et un taux de change contenus dans les limites du PEG 2. Tous les indicateurs conjoncturels du PEG 2 sont au vert. Cest le cas des plafonds des avoirs extérieurs et intérieurs nets ainsi que du plafond du crédit net à lEtat. Mais, cest sur un autre terrain que se joue lavenir du PEG 2.
«Chassez le naturel, il revient au galop», dit-on. Comme en 2009, cest autour des mines, principalement les contrats chinois, qua été conclu difficilement le PEG 2. Trois ans après, cest encore autour des mines que se décidera lavenir de ce programme pour lequel la RDC devrait bientôt solliciter une dérogation – le programme étant arrivé à terme en ce mois de juin. Le chemin est véritablement parsemé dembûche ayant pour nom labsence de transparence dans les revenus issus des ressources minières.
12.06.12 Le Potentiel – PEG 2 : difficile compromis entre la RDC et le FMI
Une fois de plus, lavenir du second Programme économique du gouvernement (PEG 2) se joue dans le secteur minier. En mission en RDC jusquau 21 juin, les experts du FMI scrutent ce programme. La mission nest pas une routine. De ses éléments de synthèse dépendra la conclusion par le Conseil dadministration du FMI des 4è et 5ème revues du PEG 2. Au FMI, on doute de la volonté de Kinshasa de mettre de lordre dans le secteur minier. Dans les couloirs du FMI, lon brandit notamment les révélations faites en mai dernier par lONG britannique Free Fair. Entre le FMI et la RDC, on nest pas encore sorti de lauberge.
Le secteur minier risque de constituer, une fois de plus, le goulot détranglement pour la conclusion du Programme économique du gouvernement 2 (PEG 2). Son avenir serait suspendu à la tenue, conformément aux règles, des revenus issus du secteur minier. Des sources proches de la mission dépêchée à Kinshasa, les violons sont loin de saccorder autour dun compromis entre le FMI et la RDC, concernant la gestion du secteur minier, et ce, malgré toutes les garanties données par le gouvernement, notamment la publication des contrats de cession des parts conclus à la Sodimico et à la Gecamines. Lon se rappelle quil y a quelques mois, le FMI avait posé son veto à la conclusion du PEG 2, préférant obtenir de Kinshasa de plus amples explications concernant des contrats miniers engageant la Sodimico et la Gecamines, deux sociétés commerciales détenues à part entière par lEtat congolais.
Soucieux de relancer le PEG 2, le gouvernement sétait finalement plié à lexigence du FMI en publiant sur le site du ministère des Mines des contrats de cession des parts de la Sodimico et de la Gecamines. Que le FMI revienne aujourdhui sur ce problème, il y a certainement bien des raisons de dire que les arguments présentés par Kinshasa nont pas été assez convaincants, de lavis, sans doute, des experts de Washington. Doù, le gel de la conclusion de la 4ème revue du PEG 2, toujours en suspens malgré les efforts consentis par Kinshasa.
Outre la 4ème, la 5ème revue qui devait être conclue depuis des mois paraît tout aussi hypothétique qualéatoire. Il y a donc problème. Mais, lequel au regard des avancées réalisées par Kinshasa dans son effort de garantir la gouvernance dans le secteur minier ? Quelle est finalement cette petite goutte qui a fait déborder le vase au point de contraindre le FMI à revenir sur un problème apparemment vidé ?
TENTATIVE DEXPLICATION
Il y a donc une explication à ce revirement du FMI. Il nest pas spectaculaire dans la mesure où la directrice du département Afrique du FMI, Antoinette Sayeh, lavait déjà annoncé lors de son passage à Kinshasa en marge dune conférence internationale sur la gestion des ressources naturelles en Afrique subsaharienne – forum parrainé par le FMI.
Au cours de ces assises, la directrice du département Afrique du FMI sest montrée réservée lorsquil sagissait de se prononcer sur les chances de conclusion des 4ème et 5ème revues du PEG 2.
A ce propos, Mme Sayeh avait rappelé que les deux parties, à savoir le FMI et la RDC, devaient échanger davantage en avril 2012 en marge des assemblées de Printemps des Institutions de Bretton Woods. Rien na filtré malheureusement de ces discussions. Pendant ce temps, lombre continue de planer sur le PEG 2, véritablement en ballottage défavorable. Les nouvelles en provenance du FMI ne sont donc pas rassurantes. Au contraire, elles inquiètent.
Entre autres informations qui auraient mis le FMI sur la voie de contestation, cest cette révélation faite en mai dernier par une ONG britannique, Free Fair, faisant état de la vente des droits miniers à des prix dérisoires au bénéfice des sociétés fictives, basées pour la plupart dans des paradis fiscaux tels que les Iles Vierges britanniques.
Visiblement, lONG britannique met en cause le gouvernement congolais qui avait pratiquement bradé le patrimoine minier. Linformation est troublante dans la mesure où elle bat en brèche lalibi avancé par la RDC, notamment par lequel elle rassurait les partenaires extérieurs de sa ferme détermination à garantir la transparence dans le secteur minier.
«La perte totale pour le peuple de la RDC, au titre des biens perdus ou du manque à gagner, dépasse 5,5 milliards de dollars», a indiqué le parlementaire britannique et président de lONG, Eric Joyce, qui a recensé 59 entreprises fictives. Dans une lettre au président de l'Assemblée nationale, le représentant à Kinshasa de Free Fair/RDC, Herman Nzeza, avait appelé les parlementaires à œuvrer pour la transparence dans le secteur minier. «Vous êtes la voix du peuple congolais. Assurez-vous qu'à l'avenir toutes les ressources soient vendues par un appel d'offres public et mettez fin aux cambriolages», martelait-il.
Apparemment, le FMI nest pas resté indifférent face aux graves dénonciations de Free Fair. Linstitution financière internationale exige plus dexplications de Kinshasa pour dégager la voie plus que jamais obstruée du PEG 2.
Jusquau 21 juin 2012, le FMI attend obtenir des explications des autorités congolaises. Cest la seule issue de sauvetage du PEG 2. Et le FMI nentend pas transiger, apprend-on des milieux proches de la mission en cours à Kinshasa.
Sur le plan purement technique, la mise en œuvre du PEG 2 est tout à fait irréprochable. La stabilité du cadre macroéconomique est là, avec un taux dinflation et un taux de change contenus dans les limites du PEG 2. Tous les indicateurs conjoncturels du PEG 2 sont au vert. Cest le cas des plafonds des avoirs extérieurs et intérieurs nets ainsi que du plafond du crédit net à lEtat. Mais, cest sur un autre terrain que se joue lavenir du PEG 2.
«Chassez le naturel, il revient au galop», dit-on. Comme en 2009, cest autour des mines, principalement les contrats chinois, qua été conclu difficilement le PEG 2. Trois ans après, cest encore autour des mines que se décidera lavenir de ce programme pour lequel la RDC devrait bientôt solliciter une dérogation – le programme étant arrivé à terme en ce mois de juin. Le chemin est véritablement parsemé dembûche ayant pour nom labsence de transparence dans les revenus issus des ressources minières.
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