Décès du patriarche Jean-Jacques Kande à Kinshasa

Le patriarche Jean-Jacques Kande Dzambulate wa Katoka (82 ans) est décédé aux petites heures du matin de ce vendredi, 4 janvier 2013, à Kinshasa.

Malade, il avait été admis pendant quelques semaines à la Clinique Ngaliema avant d'être rendu à la famille, à la mi-décembre 2012. Devenu aphone, Kande s'était isolé sur l'avenue Badjoko A49, croisement avec la rue Djolu, au quartier Matonge, dans la commune de Kalamu, où la mort l'a emporté.

Administrateur général de l'Agence Congolaise de Presse (ACP) en 1964, Haut Commissaire – avec rang de ministre – à l'Information en 1965-1966 et ministre de l’Information, il dirigera ce ministère jusqu’en 1970 et cèdera la place à son directeur de cabinet d'époque, l’icône politique Dominique Sakombi Inongo.

Retour sur une carrière

Il est né à Léopoldville le 23 avril 1930. Ses études terminées, il consacre sa vie professionnelle au journalisme. En 1950, il fait ses premières armes comme chroniqueur sportif au « Courrier d’Afrique ». Lorsque « l’Avenir » racheté par Neelissen, ouvre ses colonnes aux journalistes noirs en 1954, il est engagé comme Rédacteur à « l’Avenir » et Rédacteur en chef des « Actualités Africaines », son supplément hebdomadaire où il dirige les pas d'un certain stagiaire journaliste Joseph-Désiré Mobutu.

Il quitte « l’Avenir » et offre ses services au couple Labrique qui vient de monter en 1956 « l’Agence Belgo-Congolaise de Presse et de Documentation ». Fin mars1957, il se laisse tenter par l’aventure des frères Kanza qui lancent un journal anticonformiste « Congo ». Rédacteur en chef, il signe du pseudonyme de Mwuena Ditu. Quelques mois plus tard, il est de nouveau sollicité par le couple Labrique qui veut faire paraître le périodique « Quinze ». Le reportage de Kande sur les fumeries de chanvre à Kinshasa est à l’origine de l’interdiction de « Quinze » qui l’a publié et de « Congo » qui a orchestré une campagne pour la liberté de la presse (fin aoùt 1957) . Arrêté, il bénéficie en fin de compte d’un non-lieu.

Il fréquente quelque temps l’Université Officielle du Congo, Lubumbashi, puis reprend la plume. Il est de nouveau à « l’Avenir »(1958-1959).

Il voyage en Europe en 1960. Il séjourne en Allemagne, aux Pays-Bas, en France et en Tchécoslovaquie. En 1964, il est diplômé de l’Ecole Supérieure de Journalisme (Paris),et diplômé des Hautes Etudes Internationales (Paris). Il fait plusieurs stages aux Etats-Unis : auprès de l’Agence United Press International, News Week, New York Times, et une station de radiodiffusion à Harlem (W.L.I.B.).

Avec l’avènement de la Seconde République, il occupe le poste de Directeur Général de l’Agence Congolaise de Presse ( 1964 – 1965). remplit ensuite des fonctions gouvernementales : Haut-Commissaire l’Information et au Tourisme (28 novembre 1965 – 4 octobre 1967), Ministre de l’Information (5 octobre 1967 – 7 décembre 1970). Il siège au bureau Politique du 13 octobre 1967 au 3 juillet 1968. Il est élu Député National en 1970, et réélu Commissaire du Peuple en 1975.

En 1980, il revient à la tête de l’Agence Zaïroise de Presse en qualité de Délégué Général. Il est élu Président National de l’Union de la Presse du Zaïre. Il fait sa rentrée au gouvernement au poste de Commissaire d’Etat à l’Information du 9 octobre 1981 jusqu’au 1er novembre 1983.

Une vie dédiée au sport et à V CLUB

Jean-Jacques Kande avait été l'un des grands donateurs de l'épique de l'AS V.Club. Il avait été élu président du comité sportif, en juin 1975, alors qu'il était le patron de l'Agence de Messagerie Aérienne du Zaïre (AMAZ). Il engagea une quinzaine de joueurs pour donner un statut semi-professionnel à l'équipe.

Avec lui, l'AS V.Club fut officiellement le premier club du pays aux statuts omnisports: football, basket-ball (dames), volley-ball (dames-messieurs) et nantei. Lesquels inspireront l'élaboration de l'arrêté ministériel 0044 qui organisa de fond en comble le mouvement sportif national. Il avait donc été le président du premier comité de coordination.

Avec l'avènement de Sinda Dinzey Ntotila Emmanuel à la présidence du comité de coordination en janvier 1980, Kande Dzambulate avait été désigné Président Général de l’AS V.Club. En mars 1982, il avait été porté à la tête du Conseil Suprême, organe nouvellement créé et composé uniquement de trois membres, selon la volonté de l'assemblée générale, à savoir lui-même, Sinda Dinzey Ntotila (qui venait de quitter la fonction) et Pierre Roger Bia Kibasa Mayiza (nouvellement porté à la présidence du comité de coordination) avant de s'ouvrir sur les barons et autres personnalités ayant œuvré d'une manière ou d'une autre au rayonnement de l'équipe.

Entre-temps, il avait été nommé membre du Bureau Politique du Mouvement Populaire de la Révolution (MPR-Parti Etat), du Comité Central du MPR, Président-Délégué Général à l'Agence Zaïroise de Presse (AZAP), Président de l'Union de la Presse du Zaïre (UPZA) avant de retrouver le poste de Commissaire d'Etat – ministre – à l'Information. Deux ans plus tard, il perdait la moitié de ces tâches.

En janvier 2.000, démission de Jean-Jacques Kande de la présidence du Conseil Suprême de l’AS V.Club qu'il retrouvera début 2005. La maladie l'a empêché de continuer à y siéger, à partir de 2008.

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